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Filière textile: une chaîne de valeur, créatrice de richesse nationale

Le styliste-modéliste, François 1er , souligne que la filière textile est créatrice d’emplois et de richesse nationale. (Ph. Jeune Afrique)

Koudougou, 3e ville industrielle du Burkina Faso, est en voie de retrouver ses lettres de noblesse si toutes les opportunités en chantier prennent forme. Pour preuve, en plus des deux usines d’égrenage de la Société des fibres textiles (SOFITEX) à Réo et Koudougou, le gouvernement a procédé au lancement, en 2020, de l’usine d’égrenage de coton biologique (SECOBIO) d’un coût de plus de 3 milliards FCFA.  Mais mieux, suite à une promesse du chef de l’Etat, il est annoncé la réouverture de l’ex-usine Faso Fani.

FASO FANI

A ce jour, l’usine Faso Fani et l’immeuble où se trouve la cité universitaire sont la propriété de

L’unité semi-industrielle de François 1er, des gros moyens de tissage sont utilisés. (Ph. DR)

l’Etat burkinabè par adjudication à la suite d’une vente immobilière organisée par le pool bancaire BCB-ECOBANK par devant le Tribunal de Grande instance de Koudougou, le 06 avril 2021.  Le prix adjugé a été réglé au pool bancaire. Ainsi, l’acquisition a été transcrite par le Receveur des domaines dans les livres fonciers depuis mai 2021.  Les services techniques du MICA et du Minefid travaillent sur la suite du processus pour le démarrage des travaux selon un calendrier qui sera communiqué bientôt, apprend-on. En somme, le gouvernement a donc concrétisé son choix de reprendre l’usine des mains du privé qui en avait la propriété, pour construire l’usine comme cela avait été fait pour l’usine SECOBIO.

Un dispositif moderne de filature dans l’unité semi-industrielle de François 1er . (Ph. DR)

Le Directeur régional de l’Industrie, Commerce et de l’Artisanat confirme qu’après Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou est et demeure la 3e ville industrielle. Christophe P. Nonguierma précise qu’à côté de ces unités industrielles consacrées à la filière, la ville regorge d’autres unités semi-industrielles comme celle de François Yaméogo dit « François 1er », avec son unité de textile et d’habillement. La particularité de ladite unité est qu’elle intègre  toute la chaîne de valeur : teinture, tissage et la confection. Ce joyau bâti sur plusieurs hectares fait la fierté du promoteur, le styliste et créateur de mode, François 1er. A l’intérieur, toutes les sections, à savoir la  teinture, le tissage, la couture, la recherche et l’administration sont occupées par des jeunes et des femmes qui y travaillent.

Traque à la concurrence déloyale

Dans le souci de partager son expérience, François 1er dit avoir mis en place un dispositif appelé« araignée », à travers la mise en place des coopératives dont l’objectif est de tirer les autres vers la qualité, à travers des PME structurées. Modèle dans la chaîne de valeur de la filière textile, il dit utiliser uniquement du coton bio, procuré par l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso (UNPCB). « Je suis sur toute la chaîne de valeur et nos produits sont certifiés 100% bio burkinabè», mentionne-t-il. Un argument que confirme la présidente de l’association des tisseuses Tegwendé, Germaine Compaoré/Bonkongou. Toutefois, elle attire l’attention des consommateurs sur une concurrence déloyale avec le pagne traditionnel du Ghana qui, à vue d’œil, ressemble au Faso Danfani. La concurrence déloyale se trouve au niveau du fait que celui du Ghana n’est pas 100% coton. Elle ajoute que beaucoup de pagnes traditionnels importés sont synthétiques et non 100% coton comme au Burkina Faso.

FILSAH : principal pourvoyeur de fils

Le secteur textile au Burkina Faso se porte bien. En atteste le fait que l’unité semi-industrielle de François 1er a commandé 10 tonnes de fil en 2020 avec FILSAH pour sa production. Cette commande a essentiellement servi à la confection des cache-nez, soit à peu près 300.000. Sans donner de chiffre, il révèle que cette initiative du gouvernement de confectionner 12 millions de cache-nez lui a été d’un appui financier conséquent. Toute chose qui le convainc que la filière textile est créatrice de richesse. L’association des tisseuses Tegwendé se procure 100 balles de fils par mois, soit 1.200 balles dans l’année avec FILSAH. Même chose avec l’Union des tisseuses du Kadiogo (UTK).

Goulot d’étranglement : la commercialisation

Si au niveau de la production et de la transformation, les acteurs rencontrent peu de difficultés,  il reste toutefois un gros nuage, celui de la commercialisation. Pour François 1er, sur le plan national, ce défi ne se pose pas, car, dit-il, le port du Faso Danfani est aujourd’hui une réalité. Il dit constater une forte demande à ce niveau. Autre satisfaction sur le plan local est que le textile n’a pas encore développé tous les dérivés du produit. A titre d’exemple, il évoque le textile d’ameublement ; la tapisserie et la vente de la matière première. Ces volets sont aussi créateurs d’emplois mais requièrent au préalable de gros investissements. Pour Germaine Compaoré/Bonkongou, le seul hic est que le prix du fil est élevé mais reste le moins cher dans la sous-région. Sur la qualité du fil, elle le trouve irréprochable.

Aller à la conquête du marché international

L’atelier de couture de François 1er (Ph. DR)

François 1er , qui a tourné sa bosse dans le monde entier, pense que conquérir l’international  est possible, pour peu que les acteurs soient structurés et qu’ils proposent des  produits de qualité. Pour Germaine Compaoré/Bonkoungou, c’est plus qu’un impératif pour éviter de saturer le marché national, et éviter aussi la mévente et la surproduction, affirme-t-elle. Pour exporter le Faso Danfani, les deux acteurs recommandent que le gouvernement les accompagne dans le marketing et la visibilité. Autre difficulté est le manque de spécialiste, l’accès au crédit et le fait que le retour sur investissement est long. Comme solution au financement, François 1er recommande à l’Exécutif des subventions.

L’appui de l’Etat salué

Les acteurs saluent la forte contribution de l’Etat burkinabè pour une filière textile viable.

Germaine Compaoré/Bonkongou approuve la réouverture de Faso Fani. Pour elle, cela va limiter l’importation des pagnes et favoriser la production des pagnes burkinabè selon les standards internationaux. Cette vision, selon elle, va créer de la valeur ajoutée à l’économie nationale. Sur le même sujet, François 1er est réservé.

Et pour cause, il évoque la surproduction du coton dans le monde au point, dit-il, que l’Europe brûle 30% de sa production. Une surproduction qui entraîne des invendus. Fin connaisseur du secteur, il préconise plus la mise en place d’unités d’égrenage et d’usines de filature avec comme répercussion la création de milliers d’emplois. Toujours concernant Faso Fani, il recommande l’actionnariat populaire pour sa réouverture.

La labellisation, un plus à la qualité

Pour ce qui est de la labellisation, il trouve que c’est une initiative louable qui vient les mettre sur le chemin de la qualité et de contrer la contrefaçon. « Je rêve de voir le port du Faso Danfani devenu une habitude vestimentaire au-delà des frontières de mon pays », souligne François 1er.  Le projet « 5000 métiers à tisser » a été une aubaine pour la Fédération nationale des tisseuses du Burkina Faso, fait savoir Germaine Compaoré/Bonkongou. Autre soutien fort du gouvernement est la commande de 12 millions de masques qui, aux dires des acteurs, a changé la vie de nombreuses familles. D’après Germaine Compaoré/Bonkongou, 300 membres de l’association des tisseuses Tegwendé ont tiré des dividendes de cette commande. Leur grand espoir est de voir le gouvernement concrétiser le projet de la confection des tenues scolaires avec les acteurs de la filière textile.

Ambèternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Koudougou, capitale du textile mais aussi…

De nombreux acteurs évoluent dans le secteur textile à travers des PME et l’artisanat. La relance du Faso Fani et Axa textile qui va se spécialiser dans la fabrication des vêtements. La région du Centre-Ouest regorge d’unités agroalimentaires (production du beurre de karité à Léo, Réo et Koudougou, du miel), d’unités de production d’eau, d’unités métalliques. La perspective est l’implantation des unités de transformation d’anacarde.

 

Encadré 2

François 1er : c’est 50 emplois directs et 1.500 emplois indirects

Au-delà d’avoir pu concrétiser son rêve à travers cette PME, il souligne que sa grande satisfaction découle du fait qu’il a redonné espoir et la joie de vivre à des milliers de jeunes et femmes. En effet, l’unité semi-industrielle enregistre 50 emplois directs et 1500 emplois indirects.o

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