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Politiques publiques de développement au Burkina Faso: ça marche, ça ne marche pas ?

• L’instabilité des politiques publiques freine le développement

• Le Burkina Faso doit avoir son modèle

• Le CAPES pose le débat de l’intelligence économique

L’ancien Premier ministre, Tertius Zongo, souhaite que les Burkinabè restent optimistes, corrigent les erreurs des devanciers et perfectionnent le travail déjà fait. (DR)

« Les débats de l’intelligence économique ». C’est la trouvaille du Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES) pour relancer le débat économique au Burkina Faso. Il s’agit d’une série de réflexions dont le top départ a été donné le 27 juin 2023, dans la matinée, au siège de l’institution. « Le CAPES entend se placer dans son rôle institutionnel qui est de mener une analyse et une réflexion prospective », a précisé son premier responsable, Victor Sanou.  Pour lui, l’inflation et la pression du poids de la dette de plus en plus insoutenables au niveau mondial, rendent difficile la mobilisation des ressources pour le financement des projets de développement. « Il est plus qu’impératif de cesser toute forme de mauvaise allocation des ressources. II faut voir juste dans la planification, l’exécution, le suivi de nos projets d’envergure. Et privilégier une approche véritablement endogène », a-t-il ajouté.Le premier numéro des débats de l’intelligence économique a porté sur le thème : « Politiques publiques de développement au Burkina Faso, pourquoi ça ne marche pas ? ».  Il s’agissait de se questionner sur les causes des échecs et /ou des résultats mitigés des politiques publiques ; d’analyser la cohérence de l’orientation des politiques publiques avec les dynamiques géopolitiques régionales et internationales et de mener la réflexion, l’analyse stratégique et prospective sur les sujets économiques et sociaux contemporains.

A la table des panelistes, Tertius Zongo, ancien Premier ministre ; Dr Seydou Bouda, ancien ministre de l’Economie ; Dr Abel Somé, ancien ministre de l’Economie ; Idrissa Ouédraogo, professeur titulaire d’économie ; Kimseyinga Savadogo, professeur titulaire d’économie. La modération a été assurée par Dr Larba Issa Kobyagda, Directeur général de l’économie et de la planification. Dans l’auditoire, on retrouvait autorités publiques, partenaires techniques et financiers, acteurs du secteur privé, chercheurs, étudiants, presse, organisations de la société civile, hommes et femmes politiques.

Dans le rôle de l’auditoire, on retrouvait autorités publiques, partenaires techniques et financiers, acteurs du secteur privé, chercheurs, étudiants, presse, organisations de la société civile, hommes et femmes politiques. (DR)

Premier à prendre la parole, Tertius Zongo aurait voulu que la rencontre soit placée sous l’angle de la relativisation avec plutôt l’interrogation « Qu’est-ce qui n’a pas marché ?». Il était chargé de présenter une communication sur le thème « Rôle et importance du leadership et de la vision dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques ». Après avoir défini le leadership comme la façon de procéder pour influencer un groupe, afin d’atteindre des objectifs, il a abordé sa thématique sous deux angles : la science et la littérature, d’une part, et d’autre part, la science et le terrain. 

Il a conclu avec ces trois postulats : « L’émergence est un pari sur l’avenir, l’avenir se prépare et l’émergence se construit ».  Dr Seydou Bouda était chargé de donner des « explications rationnelles aux résultats mitigés des politiques publiques ». Quand une politique publique est efficace, elle rencontre la légitimité des bénéficiaires. Il faut repartir au cadre de formulation pour pouvoir juger le caractère mitigé d’un projet, notamment, les acteurs de la formulation, le cadre institutionnel….

Le manque de suivi, la discontinuité restent des gâchis terribles et freinent le développement.

Invité à « tirer les leçons des échecs ou de succès de la mise en œuvre des politiques publiques au cours des 10 dernières années au Burkina Faso », Dr Abel Somé a passé au scanner les trois référentiels de développement de cette période : le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) et le Plan national de développement économique et social (PNDES). Il a déploré l’instabilité des politiques publiques, car aucune n’est allée à son terme, le recul de l’implication des populations, les limites des orientations de ces politiques qui n’ont pas pu prévenir les maux de la société, la faible prise en compte du long terme dans la planification…. Il a plaidé pour la nécessité d’un cadre d’orientation long terme consensuel pour l’ensemble des acteurs.

Pour développer le thème « Mise en œuvre des politiques publiques au Burkina, contraintes et défis ? », le Pr Kimseyinga Savadogo a d’abord défini les défis et contraintes dans la conception, dans la mise en œuvre, avant d’indiquer les choses à éviter et celles à adopter. Pour lui, le Burkina Faso doit avoir son modèle et tailler une politique à sa mesure et éviter l’éternel recommencement. « Comment combiner réalisme et volontarisme pour des politiques publiques réussies au Burkina Faso ?» En répondant à cette question, le Pr Idrissa Ouédraogo a fait le constat que réalisme et volontarisme sont utilisés par les décideurs publics en fonction des intérêts du moment. Il pense plutôt que   tout décideur public doit assurer un savant dosage de réalisme et de volontarisme, aller au-delà de l’immédiat pour les enfants et les petits-enfants.

La phase des questions-réponses a permis d’approfondir les différentes communications. De manière générale, l’ensemble des participants a convenu que la réussite des politiques publiques de développement au Burkina Faso requiert, entre autres, un leadership politique fort, la participation des parties prenantes, une planification et une coordination efficaces, une communication et une sensibilisation des bénéficiaires, un suivi  et une évaluation rigoureuse,  une adaptabilité et une flexibilité au contexte. o

Moumouni SIMPORE

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