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Sitarail : ces oubliés de l’ère Bolloré

Le chemin de fer a été privatisé en 1995 avec son lot de confits sociaux. (DR)

Dans quelques mois, la société de transport ferroviaire qui relie le Burkina à la Côte d’Ivoire changera de mains. Le Groupe français Bolloré, qui en était le concessionnaire depuis 1995, cèdera la place à l’armateur suisse MSC. Pendant toutes ces années d’exploitation de la ligne ferroviaire, la société a été au cœur de plusieurs conflits collectifs du travail dont la plupart sont aujourd’hui toujours sans solution définitive. Dans les rangs de ceux qui espèrent encore un dénouement, des travailleurs licenciés et /ou déflatés ; des retraités et des ayants droit de travailleurs décédés perdus dans d’innombrables procédures qui trainent. Des droits et des dédommagements devenus presqu’inaccessibles. Avec la mise en place du Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), les victimes ont saisi l’institution pour des réclamations et des réparations avec trois gros dossiers emblématiques de l’ère Bolloré sous Sitarail : le licenciement de 241 travailleurs suite à la crise ivoirienne par Sitarail (Mody Diallo et 240 autres), le dossier Alpha Nayété et 9 autres qui poursuivent la société pour licenciement abusif et le dossier des 19 travailleurs licenciés pour suppression de postes suite à l’innovation technologique au sein de la société. Ces dossiers qui ont un point commun ont fait l’objet de procédures judiciaires dont les décisions de Justice n’ont pas été respectées par Sitarail. La société a refusé de s’exécuter. Notamment, la sentence arbitrale n° 91 du Conseil d’arbitrage du 11 septembre 2001. Le DG de Sitarail en son temps, Abdoul Aziz Thiam, a transmis au gouvernement, notamment, le ministre en charge du transport, une lettre dans laquelle sa société déclare ne pas se soumettre à la décision arbitrale qui a pourtant fait l’objet de multiples recours jusqu’à la Cour de cassation. Morceau choisi : « Abdel Aziz Thiam ès qualité Directeur général de Sitarail , déclare pour le compte de la société , opposer un refus à l’exécution de la sentence arbitrale n° 91 du Conseil d’arbitrage en date du 11 septembre 2001 , relative au différend collectif de travail opposant la Sitarail à 19 de ses ex-employés , et ce, pour les torts et griefs qu’elle lui cause tant sur la reconstitution des carrières des agents concernés que sur les indemnités spéciales à servir auxdits agents ». Un pied de nez à la Justice et aux autorités en son temps. La société, effectivement, n’a pas obtempéré. L’Etat également n’a pas joué entièrement sa partition, car pour la reconstitution des carrières , il ne se serait pas entièrement exécuté. Comme la plupart des dossiers, il s’agit essentiellement de paiement des droits et indemnités de licenciement, d’indemnités spéciales et du paiement de réclamations liées aux avancements et reclassements (voir tableau).
Le Syndicat des retraités du chemin de fer du Burkina Faso (SY.RE.C.FER.BF), qui pilote le dossier, a saisi le ministre d’Etat en charge de la réconciliation nationale en juillet 2021, pour voir satisfaire leurs préoccupations, en vain. Les plus chanceux ont reçu des paiements partiels de l’Etat dans le cadre de la liquidation de la société des chemins de fer du Burkina(SCFB), avant la privatisation.
Voici un extrait de leur lettre qui montre que jusqu’en 2021, les cheminots n’étaient toujours pas satisfaits du traitement de leur dossier : «  Sitarail ne s’est pas donné la peine de tenir compte de ces avantages acquis avant privatisation pour nous les cheminots burkinabè et que dit dans la convention de concession en son article 19 alinéa 1 à 6. Ce qui a causé d’énormes discordes dans la vie du chemin de fer depuis la privatisation jusqu’à nos jours, à savoir :
– Le non-paiement des indemnités de licenciement liées à la dissolution-liquidation et privatisation de la SCFB (dossier de deux cent quarante-trois agents sous document remis au HCRUN en décembre 2018) ;
– le refus de payer par la Sitarail du différentiel sur les salaires d’août 1995 à septembre 2002 (début de la guerre en Côte d’Ivoire), y compris les antérieurs jusqu’à nos jours ;
– le licenciement de 19 (dix-neuf) agents de la section télécommunication en décembre 2000, avec une lettre de refus d’exécuter la sentence N° 91 du 11 septembre 2001 ;
– le licenciement des agents suite à leurs opinions syndicales ….. ».
Pour les représentants des travailleurs, ces dossiers sont toujours pendants.

JB

 

Grandes dates sociales du chemin de fer

Arrivée des rails à Ouagadougou en 1954 et la prolongation vers le Niger attend toujours ;
1985,  sous la Révolution, le Burkina complète le tronçon jusqu’à Kaya. L’ambition c’était d’arriver à Tambao ;
En 1995, privatisation imposée par le FMI et la Banque mondiale. Lors de la cession de la gestion à Sitarail, filiale du Groupe Bolloré. L’objectif de continuer les rails jusqu’ à Tambao n’est pas clairement affiché ;
Suite à la privatisation, Sitarail rembauche 815 cheminots. 785 autres seront libérés ;
Décembre 2000, licenciement de 19 travailleurs pour cause de suppression de postes de travail ;
2001, licenciement d’Alpha Nayette et 9 autres ;
En 2002, suite à la crise ivoirienne, Sitarail licencie 241 travailleurs (ceux ayant refusé de signer un protocole qu’elle proposait. 

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RAF

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