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Qualité de crédit: la note du Burkina dégradée la note du Burkina dégradée

CCC+. C’est la note de crédit de Standard & Poor’s attribuée au Burkina Faso, le 26 janvier 2022. Cette note est suivie d’une perspective sous-revue. Le pays est désormais en évaluation permanente de la qualité de crédit. Ce mode « CréditWatch » est l’un des 3 niveaux de notation signifiant que le pays est à haut risque.
Suivant l’échelle de notation de l’agence, cette notation classe le Burkina Faso au bord du défaut de paiement, ce qui limiterait sa capacité à faire face à ses engagements vis-à-vis de ses créanciers internationaux, en raison d’un accès réduit aux marchés de la dette.
C’est depuis 2009 que le Burkina fait l’objet de notation semestrielle par l’agence Standard & Poor’s. Dans son rapport de notation du deuxième semestre 2021, la note souveraine du pays ressortait à B/B « avec perspectives stables », malgré un contexte marqué par les crises sanitaires et sécuritaires. Une note qui est restée inchangée durant 3 ans.

Le coup d’Etat comme principale cause de la révision de la note
Le récent rapport de Standard & Poor’s fait passer la note du Burkina Faso de B/B (solvabilité dépendant des conditions économiques ainsi que de la concurrence) à CCC+/C (risque de solvabilité hautement spéculative), soit une dégradation de deux niveaux par rapport à l’échelle de notation de l’agence.
Cette dégradation serait liée aux récents évènements ayant conduit à l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). L’Agence estime que compte tenu des probables sanctions économiques et financières que la CEDEAO pourrait infliger aux nouvelles autorités, donc au pays (à l’instar de ce qui s’est fait au Mali), il y a de forte probabilité que le Burkina Faso ne puisse pas faire face à ses engagements en devises.
Il y’aura une certaine restriction de la BCEAO sur les comptes d’opérations en devises, ce qui va limiter la flexibilité du pays. En outre, le Burkina Faso ne pourra probablement pas lever de fonds sur des marchés internationaux (marché de la dette) pour faire face à d’autres engagements, vu le manque de visibilité sur la durée de la situation socio politique et/ou son dénouement. La notation est en réalité basée sur la capacité à rembourser en devises (pas en monnaie locale).
Ainsi, selon l’agence, la baisse de la note du Burkina est motivée par un certain nombre de risques potentiels tels que l’incapacité de faire face aux engagements liés au service de la dette et les difficultés d’obtenir de nouveaux prêts.
Il faut noter, selon le contenu du rapport de S&P, que cette note a été attribuée provisoirement et une nouvelle évaluation est prévue en mai 2022. Celle-ci permettra de réviser la note du pays en fonction de l’évolution de la situation politique et économique du pays.

Les conséquences de la baisse de la note souveraine du BF
Lorsque l’on dégrade la note d’un pays, cela peut entrainer une diminution de sa crédibilité auprès des investisseurs. Une note à la baisse peut influencer les décisions des investisseurs, ce qui impactera l’accès et le coût des emprunts que le pays viendrait à solliciter. Et ses conséquences sont encore plus importantes si ce pays décide de faire recours au marché financier international.
Vu que le Burkina Faso ne fait pas encore recours au marché financier international, les conséquences de cette note seront moins rudes à supporter pour l’économie nationale. Toutefois, un impact pourrait être ressenti au cas où le Burkina Faso subirait les mêmes types de sanctions que le Mali, notamment, le gel des avoirs de l’Etat dans les banques centrales et dans les banques commerciales de la CEDEAO.
Pour ne pas tomber dans cette situation de défaut de paiement, il faudrait des alternatives. C’est la raison pour laquelle, la première émission du Burkina Faso sur le marché financier régional, juste après la note de S&P, a été surveillée de près. Elle a eu lieu le 2 février 2022 et le pays était à la recherche de 30 milliards FCFA pour financer son budget.
D’une durée de 3 ans, ces Obligations assimilables du Trésor ont connu l’engouement des investisseurs et cela, malgré la notation d’alerte de l’agence Standard & Poor’s. En témoignent le montant global des soumissions enregistré (plus de 58 milliards) et le taux de couverture de 196%.
Au final, le pays a retenu 27,85 milliards FCFA. Le plus gros montant réuni vient du Burkina Faso avec 10,27 milliards, suivi du Togo (9 milliards) et de la Cote d’Ivoire (7 milliards). De ces statistiques l’on se rend compte que la DGTCP a privilégié les crédits des investisseurs locaux pour cette transaction. Une bouffée d’air qui vient à point nommé, surtout que la CEDEAO n’annonce pas de sanctions économiques et financières sur le pays.
Notons que c’est un montant de 250 milliards que le pays envisage de lever pour les trois premiers mois de l’année. La prochaine est prévue pour le 16 février.
NK

Encadré 1

Les notes de crédits souveraines des Etats

La notation de Standard & Poor’s est effectuée à partir des éléments suivants : le cadre institutionnel, la gouvernance et les risques sécuritaires, la structure économique et les perspectives de croissance, les comptes extérieurs, le cadre budgétaire, la dette et le risque hors bilan, la flexibilité monétaire. Elle évalue la solvabilité du Burkina Faso, ce qui a un impact important sur les coûts d›emprunt du pays.
Les notes de crédits souveraines des Etats sont perçues comme des opinions sur la probabilité relative au défaut de paiement intégral de la dette publique à l’échéance. Outre leurs facilitations dans l’émission de la dette publique par les entités notées, elles fournissent également un point de référence quant au risque que présentent les économies et permettent, de ce fait, de surmonter les informations entre les investisseurs et les émetteurs de dettes. Les notes attribuées par les principales agences de notation ont pour objet de mesurer la solvabilité ou, plus exactement, la qualité de crédit relative des entreprises ou des Etats, c’est-à-dire, leur capacité à honorer les obligations liées au service de leur dette.
Au niveau international, les principales agences de notation sont Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch.

 

Encadé 2

Avis d’experts

Suivant certains experts, contactés par L’Economiste du Faso, l’agence est allée un peu trop loin. Elle aurait peut-être dû commencer par baisser d’abord la perspective et suivre l’évolution de la situation en mettant le pays sous Watch List (surveillance des expositions), à moins que des échéances internationales soient très proches.
La bonne nouvelle c’est que le pays peut renégocier ses échéances (s’il donne confiance aux bailleurs) avant leur termes (un peu comme au Congo Brazzaville). Dans ce cas il n’y pas de défaut de paiement.
Aussi, les analystes pensent que l’ensemble des sanctions infligées au Mali sera différent (sur quelques points surement) de celles du Burkina Faso, si sanctions il y a. Car reproduire le même scénario (i.e. fermeture des frontières terrestres), ce serait étrangler au fil du temps, les autres pays de l’UEMOA.o

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RAF

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