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STFL : La construction de l’usine va être achevée

 

Le schéma de sauvetage de la Société de transformation des fruits et légumes de Loumbila (STFL) commence à se préciser. La volonté politique affichée au sein du gouvernement et surtout l’implication personnelle du Premier ministre ont permis, à ce jour, de mener plusieurs activités entrant dans le cadre de la résolution du cas de cette société, bloquée depuis belle lurette dans son opérationnalisation. Mise sous administration provisoire à partir d’avril 2017, l’objectif du gouvernement était de régler ses problèmes pendants, notamment au plan judiciaire, avant de relancer le projet à travers une privatisation.
L’administration provisoire devait surtout travailler à apporter une réponse à la question cruciale qui est celle de savoir sous quel visage la société doit être cédée au privé. Une société en l’état (inachevée) ou une société opérationnelle ?
La réponse est désormais connue. Le partenariat actuel au sein de la société va poursuivre et achever la construction de l’usine.
La vision concernant la résolution du cas de la STFL a pratiquement changé depuis le passage du Premier ministre sur le site de l’usine à Loumbila.
Pour faire son propre constat de l’état physique du chantier, à l’arrêt depuis 2013, le Paul Thiéba a effectué le 14 juillet dernier une visite à la STFL. Au cours de cette visite, il avait réaffirmé la nécessité de relancer le projet et avait dit sa détermination à œuvrer dans ce sens. Pour lui, la STFL représente «un bel exemple de projet structurant, en cohérence avec la politique économique du président du Faso». Elle s’inscrit notamment dans la logique d’ «accroître la production agricole et d’intensifier la transformation».
A l’issue de sa visite, le chef du gouvernement avait donné des instructions pour l’organisation d’une rencontre avec tous les acteurs impliqués dans le traitement du dossier  et pour la réalisation d’un audit comptable, financier et technique de la STFL.
La rencontre des acteurs a eu lieu le 4 août dernier. Présidée par le Premier ministre, lui-même, elle a enregistré la participation des partenaires techniques et financiers, de l’entreprise indienne chargée de la construction de l’usine, du bureau d’études, de Crystal Trend Investment Limited (CTIL), du cabinet d’avocats traitant les dossiers judiciaires de la société et des ministères impliqués dans le dossier.
Concernant l’avenir la STFL, les avis des uns et des autres, au cours de cette rencontre très ouverte, vont finalement dans le sens d’une vision qui n’est pas exactement celle qui était retenue jusque-là. En effet, il ne s’agirait plus systématiquement de se débarrasser d’un projet devenu une sorte d’éléphant blanc, à cause d’une certaine incurie dans sa gestion antérieure, mais de réétudier ce projet, de le maitriser et de le réaliser efficacement.
Conformément aux considérations de départ, l’Etat burkinabè semble vouloir mettre en place la STFL et la gérer en tant qu’actionnaire majoritaire. En rappel, la STFL est une société d’économie mixte détenue à 62,5% par l’Etat burkinabè et par Crystal Trend Investment Limited (CTIL), une société privée de droit burkinabè. Au terme de la rencontre du 4 août, la principale décision concerne «l’exigence d’achever les travaux de génie civil et d’installation des équipements».
Avant ces travaux d’achèvement de l’usine, il est prévu une réévaluation de l’incidence financière de ce qui reste à faire, de la qualité des infrastructures à réaliser, ainsi que des équipements à acquérir et à installer.
Dans la perspective de l’exploitation de l’usine, une fois la construction terminée, le travail de réévaluation va également s’intéresser à la stratégie d approvisionnement en tomates et en mangues. Il s’agit d’actualiser les informations liées aux variétés à produire, aux sites d’approvisionnement, au plan de production, etc.
Un Comité chargé mener l’opération de réévaluation, coordonné par l’administrateur provisoire, a déjà été décidé.
Il dispose d’un délai d’un mois pour livrer les conclusions de son travail. Ce travail doit commencer au cours de ce mois de septembre.
De façon précise, l’évaluation doit indiquer l’état des investissements déjà réalisés (infrastructures et équipements), les niveaux de dégradation de chacun d’eux , une liste des travaux de mise à niveau indispensables, les investissements restants à mettre en œuvre pour rendre le projet opérationnel, le besoin financier, le schéma de financement, la stratégie d’approvisionnement de l’usine en mangues et en tomates, le chronogramme d’achèvement des travaux de construction, la mise en service et l’exploitation de l’usine.

Karim GADIAGA


Les partenaires ont fortement pesé dans le choix

Lors de la rencontre du 4 août dernier, les avis des Partenaires techniques et financiers (PTF) du projet ont été très déterminants dans la nouvelle vision en faveur de la STFL.
Il faut noter que pour apporter sa contrepartie initiale dans le projet de la STFL, l’Etat burkinabè a bénéficié d’un emprunt auprès de la BIDC à travers une ligne de crédit indienne (EXIMBANK).
Pour ce qui concerne la construction de l’usine clé en main, un contrat a été signé avec la société Mohan Exports (India) Private Limited (MEIPL). A son tour, MEIPL a signé un contrat de sous-traitance avec la société de droit burkinabè BETRA (Bureau d’équipement et de travaux) pour la partie génie civil.
L’ensemble de ces acteurs, y compris CTIL, l’actionnaire minoritaire, ont indiqué devant le Premier ministre qu’ils souhaitaient l’achèvement de la construction de l’usine et son exploitation. La BIDC a notamment fait savoir que «l’achèvement diligent du projet lui importe beaucoup». C’est pourquoi, en plus des 15 millions de Dollars qu’elle a déjà débloqués en faveur du projet, elle est disposée à consentir un crédit supplémentaire de 8 millions de Dollars US pour réaliser le projet.

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RAF
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Un commentaire

  1. La volonté politique est affichée. Le projet de relance de la STFL, placée sous Administration provisoire, est sur les rails. L’objectif est de définir le schéma par lequel on va rendre opérationnelle, le plus tôt possible, cette usine de transformation de la tomate et des mangues. Un projet structurant et très attendu par le monde paysan.

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