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Campagne agricole 2022: de l’espoir sur la disponibilité de l’engrais

Marc Gansonré, CPF : « L’Etat doit prendre ses responsabilités pour que les gens mangent à leur faim».

Lors de son point de presse du 06 mai 2022, le gouvernement burkinabè a annoncé la subvention des prix des engrais pour la culture du coton au titre de la campagne agricole 2022-2023, afin de soulager les producteurs confrontés à une flambée des prix des engrais à cause de la crise en Ukraine. En effet, pour la campagne agricole 2021-2022, les engrais en provenance de la Russie représentent 17 % des engrais utilisés par les producteurs de coton burkinabè. La guerre entre la Russie et l’Ukraine a entrainé une flambée des prix et pour certaines catégories, les prix ont pratiquement triplé. La Russie est le premier pays exportateur d’engrais au monde, alors que les activités commerciales avec le pays sont devenues presqu’impossibles.
« Ces mesures de subvention vont coûter 72,8 milliards FCFA au gouvernement, pour la seule campagne agricole 2022-2023. Elles ont pour objectif fondamental d’aider les producteurs de coton à produire davantage afin de booster l’économie nationale », a expliqué le ministre du Commerce, Abdoulaye Tall, à l’issue du Conseil des ministres.
Le prix de 50 kg de l’engrais MPK serait à environ 35.000 FCFA hors subvention. Le gouvernement a décidé de le subventionner pour que le sac soit vendu aux cotonculteurs à crédit à 16.000 FCFA.
Le prix du traitement à l’insecticide classique pour un hectare serait, en gros, à 6.000 FCFA et le gouvernement a décidé de le subventionner pour que ce traitement soit vendu à 3.800 F CFA. L’insecticide de spécialité est subventionné pour que le traitement à l’hectare soit effectué à 7.000 FCFA.

Lueur d’espoir pour les autres spéculations
Si les cotonculteurs sont déjà situés sur la question, les producteurs des autres spéculations, notamment, les cultures vivrières, attendent toujours d’être fixés. Néanmoins, l’évolution de la situation donne une lueur d’espoir. A la suite du plaidoyer de ses principaux animateurs, la Centrale d’achat des intrants et de matériel agricole (CAIMA) a obtenu de l’Etat un accompagnement pour une garantie de 50.000.000.000 FCFA.
On se rappelle que la CAIMA espérait disposer de 100.000 tonnes d’engrais et 15.000 tonnes de semences pour la campagne 2022-2023, au plus tard en avril 2022. Pour cela, la structure avait eu l’assurance de l’Etat de se porter garant auprès des institutions financières pour les différentes commandes.
Un pool bancaire était déjà constitué et le mois de février devrait servir à finaliser les choses pour espérer les premières livraisons en fin mars, début avril. Mais le coup d’Etat, et surtout la dissolution du gouvernement ont ramené les choses à la case départ.
La mise en place du nouveau gouvernement et la nomination d’un ministre en charge de l’agriculture vont relancer les choses. Le mardi 12 avril 2022, le ministre de l’Agriculture, Dr Innocent Kiba, est allé visiter les installations de stockage de la CAIMA, pour constater de visu le démarrage effectif de l’importation de ces engrais.

L’évolution de la situation donne une lueur d’espoir sur la disponibilité de l’engrais pour la nouvelle campagne agricole

Passam-manégré Zida, Directeur général de la CAIMA, avait alors précisé que sa structure s’était fixé comme objectif de disposer de près de 200.000 tonnes de NPK et plus de 100.000 tonnes d’urée, mais seulement un stock de 5.000 tonnes se trouvait actuellement dans ses magasins et 20.000 autres sont en négociation avec des pays voisins, notamment, le Togo et la Côte d’Ivoire.
L’engagement de l’Etat a rassuré les partenaires financiers et permis l’approvisionnement d’environ 75.000 tonnes d’urée et de NPK et de l’organo-minérai pour les producteurs. Mais pour le moment, le prix du sac de 50kg n’est pas connu. Un comité de fixation des prix de l’engrais et du matériel agricole est en conclave et ne devrait pas céder le produit aux destinataires au même prix que sur le marché, conformément à sa mission de faciliter la production agricole.
Depuis 2008, l’Etat accorde une subvention de 12.000 FCFA sur le sac de 50kg pour les cultures vivrières et cette subvention devrait être reconduite cette année pour atténuer les coûts. L’un dans l’autre, il faudrait davantage serrer la ceinture, car l’engrais ne peut pas être vendu à moins de 25.000 F le sac de 50 kg pour la nouvelle campagne agricole.
Avec le réaménagement budgétaire, seulement 3 milliards FCFA ont pu être dégagés pour le secteur, dont 1 milliard pour les semences et 2 milliards pour les engrais.
Martin SAMA

 

Encadré

Quid de la distribution ?

En plus des prix abordables, il existe un plan de distribution vers les différentes zones de production.
Dès la réception, l’engrais sera réparti et acheminé vers les destinataires finaux pour qu’ils entrent rapidement en production. « C’est vrai qu’il y aura des décalages dans le temps pour certains arrivages, mais toutes les dispositions sont prises pour que les producteurs puissent avoir de l’engrais », rassure Marc Gansonré, Secrétaire général de la Confédération paysanne du Faso (CPF).

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