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Rupture d’avec la CEDEAO: que deviennent les projets financés par la BIDC

• Une dizaine de projets nationaux et multinationaux

• Plus de financement en provenance de la banque

• Les relations ne s’arrêteront pas

Le 29 janvier 2024, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur informait la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de la décision de se retirer conjointement avec le Mali et le Niger, et « sans délai de la CEDEAO ». Une notification formelle qui intervient au lendemain de la lecture, à la Télévision nationale, de la note conjointe des 3 pays annonçant la fin de leurs relations d’avec la Communauté. Depuis cette annonce, les supputations vont bon train sur les conséquences, tant sur les populations que sur les Etats, de ce retrait des pays de l’AES. En attendant de voir plus clair sur des mesures telles que la libre circulation des personnes et des biens, les tarifs douaniers uniformisés, etc. L’Economiste du Faso s’est intéressé aux projets financés par la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC). « Il est crucial de mentionner la BIDC, une fois qu’un pays quitte la CEDEAO, il perd également la possibilité de bénéficier des financements de cette institution », a déclaré, dans L’Observateur Paalga du mardi 18 janvier 2024, Mohamed Tidjane Kinda, enseignant-chercheur à l’IBAM.

La BIDC est une institution financière créée par les 15 États membres de la CEDEAO ayant pour mission d’aider à la création des conditions permettant l’éclosion d’une Afrique de l’Ouest économiquement forte, industrialisée, prospère et parfaitement intégrée, tant au plan interne que par rapport au système économique mondial, afin de profiter des opportunités et des perspectives offertes par la mondialisation. Elle joue un rôle important dans le financement des projets communautaires. Le Burkina Faso bénéficie de financements pour la mise en œuvre de certains de ces projets.  Et M. Kinda de souligner qu’en cas de retrait de ces pays de la CEDEAO, la suspension de ces projets pourrait être envisageable. Nous n’en sommes pas encore là. Cependant, le retrait de la CEDEAO signifie inéluctablement la fin des financements en provenance de la BIDC. Mais cela n’arrêtera pas non plus les relations entre les structures. Les projets déjà en cours, et financés par la banque de la CEDEAO maintiendront les liens avec la Communauté. Du moins, à travers les remboursements de ces prêts. C’est dire que le divorce ne sera pas total.

Le portefeuille des projets

Dans le lot des projets financés par la BIDC au Burkina, celui dont le montant était le plus élevé a été celui portant acquisition de bus au profit des universités et grandes écoles de formation professionnelle (PAB-UGEF). La mise en place de ce projet fait suite à l’adoption d’un projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt n°061/AP/LA/BIDC/EBID/12/2011 conclu le 08 décembre 2011, entre le Burkina Faso et la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), pour le financement partiel du projet d’acquisition de bus au profit des universités et des grandes écoles de formation au Burkina Faso.

Prévu pour une durée globale de 22 mois, le projet a pour objet l’acquisition de 135 bus de différentes capacités au profit du Centre national des œuvres universitaires (CENOU) des universités, des grandes écoles et des instituts de formation, la construction de deux ateliers, l’acquisition d’équipements d’entretien, ainsi que des pièces de rechange. Le montant du prêt s’élève à 9 milliards FCFA.

La durée du remboursement est de 22 ans, assortie d’un différé de 7 ans, à compter de la date de signature de l’accord à raison de 30 paiements semestriels égaux et consécutifs ; date du 1er avril ou le 1er octobre. Le Burkina Faso, l’emprunteur, paiera à la banque un intérêt de 2,75% l’an, selon les termes de l’accord. Un lot de ces mini-bus avait été remis aux institutions publiques d’enseignement supérieur et à la SOTRACO, en 2018.

Le second gros projet en termes de montant dans le portefeuille du Burkina est celui sur la réalisation de 27 systèmes d’adductions d’eau potable (AEP) dans la région de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins. D’un montant de 10 millions de dollars, soit à peu près 4,5 milliards FCFA, ce projet a été voté à l’unanimité, lors d’une plénière à l’Assemblée nationale, en 2021.

Au total, le portefeuille du Burkina Faso compte une dizaine de projets, plus des projets multinationaux [NDLR : voir tableau ci-contre]. Dans cette rubrique, l’on peut retenir d’importants projets tels que le Projet régional d’interconnexion électrique « Dorsale Nord », qui reliera le Nigeria, le Niger, le Burkina Faso, le Bénin et le Togo.  Ce Projet Dorsale Nord du Système d’échange d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA) de la CEDEAO, d’un coût global de 568,2 millions de dollars US, vise à mettre en place une ligne d’interconnexion de 330 kW, appelée Dorsale Nord, pour alimenter, à partir du Nigeria, le Niger, le Burkina Faso, le Bénin et le Togo. Financés par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement, l’Union européenne et une contrepartie du Nigeria, les travaux de ce projet d’interconnexion électrique ont été lancés en 2022. 

Il faut noter aussi le projet d’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (WAGPEP).  Pour rappel, la CEDEAO a mis en œuvre le développement du projet d’extension du gazoduc en Afrique de l’Ouest (WAGPEP), à travers une étude de faisabilité approuvée en 2018. Dans le même temps, le Nigeria et le Maroc ont décidé de lancer le projet de gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) via NNPC Ltd. Et ONHYM. « Les similitudes entre les deux projets sont vite apparues, d’où la nécessité d’une synergie pour mutualiser les efforts, afin d’aboutir à un projet de gazoduc unique. Les deux équipes de projet ont travaillé ensemble pour faire signer un protocole d’entente en septembre 2022, afin de fusionner les deux projets en un seul projet.o

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Filet

La BIDC en 2022

Durant l’année 2022, la Banque s’est engagée à financer 19 nouveaux projets pour un montant total de 543,24 millions d’Unité de Comptes (UC) (soit 730,30 millions de dollars US). Parmi ces nouveaux engagements, 8 sont du secteur public pour un montant total de 277,23 millions d’UC et 11 du secteur privé.

La Banque a aussi évalué 24 projets pour un montant total de 807,70 millions de dollars US. Ces projets évalués sont composés de 7 opérations publiques pour un montant de 319,63 millions de dollars US et de 17 projets du secteur privé pour une valeur de 488,08 millions de dollars US. Selon la répartition par pays membre de la CEDEAO, on note comme bénéficiaires : le Burkina Faso (2 projets), la Côte d’Ivoire (3 projets), la Gambie (2 projets), le Ghana (2 projets), la Guinée (3 projets), le Mali (3 projets), le Niger (3 projets), le Nigeria (3 projets), le Sénégal (4 projets), la Sierra Leone (1 projet) et le Togo (1 projet).

Supervision de projets

Au cours de la période sous-revue, 27 projets dont 3 du secteur privé ont fait l’objet de supervision. La répartition par pays membre se présente comme suit : Bénin (4 projets), Burkina Faso (2 projets), Côte d’Ivoire (4 projets), Gambie (1 projet), Ghana (2 projets), Guinée (1 projet), Liberia (1 projet), Mali (2 projets), Niger (3 projets), Sénégal (3 projets), Sierra Leone (1 projet) et Togo (3 projets).

Approbations

En 2022, les nouvelles approbations sont chiffrées à 484,91 millions d’UC, soient 651,89 millions de dollars US pour 16 projets. Parmi ces projets, 11 sont issus du secteur privé pour une valeur de 282,92 millions d’UC, soient 380,34 millions de dollars US et les 5 autres pour un montant de 201,99 millions d’UC, soient 271,54 millions de dollars US proviennent du secteur public.

La répartition sectorielle montre qu’environ 46,48% (225,37 millions d’UC) de ces nouvelles approbations sont destinées au financement des infrastructures d’intégration (routes, transports et énergies), tandis que le reste est affecté au développement des secteurs social, de l’éducation, du développement rural et au service financier.

Selon la répartition par pays membre, les pays bénéficiaires de ces approbations sont, notamment : le Burkina Faso (1 projet), la Côte d’Ivoire (2 projets), le Ghana (3 projets), le Mali (3 projets), le Nigeria (2 projets), le Sénégal (3 projets), la Sierra Leone (1 projet) et le Togo (1 projet).

Engagements

Les nouveaux engagements au titre de l’année 2022 ont connu une hausse en valeur de 26,54% par rapport à la réalisation de 2021, passant ainsi de 613,05 millions de dollars US pour 22 projets au titre de l’année 2021 à 543,24 millions d’UC (soient 730,30 millions de dollars US) pour 19 projets en 2022.

Sur le plan de la répartition sectorielle, 37,37% (203,01 millions d’UC) des nouveaux engagements sont alloués au secteur des infrastructures de transport et de l’énergie, 26,21 pour cent (142,39 millions d’UC) et 20,32 pour cent (110,39 millions d’UC) sont respectivement dédiés aux services financiers et au développement rural, 15,07% (81,88 millions d’UC) sont affectés au secteur de l’éducation et social, tandis que 1,03% (5,58 millions d’UC) est attribué au financement de l’industrie. Selon la répartition par pays membre, on dénombre sept (7) pays bénéficiaires. Il s’agit du Burkina Faso (1 projet) de la Côte d’Ivoire (7 projets), du Ghana (1 projet), du Mali (3 projets), du Nigeria (3 projets), du Sénégal (3 projets) et du Togo (1 projet).

Parmi ces nouveaux engagements, 11 relèvent du secteur privé pour un montant total de 266,01 millions d’UC et 8 du secteur public pour une valeur de 277,23 millions d’UC. Ce qui porte les engagements nets cumulés du portefeuille de la Banque à 2.089,02 millions d’UC pour 172 opérations, contre 1.543,74 millions d’UC pour 153 opérations au 31 décembre 2021.

En 2022, quoique l’ensemble des États membres de la Communauté ait bénéficié des concours de financement de la Banque, il ressort de la répartition des engagements nets cumulés qu’une part plus importante de ceux-ci a été allouée aux pays suivants : Côte d’Ivoire (18,4 pour cent), Mali (13,5 pour cent) et Sénégal (13,2) sont les plus grands bénéficiaires.

Décaissements

Les décaissements ont porté sur 71 projets du portefeuille, contre 53 projets en 2021. Les principaux décaissements effectués ont principalement servi au financement des projets suivants : – le projet de construction d’un nouvel Aéroport à Donsin, au Burkina Faso ; – le projet d’interconnexion des réseaux électriques de la Côte d’Ivoire et du Mali (Phase Laboa- Boundiali-Ferkessedougou) en République de Côte d’Ivoire.o

Encadré

PROJETS FINANCES SUR FONDS PROPRES EN (UC) ET (USD)

NOM DU PROJET

SECTEUR

MONTANT (UC/USD)

Construction du nouvel Aéroport de Donsin-Ouagadougou

Transport

6.626.259

Projet de réhabilitation du tronçon Tenkodogo – Ouada du corridor Lomé-Ouagadougou au Burkina Faso

Transport

4.847.346

Barrage de Samandéni

Agriculture et développement rural

9.084.493

Projet de transformation de la tomate au Burkina FASO

Agriculture et développement rural

9.973.124

Projet d’acquisition de bus par le gouvernement burkinabè au profit des universités et des grandes écoles de formation au Burkina Faso

Equipement de transport

20.000.000

USD

Prêt complémentaire – Projet de transformation de la tomate au Burkina Faso

Agriculture et développement rural

8.120.000

USD

Projet de réalisation de vingt-sept (27) systèmes d’adductions d’eau potable (AEP) neufs dans la région de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins au Burkina Faso

Agriculture et développement rural

10.000.000

USD

Projet de ligne de crédit en faveur de Fidelis Finance pour le refinancement de crédits à court et moyen terme (FIDELIS FINANCE II)

FINANCES

3.809 .575

Projet de ligne de crédit en faveur de Fidelis Finance pour le refinancement de crédits à moyen terme (FIDELIS FINANCE III)

FINANCES

4.960.192

Projet de prise de participation au capital de Fidelis Finance /ex Burkina Bail

FINANCES

944.945

Projet de mise en place d’une ligne de financement à court terme de 10 millions d’euros pour l’importation et la livraison de produits pétroliers à la SONIDEP et la SONABHY en faveur de ECO OIL SA Burkina Faso

Energie Trade finance

7.746.293

Projet d’extension du réseau de stations-service et d’acquisition d’équipements de transport de produits pétroliers au profit d’ACCESS OIL SA Burkina Faso

Transports / Énergie

8.702.162

Source : BIDC

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