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SMIG: l’augmentation validée par le patronat

Le gouvernement et le patronat sont sur la même longueur d’onde pour augmenter le SMIG. A l’issue des discussions du 11 juillet 2022, le patronat devrait faire des propositions au gouvernement. Les patrons regroupés dans le cadre de leur faîtière, le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), équivalent d’un syndicat de patrons, s’est réuni le 14 juillet 2022. Des propositions ont été faites au gouvernement qui devrait les analyser et procéder à des annonces si les deux parties tombent d’accord.
L’inconnue ici est le niveau d’augmentation proposé par les patrons. L’UAS a réclamé 60.000 FCFA. Ce qui reviendrait à une augmentation de presque 10%, vu que le SMIG est actuellement à 30.684 FCFA. Mais selon nos informations, ce sera en deçà des 60.000 FCFA. Ce sera une augmentation modérée. Des raisons peuvent expliquer cela. La situation économique n’est pas très favorable, parce que l’inflation touche tous les acteurs économiques. Augmenter le SMIG revient à augmenter la masse salariale de certaines entreprises, donc les charges. Dans un contexte où les coûts de production sont plus élevés et des marchés qui s’érodent, certaines entreprises pourraient ne pas le supporter. L’idée, c’est de pouvoir embarquer la majorité des entreprises. Si elle n’est pas modérée, la crainte, qui ne concerne pas que le patronat, est de voir entrainer une inflation globale parce que, comme pour le carburant, certains commerçants pourraient le répercuter sur les prix à la consommation.
Comme d’habitude, les syndicats demandent toujours plus. Mais les entreprises lâcheront ce qu’elles peuvent supporter. L’essentiel est de ne pas prendre une décision inapplicable. Toute comme lors des négociations sur l’augmentation du prix du pain, il est important que l’intérêt des parties prenantes soit préservé. Le patronat est disposé à cela : « Nous avons besoin de salariés très motivés. Nous avons aussi besoin qu’au niveau du pays, les ressources des travailleurs puissent augmenter pour continuer à booster l’économie. Mais il faut tenir compte de la santé financière des entreprises, elles ne peuvent pas tout concéder. Elles ont des charges, les dépenses doivent se faire de manière proportionnelles, au risque de déséquilibrer l’entreprise », s’est exprimé Harouna Toguyeni, porte-parole du patronat, à l’issue des premiers échanges avec le gouvernement, le 11 juillet 2022. L’un des anciens responsables de l’UAS, Bassolma Bazié,  passé depuis janvier 2022 ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, pilote ce dossier sensible. Lui aussi est d’accord qu’il faut maintenir les équilibres : « Une réévaluation du SMIG tient compte, certes, de l’inflation, mais aussi des capacités des différentes entreprises », a déclaré le ministre en charge du travail, Bassolma Bazié.

Le Burkina Faso mal classé au sein de l’UEMOA
Le principe de l’augmentation du SMIG est une vieille revendication des syndicats, regroupés autour de l’Unité d’action syndicale (UAS). Elle est en bonne voie. Même si les 60.000 FCFA espérés ne sont pas au rendez-vous, cela permettra à une certaine catégorie de travailleurs d’améliorer leur revenu. C’est une avancée majeure au niveau du dialogue social sur ce sujet. En principe, une Commission multipartite qui devrait être mise en place suite au décret N°2010-809/PRES/PM/MTSS/MEF du 31 décembre 2010 portant création, composition, attribution et fonctionnement d’une Commission nationale du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) devrait se réunir périodiquement et, à l’aune de la situation socioéconomique nationale, proposer une augmentation ou pas du SMIG. Cette Commission n’a jamais été mise en place. Et il faut saluer le passage en force actuel du gouvernement sur ce point. Il restera maintenant à la mettre en place pour en disposer pour l’avenir. La perspective de relèvement du SMIG pourrait changer le classement du Burkina au niveau des pays membres de l’UEMOA où il était au bas du tableau.o
FW

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