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Culture du blé: les réalités du made in Burkina

• Environ 250 tonnes de blé pour commencer

• Des dispositions déjà prises pour l’année prochaine

• Objectif : 6.500 tonnes d’ici à 2025

Prosper Zemba, directeur général de
la production végétale. (Ph; Yvan SAMA)

Le Burkina Faso vient de connaitre la première récolte de blé sur son sol en 2024, depuis la tentative de production à grande échelle de 2006. « C’était un essai et on a prouvé que la production du blé était possible au Burkina Faso.  C’est à nous de former les producteurs, afin de pouvoir produire en conséquence pour la consommation nationale », se réjouit Prosper Zemba, Directeur général de la production végétale.

Pour ce coup d’essai, le pays espère produire 250 tonnes de blé sur une superficie de 125 hectares, au terme de la campagne agricole sèche 2023/2024. Pour la relance de la production, l’Etat, à travers le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, a signé une convention, en mars 2023, avec l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) portant sur la production de semences de blé. Dans le cadre de ce nouveau partenariat, les chercheurs de l’INERA s’engagent à mettre, dans un premier temps, 10 tonnes de semences à la disposition du ministère de l’Agriculture au profit des agriculteurs. « Nous avons entrepris deux actions majeures : la relance de la production, la semence de base du blé avec l’INERA et le processus de production avec les producteurs. L’INERA nous a fourni la semence de base pour produire la semence certifiée. Comme nous n’avons pas de semences certifiées, nous en avons importé du Mali que nous avons remise aux producteurs, afin de produire du blé de grain », précise Prosper Zemba. Au cours de la campagne, les producteurs ont bénéficié de l’accompagnement du département en charge de l’agriculture avec 5 tonnes de semences de base, 15 tonnes de semences améliorées et 48 tonnes d’engrais.

En outre, les acteurs ont bénéficié des formations et des visites commentées. Tout ce dispositif fait espérer 250 tonnes de blé sur une superficie de 125 hectares, au terme de la campagne de 2023/2024.

La relance de la culture de blé, annoncée par les autorités en 2023, fait partie intégrante de l’« offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 ». Dans le cadre de ce programme, le gouvernement souhaite, notamment, consacrer 1.500 hectares à la culture de blé pour porter la production de la céréale à 6.500 tonnes d’ici à 2025. « Des actions sont déjà entreprises pour la culture de cette céréale, lors de la campagne de saison sèche à venir », rassure le Directeur général de la production végétale. La production de cette culture, utilisée en grande partie pour la production du pain, a pour objectif de réduire les importations qui couvrent la quasi-totalité des besoins de consommation du pays. Pour l’heure, le pays consomme environ 315.000 tonnes de blé par an.

Ce blé est principalement approvisionné par la France et la Russie, qui comptent toutes deux pour près de 95 % des expéditions. En 2022, le Burkina Faso a importé plus de 212.000 tonnes de blé d’une valeur estimée à plus de 95 millions $ (environ 58 milliards CFA) sur le marché international, selon les données compilées sur la plateforme Trade Map.o

Moumouni SIMPORE

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