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Petits boulots: quand l’herbe fraîche devient source de revenu

• Les abords des voies transformés en marché de foin

• Une activité qui fait le bonheur de nombreux éleveurs

Ces herbes, manifestement, sont littéralement prises par de nombreux éleveurs urbains. Une forte demande qui est le reflet, au vu de l’affluence sur les sites, de l’engouement des Bobolais pour l’élevage domestique ces récentes années. (DR)

Le commerce de fourrage est un business en plein essor dans la capitale économique du Burkina.  Sans distinction d’âge, ils sont nombreux ceux qui ont fait de la vente d’herbes fraîches et sèches leur gagne-pain quotidien. Installés, la plupart du temps, sur le long de certaines artères et ruelles, ces vendeurs sont présents un peu partout dans la ville. Constat !

Il est 17h passées de quelques minutes, et comme à l’accoutumée, une foule attirée par des tas d’herbes fraîches et de foin çà et là, abonde les abords du pont d’Accarville, jouxtant le boulevard de la Révolution, en allant vers le stade Sangoulé Lamizana. Cet endroit, chaque soir, se transforme en l’un des plus importants sites de vente de fourrage.

Au moyen de vélo, de moto, ou de tricycle, chaque vendeur vient y exposer l’herbe qu’il a pu faucher ou collecter au cours de la journée. Du fourrage vendu qui est constitué essentiellement d’herbes fraîches, de foin, de pailles de céréales et de fanes de légumineuses. Koné Kanama, un de ces vendeurs, nous confie qu’il exerce cette activité depuis maintenant près de 20 ans.  « J’ai commencé à vendre de l’herbe depuis 2003. Au début, ce n’était pas facile, je parcourais chaque jour de nombreux kilomètres à vélo pour chercher de l’herbe. Mais avec l’aide de Dieu, les choses commencent à aller, puisque j’ai pu m’acheter un tricycle ». A l’opposé de Kanama, Moussa, un autre vendeur, lui, dit être rentré dans la vente d’herbes fraîches récemment : « J’ai commencé à vendre ici il n’y a pas longtemps. Les matins, je vais chercher l’herbe avec mon vélo et les soirs, je viens exposer ici pour voir ce que ça va donner. Pour un début, ce n’est pas facile, car ici, c’est chacun sa clientèle».

Quant à la provenance de ces herbes, tous les offreurs déclarent que la grande partie est collectée en brousse, et aux abords des marigots. (DR)

Quant à la provenance de ces herbes, tous les offreurs déclarent que la grande partie est collectée en brousse, et aux abords des marigots. Pour ce qui est des résidus de cultures, ils sont récoltés dans les champs de céréales, et de légumineuses. Mais pendant la saison sèche, l’approvisionnement se fait aux abords de certains jardins ou domaines privés.

Des herbes appréciées par plus d’un

Ces herbes, manifestement, sont littéralement prises par de nombreux éleveurs urbains. Une forte demande qui est le reflet, au vu de l’affluence sur les sites, de l’engouement  des Bobolais pour  l’élevage domestique ces récentes années.

Bien qu’étant jugé rentable par les emboucheurs, l’élevage en ville est loin d’être chose aisée, du fait de l’interdiction de la divagation des animaux et de l’éloignement de pâturages. Donc, pour de nombreux éleveurs, l’existence de tels marchés sonne comme une bénédiction. « Je me suis lancé dans l’élevage de bétail il y a de cela 2 ans. Depuis lors, je viens m’approvisionner ici en fourrage. S’il n’y avait pas de site de vente, je ne sais pas comment j’aurais pu nourrir mes animaux », a laissé entendre Aboubacar Tiémounou, un éleveur venu acheter de l’herbe fraîche. A l’instar de Tiémounou, Adamou Souleymane, un autre client, déclare que « je suis venu acheter de l’herbe fraîche pour mes quelques moutons. J’habite à koko (secteur 4 de Bobo) et il n’y a pas de pâturage près de ma zone. Donc, je viens chaque fois payer ici de l’herbe ».

Pour d’autres clients, ces vendeurs sont à féliciter pour ce qu’ils sont en train de faire. Ils bravent de nombreux obstacles pour pouvoir mettre sur le marché, de la nourriture pour les animaux. Au prix minimum de 50 FCFA  le tas, le rapport volume-prix est jugé acceptable par la majorité des clients. Et du côté des acteurs, la vente d’aliments fourragers est une activité rentable qui nourrit son homme. « C’est avec ça que nous arrivons à payer le loyer, à subvenir aux besoins de la famille et à scolariser nos enfants », affirme Kanama. Siaka Ouattara, un vendeur au secteur 21, soutient : « Avec ce que nous gagnons chaque soir, nous pouvons aisément nous occuper des charges familiales sans avoir à quémander ».

Mais comme toute activité, ces vendeurs disent connaître des jours meilleurs et des moments difficiles. La principale difficulté réside surtout pendant la saison sèche. À cette période de l’année,  certaines espèces d’herbe prisées ne sont pas disponibles.   Comme autre difficulté, des vendeurs, les moins nantis, par ailleurs  les plus nombreux, crient la pénibilité de l’activité. Ils déplorent les distances qu’ils sont obligés de parcourir chaque jour avec des moyens de déplacement peu commodes comme les bicyclettes. « Nous pouvons parcourir plus de 15 kilomètres à vélo pour aller chercher de l’herbe. C’est fatigant », avance Moussa. Mais cela reste son gagne-pain, en attendant de meilleures conditions.

IB

 

 

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