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Axe Ouagadougou-Kongoussi: le calvaire des vendeuses après la réduction des postes de contrôle

• Les cars ne s’arrêtent plus avec les passagers

• Les ventes ont chuté et les produits périssent

• Certaines ont dû se résoudre à partir

Les différents postes de contrôle sur les axes routiers du Burkina Faso, qu’ils soient de la police ou de la gendarmerie, demeurent des carrefours où transitent de nombreuses personnes. Et lorsque plusieurs véhicules de transport en commun se croisent, les passagers donnent aux lieux un caractère de foire où tout se marchande et s’achète, surtout les friandises. En la matière, ceux qui se frottent les mains sont ces hommes et ces femmes qui offrent ces produits. La route nationale 22, reliant la capitale burkinabè, Ouagadougou, à Kongoussi, le chef-lieu de la province du Bam, longue de 110 kilomètres, ne fait pas l’exception.

Même si elle broie du noir actuellement, la doyenne des lieux, Salimata Bagagnan, ne compte pas bouger. (Ph: YS)

Le premier point de contrôle de cet axe se trouve au kilomètre 17, à hauteur du Prytanée militaire du Kadiogo. La présence des agents de police a aussi favorisé l’installation de nombreux vendeurs de fruits, légumes, eau, jus de fruits, pain, cigarettes…qu’ils proposaient aux passagers des véhicules qui y marquaient l’arrêt pour au moins un quart d’heure pour le contrôle. Malheureusement, les choses ont changé depuis un trimestre, car l’autorité en charge de la sécurité a décidé de réduire le nombre des points de contrôle. « J’étais couché et ils sont venus me dire qu’ils vont partir sans m’en donner les raisons. Ayant ressenti certainement notre amertume, ils ont tenté d’avoir amende honorable en nous assurant de leur retour dans une semaine ». Par ces propos, Salimata Bagagnan se souvient de l’échange qu’elle a eu avec les policiers, lorsqu’ils sont venus lui annoncer officiellement leur départ.  Elle est considérée comme la doyenne des lieux par toutes les vendeuses.

Présente sur les lieux depuis une vingtaine d’années, elle a presque tout vu passer : les campagnes de reboisement, les barrières de pluie, le poste de péage, le bitume…. Détentrice d’un restaurant, elle proposait de la boisson, de la soupe, différents plats et employait plusieurs personnes. Mais cela semble déjà relever de l’histoire.  « Je pouvais écouler entre 200 et 400 miches de pain et 50.000 FCFA de pain ghanéen par jour. Aujourd’hui, je me retrouve avec seulement 100 miches de pain et 15.000 FCFA de pain ghanéen, même l’écoulement est très difficile », avoue-t-elle.  Dans la matinée du mercredi 27 septembre 2023, Salimata s’adonnait d’ailleurs à ce qui est devenu depuis peu sa routine : s’assoir près de sa marchandise et héler les rares passants à moto à bien vouloir prendre quelque chose.

Comme elle, les autres vendeuses broient également du noir. « Je vendais 4 à 6 packs d’eau glacée et 200 pommes par jour.  Je peux à peine finir un pack d’eau et j’ai arrêté de prendre les pommes, car elles pourrissaient ici », se plaint Aguera Bagagnan. Son homonyme et voisine d’étal, Aguera Sawadogo, de renchérir : « On ne manque pas de quoi se nourrir, sinon ce n’est plus la même chose que quand les policiers étaient là ». Avec une ancienneté respective de 10 et 5 ans sur les lieux, elles gardent espoir que les choses redeviendront meilleures. « Le départ des policiers nous attriste, mais c’est peut-être le prix à payer pour le retour de la paix, donc nous comprenons. Notre souhait, c’est le retour de la paix dans le pays ; ainsi, toutes les activités vont repartir de plus belle », se convainquent-elles. 

Si elles dépassaient la centaine, il ne reste plus qu’une vingtaine de ces femmes de tout âge qui gagnaient bien leur vie à Kamboinsin. Lasses d’attendre des clients qui ne viennent plus à elles, certaines ont décidé de les rejoindre là où ils s’arrêtent encore. Et pour elles, le point le plus proche est à 5 km, à la brigade de gendarmerie de la Commune de Pabré.

Moumouni SIMPORE

    

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