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Politique agricole de l’UEMOA: deux décennies après, des acquis mais encore des défis à relever

• Garantir une véritable souveraineté alimentaire et nutritionnelle

  Vers une redéfinition de la PAU

• Le Burkina exprime ses attentes

Que retenir comme acquis et quels enseignements tirer pour une relance véritable de la transformation durable du secteur agricole au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ? C’est tout l’objet d’un colloque international qui a réuni, le 10 octobre 2023, à Ouagadougou, des acteurs du secteur et des sommités venus des différents pays de l’Union. Pour être plus précis, cette rencontre est consacrée au bilan de deux décennies de mise en œuvre de notre Politique agricole commune de l’UEMOA (PAU), ainsi que les actions envisageables. C’est d’ailleurs le thème de la rencontre : « 20 ans de Politique agricole de l’UEMOA : bilan et perspectives ».

 En adoptant dès 2001 la PAU, il s’agissait pour les instances de l’UEMOA de relever trois défis majeurs : nourrir la population de l’Union en pleine croissance et de plus en plus urbaine ; accroître la production agricole de façon durable et prévisible face aux chocs climatiques de plus en plus récurrents ; réduire la pauvreté en milieu rural.

Qu’en est-il un peu plus de 20 ans après l’adoption de cette ambitieuse politique ? A en croire le commissaire chargé du département de l’Agriculture, des Ressources en eau et de l’Environnement (DAREN) de l’UEMOA, Kako Nubukpo, cette institution a contribué, à travers différents programmes et projets initiés, à la réalisation d’importants investissements susceptibles de favoriser l’adaptation du système productif, l’amélioration du marché commun et son insertion dans le marché régional et international. Le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, qui s’est fait représenter à ce colloque, s’est félicité d’une « amélioration significative des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques », après deux décennies de mise en œuvre de la PAU. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, dit-on, « ces productions ne résultent pas d’une amélioration substantielle de la productivité des différents facteurs de production, mais d’une extension de la base productive au détriment, parfois, des considérations environnementales », estime Abdoulaye Diop.

 Pour expliquer que cela n’a pas aidé à l’atteinte des objectifs, le commissaire chargé du département de l’Agriculture, des Ressources en eau et de l’Environnement, a noté qu’au plan régional, les deux décennies de mise en œuvre de la PAU avaient été marquées par trois phénomènes majeurs.

Et le commissaire de les énumérer ainsi : « une croissance démographique soutenue, notamment, dans les pays sahéliens de l’Union, ainsi qu’une urbanisation galopante ; une accentuation des effets de la variabilité et du changement climatique (sécheresse, inondation, dégradation des ressources naturelles); une insécurité tentaculaire des personnes et des biens, qui touche plus de la moitié des pays de l’Union ».

Si la triple crise sécuritaire, climatique et celle des intrants, consécutive à la guerre russo-ukrainienne, renvoie les Etats de l’Union à la dure réalité d’une grande dépendance vis-à-vis des chocs exogènes et endogènes, Abdoulaye Diop note qu’il est par contre établi que la région dispose des ressources minières (phosphates) et naturelles (terres arables, eau) suffisantes pour assurer notre souveraineté alimentaire et nutritionnelle. De quoi susciter des questionnements, lors de ce colloque : les tendances lourdes comme la démographie soutenue, le changement climatique et l’insécurité ayant caractérisé l’espace régional ces deux dernières décennies suffisent-elles pour expliquer les performances des politiques publiques dans le domaine agricole ? Ces politiques reflètent-elles les enjeux actuels du secteur ? Les instruments de politique publique déployés sont-ils en adéquation avec les défis actuels ? 

De ces questionnements découlent les perspectives convenues entre les parties prenantes de la PAU. En effet, les Etats de l’Union prévoient de se doter d’une nouvelle PAU. La rencontre de Ouagadougou est l’épilogue d’une série de concertations nationales organisées à cet effet. En se dotant d’une nouvelle politique, l’objectif est sans détours : il s’agit de rendre celle-ci cohérente avec les politiques nationales et les enjeux, ainsi que les défis du moment. Pour tout dire, « le colloque de Ouagadougou vient à point nommé », selon les propos du ministre burkinabè de l’Agriculture, Ismaël Sombié, qui a présidé la rencontre.

Béranger KABRE

 

Encadré

Les défis et fortes attentes du Burkina

Alors que le Burkina Faso traverse une situation alimentaire et nutritionnelle difficile qui n’a cessé de se dégrader au cours de la dernière décennie, le pays ne manque pas d’attentes quant à une nouvelle PAU. Les causes, selon le ministre de l’Agriculture, Ismaël Sombié, sont multiples et liées, notamment, aux facteurs conjoncturels sécuritaires et sanitaires que connaît la région, mais aussi structurels. Lors du colloque de Ouagadougou, le chef du département de l’Agriculture a fait savoir que trois défis ont été retenus de façon consensuelle par les acteurs nationaux. Il s’agit de : l’accroissement durable de la productivité et les productions des systèmes agro-sylvo-pastoraux et halieutiques ; la réduction structurelle de la dépendance extérieure du pays sur des produits alimentaires de grande consommation ; l’assurance de la sécurité alimentaire dans un contexte de croissance démographique et d’urbanisation galopante. Parmi les actions engagées pour relever ces défis, le ministre Sombié a cité « l’Offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025 », ce plan opérationnel pour la souveraineté alimentaire et la création d’emplois décents dans le secteur agro-sylvo-pastoral, adopté en août dernier.

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