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Virus de lac du Tilapia : Mettre en place un système d’alerte précoce

 

Dans un communiqué, le ministère des Ressources animales et halieutiques du Burkina Faso interdit à titre provisoire l’importation, la distribution et la commercialisation de poissons Tilapias vivants; sous forme d’œufs, de larves, de juvéniles, de géniteurs; ou de poissons Tilapias morts, sous forme congelée ou dérivée, en provenance de la Colombie, de l’Equateur, de l’Egypte, d’Israël et de la Thaïlande. Mais depuis le 23 novembre 2017, un autre pays s’y est ajouté: Les Philippines.
Ce communiqué rendu public le 5 février 2018 a créé une certaine panique chez les consommateurs de cette variété de poissons. Mais dès le lendemain, cette peur va vite être dissipée par les informations complémentaires fournies par les techniciens du ministère des Ressources animales. Selon le docteur Adama Maïga, directeur de la santé publique vétérinaire et de la législation, «le virus de lac du Tilapia est une maladie spécifique aux poissons. Ce n’est pas une maladie transmissible à l’humain. Cela veut dire qu’on peut consommer les poissons sans danger».
Le gouvernement a-t-il agi tardivement ?
Mais cette disposition, certes salutaire, n’aurait-elle pas due être prise plus tôt? Pour nombre d’acteurs intervenant dans le domaine de la poissonnerie, notamment les importateurs, la réponse est oui. Ils en veulent pour preuve que cette mesure sanitaire et préventive survienne un peu plus de 9 mois après l’alerte lancée par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur la présence du virus de lac du Tilapia.
Surtout que le Dr Adama Maïga révèle que le virus de lac du Tilapia était connu depuis 2014. Il reconnait que l’arrêté ministériel a été pris le 18 janvier 2018, mais que «l’alerte a été donnée depuis le 26 mai 2017 sur la circulation du virus de lac de poissons tilapias. Le virus existait et a été détecté pour la première fois en 2014, et concernait uniquement la Colombie, l’Equateur et l’Israël. Ce n’est qu’en 2017 que la maladie est apparue en Egypte, en Thaïlande et aux Philippines».
Pour sa part, Albert Hyacinthe Bambara, responsable du service approvisionnement et logistique de la poissonnerie QualiMeats, dit être au courant depuis des mois que les productions de tilapias de certains pays étaient contaminés. Munie de cette information à l’avance, la poissonnerie a pris des mesures conservatoires pour continuer à offrir du Tilapia de qualité à sa clientèle.
Ces garde-fous, dit-il, sont entrés en vigueur avant la prise de l’arrêté ministériel. «Nous avons été informés par nos fournisseurs, ensuite nous avons fait nos propres recherches sur le site de la FAO et enfin nous avons eu la confirmation auprès des services vétérinaires du Burkina Faso», détaille-t-il.
Notons qu’avant le Burkina Faso, la plupart des pays de la sous-région (Bénin, Côte d’Ivoire, Niger et Mali) ont également interdit toute importation de Tilapias des 6 pays mentionnés.
Les importateurs et les détaillants rassurent
Pour s’assurer qu’aucun virus ne va mettre en péril l’activité aquacole nationale, le gouvernement prévoit que désormais pour importer du Tilapia, il faut un certificat d’origine du pays de production et un certificat vétérinaire officiel des services vétérinaires du pays de production avant toute obtention d’un certificat d’importation». D’après les techniciens du ministère, les importateurs des pays voisins qui veulent importer du Tilapia pour traverser le Burkina doivent obtenir «l’escorte douanière de l’entrée jusqu’à la sortie, pour ne pas qu’on ouvre les cartons de poissons sur le sol burkinabè».
Si les importateurs disent ne pas être affectés par cette nouvelle portant sur le virus de lac du Tilapia, les détaillants, eux-aussi, abondent dans le même sens. Le détaillant Issaka Dao, qui a comme principal fournisseur la poissonnerie Dia, la plus grande de la place, sise au quartier Dagnoën (Ouaga), nous a confié que son activité n’est pas du tout impactée par la nouvelle sur le virus. Refusant de nous communiquer les chiffres sur sa poissonnerie, il a souligné avoir pris toutes les mesures pour s’assurer de la qualité des Tilapias qu’il livre à la clientèle. Du reste, ses dires ont été corroborés par l’affluence massive des usagers et des détaillants, au passage d’une équipe de journalistes, le mardi 6 février 2018, aux poissonneries «Dia» sises au grand marché de Ouagadougou et à la Zone d’activités diverses (ZAD); ainsi qu’à la poissonnerie QualiMeats. Il faut préciser que la poissonnerie «Dia» n’a pas voulu se prêter à nos questions sur le sujet.

RD


Comment reconnaître les trois types de Tilapias consommés au Burkina Faso ?

Le directeur général des ressources halieutiques, Henri Zerbo, souligne qu’il existe trois espèces de Tilapias au Burkina Faso. Il s’agit du Tilapia noir, du Zili et du Tilapia blanchâtre. Pas de panique non plus en ce qui concerne ces trois variétés. Elles sont sans danger pour la santé humaine. Comment reconnaître alors le poisson infecté ? De l’aveu de Henri Zerbo, il est très difficile de distinguer le Tilapia contaminé, mais toujours est-il que ce poisson avarié n’existe pas au Burkina Faso.

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