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Régime politique: 55% des Burkinabè préfèrent la démocratie

• Mais veulent l’armée en cas de mauvaise gouvernance

• Selon une enquête d’Afro baromètre publiée en mars 2024

• Conduite par l’Institut pour la gouvernance démocratique, en 2022

Entre la démocratie et le régime militaire qui ont été expérimentés pendant 64 ans au Burkina Faso, le constat qui se dégage est que les Burkinabè sont partagés entre les deux. Les tendances sont mêmes au coude à coude, selon une enquête d’Afro baromètre au Burkina Faso, publiée le 1er mars 2024, conduite par l’Institut pour la gouvernance et le développement (IGD) et réalisée par le Professeur de Droit constitutionnel, Augustin Loada, sur “les Burkinabè partagés entre la gouvernance démocratique et le régime militaire”. L’équipe d’Afro baromètre au Burkina Faso, conduite par l’IGD, s’est entretenue avec 1.200 adultes burkinabè entre le 20 septembre et le 12 octobre 2022. Un échantillon de cette taille produit des résultats nationaux avec des marges d’erreur de +/-3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%. Des enquêtes ont été précédemment réalisées au Burkina Faso, en 2008, 2012, 2015, 2017 et 2019.

Les résultats obtenus sont saisissants sur le contraste des Burkinabè. Et pour cause, sur la préférence de la gouvernance démocratique, 55% disent préférer la démocratie à toute autre forme de gouvernement. (25%) des Burkinabè expriment leur préférence pour un gouvernement non démocratique et 20% leur indifférence à l’égard de la forme du gouvernement. Autre contraste fournie par les sondés est que l’intrusion de l’armée, depuis le 3 janvier 1966, dans la vie politique, ne semble pas horripiler la majorité des Burkinabè comme en attestent les résultats de la dernière enquête Afro baromètre. En effet, deux tiers des Burkinabè, soit 66%, affirment qu’ils sont d’accord avec l’alternative suivant laquelle l’armée intervient pour diriger le pays (Figure 9) et trouvent légitime cette intervention dans le cas hypothétique où les leaders élus abusent de leur pouvoir, au nom de leurs propres intérêts (66%) (Figure 10).

Le parti unique rejeté

Cette enquête révèle aussi des divergences des Burkinabè sur le processus démocratique pratiqué au Burkina Faso.  Ceux-ci dénoncent, entre autres, des fléaux comme le clientélisme, la fraude et la corruption, qui sont généralement associés aux élections au Burkina Faso, et la faible empathie ou redevabilité des dirigeants à l’égard de leurs électeurs, une fois les élections terminées. Malgré ces critiques, 7 Burkinabè sur 10 (70%) pensent que les dirigeants devraient être choisis dans le pays, à travers des élections régulières, libres et transparentes.

Autre information est que 79% de citoyens rejettent la règle du parti unique et 68% répudient la dictature. Mais seulement 36% des citoyens burkinabè estiment que leur pays est « une pleine démocratie » ou « une démocratie avec des problèmes mineurs ». Près des deux tiers (65%) se disent insatisfaits du fonctionnement de la démocratie dans le pays. Près de six Burkinabè sur 10 (59%) affirment que les partis politiques créent la division et la confusion et qu’il n’est donc pas nécessaire d’en avoir plusieurs au Burkina Faso.

Pr Loada note une profonde division des Burkinabè

Au regard de ce constat sur la vie politique au pays des Hommes intègres depuis 1960 à nos jours, le constitutionnaliste a souligné que les Burkinabè étaient divisés entre la démocratie et le régime militaire. Augustin Loada mentionne que la majorité d’entre eux préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement et rejettent la règle du parti unique et la dictature. Mais paradoxalement, la majorité des citoyens sont également contre la nécessité d’avoir plusieurs partis politiques dans le pays, sont favorables au gouvernement militaire et trouvent légitime que l’armée prenne le contrôle du pays dans le cas hypothétique où les leaders élus abusent de leur pouvoir au nom de leurs propres intérêts. Seulement, une minorité de citoyens burkinabè considère que leur pays est une démocratie en bon état, et une large majorité d’entre eux se disent ne pas être satisfaits de la manière dont la démocratie fonctionne dans le pays. En rappel, Afro baromètre est un réseau panafricain et non partisan de recherche par sondage, qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie.

Synthèse de Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

« Les partis politiques créent la division et la confusion »

Presque 6 Burkinabè sur 10 (59%) affirment que les partis politiques créent la division et la confusion et qu’il n’est donc pas nécessaire d’en avoir plusieurs au Burkina Faso. Ce n’est pas l’avis de quatre Burkinabè sur 10 (39%), qui pensent que plusieurs partis politiques sont nécessaires pour garantir que les Burkinabè aient réellement le choix de ceux qui vont les gouverner. Le fait que la majorité des Burkinabè considèrent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir plusieurs partis politiques peut paraître paradoxal, dans la mesure où ils sont encore plus nombreux (79%) à manifester leur désaccord à l’égard du système à parti unique. On peut alors penser que c’est moins la pluralité de partis que le foisonnement de ces partis et les divisions et confusions qui en résultent que les répondants rejettent.o

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RAF

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