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Hausse du prix du tabac Qui en profite?

Depuis le 7 avril 2015, le prix de vente des cigarettes a augmenté de 10 à 30% chez le détaillant. Environ 50 F CFA de plus sur le paquet de cigarettes classées «standard». Celles-ci se vendent désormais entre 500 et 650 F CFA le paquet.
Sont concernées par cette augmentation, les cigarettes de marque Excellence, Fine, Hamilton, Hamilton light, Mustang et Parker & Simpson (P&S) fabriquées par la Manufacture burkinabè des cigarettes (Mabucig). C’est vraisemblablement à la demande des importateurs que cette nouvelle tarification a été décidée par le Mica. Qu’est-ce qui explique cette augmentation et quelle est son opportunité ?

Pour le fumeur amateur des achats par bâtons, c’est une cigarette en moins sur les quatre dont il pouvait se procurer avec sa pièce de 100 F CFA. Les nouveaux prix ont été fixés par Arrêté du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (Mica). Sont concernées par cette augmentation, les cigarettes de marque Excellence, Fine, Hamilton, Hamilton light, Mustang et Parker & Simpson (P&S) fabriquées par la Manufacture burkinabè des cigarettes (Mabucig).

C’est vraisemblablement à la demande des importateurs que cette nouvelle tarification a été décidée par le Mica. Qu’est-ce qui explique cette augmentation et quelle est son opportunité? «Les éléments soumis par les importateurs pour soutenir leur demande de révision des prix se situent au niveau du prix Caf (ndlr : prix avant l’application des impôts et des taxes) rendu à Ouagadougou et des charges diverses. Ce qui veut dire qu’à l’importation, les prix ont connu une augmentation», répond Abdoulaye Coulibaly, Directeur général du contrôle et de la répression des fraudes (Dgcrf), chargé au même titre que le Directeur général du commerce du Mica de veiller à l’application de l’Arrêté. «Les taxes n’ont pas encore variées. L’augmentation est due à une variation du coût de revient. On ne peut donc pas dire que cela profite à une partie quelconque», ajoute Abdoulaye Coulibaly.
Du côté des activistes de la lutte anti-tabac, on se réjouit a priori de cette augmentation car, pour eux, la voie pour infléchir la courbe de la consommation du tabac dans des pays comme le Burkina passe par la forte taxation du produit et donc l’augmentation des prix. Toutefois, les branches locales de l’Ong Afrique contre le tabac et l’Observatoire du tabac en Afrique francophone (Otaf) se méfient de la façon dont cette hausse a été décidée et introduite sur les prix.
Leur crainte est que la présente augmentation ne soit profitable aux industries du tabac, qu’ils soupçonnent de «vouloir trouver des subterfuges, à travers des fausses augmentations, pour limiter l’efficacité de la taxation promue par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) et les associations de lutte contre le tabac».
Identifiés comme étant encore très laxistes dans la taxation du tabac, les Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) souhaitent, avec les recommandations de l’Oms, durcir leurs politiques fiscales sur ce produit nocif à la santé et source de pauvreté. Un niveau de taxation avoisinant 70% est projeté au sein de la Cedeao.
Le Burkina Faso est également engagé sur cette voie mais, pour le moment, la récente augmentation ne répond pas à cette volonté communautaire.
Karim GADIAGA


Tabagisme : de nouvelles dispositions sur l’emballage

Le ministère de la Santé a organisé le 15 mai dernier une rencontre d’information sur la lutte contre le tabac au Burkina Faso. Cette rencontre ciblait les hommes de médias et les organisations de la société civile. Il s’agissait de présenter les chantiers du département de la santé en matière de lutte contre le tabagisme.
Le cœur de la rencontre a été la présentation de l’Arrêté conjoint du 7 avril 2015 pris par le ministre de la Santé et le ministre en charge du Commerce. Cet Arrêté porte sur la fixation des modalités d’application du Décret N° 2011-1051/Pres/Pm/Ms/Mef du 30 décembre 2011 portant conditionnement et étiquetage des produits du tabac au Burkina Faso. L’innovation de cet Arrêté conjoint est l’obligation faite aux sociétés de tabac d’insérer des images sur les paquets, cartouches et cartons de cigarettes. Ces messages de mise en garde sanitaire sont annexés l’Arrêté.
Pour les autorités, cette obligation d’insertion des images de mise en garde sanitaire «constitue l’une des mesures les plus efficaces et les moins coûteuses pour informer le public et encourager les fumeurs à arrêter». Dans la pratique, ces images, qui montrent les dégâts du tabac sur la santé, devraient couvrir «60% des faces principales des emballages des produits du tabac». La rencontre d’information visait à mieux expliquer et à faire connaître l’Arrêté aux participants et entre dans le cadre de la mise en œuvre des actions engagées par le Burkina Faso depuis la ratification le 31 juillet 2006 de la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) de lutte contre le tabac . Au Burkina Faso, le tabac est la cause de 1.500 décès chaque année selon un rapport de l’Oms (Atlas Oms 2009). Toujours, selon les chiffres de cette organisation, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable dans le monde, avec 6 millions de décès dont 500 mille chez les non-fumeurs.
FW

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