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Export: les fruits à l’honneur

Selon la note trimestrielle sur les statistiques du commerce extérieur, les « fruits (à l’exception des fruits oléagineux) frais ou secs » destinés à l’exportation représentent 40 milliards FCFA au deuxième trimestre 2021, contre une valeur de 22,6 milliards FCFA à la même période en 2020, soit une hausse annuelle de 77%. (DR)

Au cours du deuxième trimestre 2021, l’or reste le principal produit exporté par le Burkina Faso, et représente 74,2% des exportations en valeur. Les autres principaux produits exportés au cours de ce trimestre sont : le coton, qui représente 11,2%, et les « fruits (à l’exception des oléagineux) frais ou secs » qui représentent 5,7%. Ces trois produits constituent 91,0% des totales d’exportations du pays en valeur.
La majorité des indices des produits du top 10 des principaux produits exportés ont enregistré une baisse trimestrielle. Les exportations de l’or et du coton ont connu trimestriellement une baisse respectivement de 3,4% et 26,5% en valeur.
Malgré cette baisse, un lot de produits tire son épingle du jeu en ce second trimestre de l’année 2021. Ce sont les fruits frais et secs. Selon la note trimestrielle sur les statistiques du commerce extérieur, les « fruits (à l’exception des fruits oléagineux) frais ou secs » destinés à l’exportation représentent 40 milliards FCFA au deuxième trimestre 2021, contre une valeur de 22,6 milliards FCFA à la même période en 2020, soit une hausse annuelle de 77%. Comparativement au 1er trimestre 2021, la valeur des fruits exportés a connu une hausse de 138,9% (Statistiques de T2 sur le commerce extérieur INSD).
Depuis 2011, la valeur annuelle des fruits frais ou secs à l’exportation n’a cessé de croître. De 170 millions en 2011, on a enregistré 367,7 millions en 2020 pour l’exportation des fruits. Cette progression dans la valeur du produit est constatée au fil des ans (Source: Balance commerciale 2020 sur les statistiques de la mangue exportée).
Cependant, la donne ne tient pas au niveau des quantités de fruits exportées. A ce niveau, les quantités annuelles évoluent en dents de scie. Selon les statistiques de l’INSD, en 2011, le Burkina Faso a exporté 728.000 tonnes de fruits, contre 1.120.000 tonnes en 2018, par exemple. Pour 2020, le volume de fruits exportés a chuté. 578.000 tonnes ont été exportées à partir du Faso.

Les défis liés à la saisonnalité de la mangue
Dans ce panier de fruits non oléagineux, le fruit leader en tête du marché est la mangue. La production de mangues fraîches est estimée à 200.000 tonnes au Burkina Faso. C’est le fruit le plus cultivé au pays. De plus, la part du marché européen de la mangue séchée, en août 2019, s’élevait à 25%, selon le Centre pour la promotion des importations en provenance des pays en développement (CBI).
La mangue séchée et le concentré de mangue sont actuellement les exportations de mangue transformée les plus importantes. Selon les chiffres annoncés par le CBI en août 2019, environ 4 % des mangues sont exportées fraîches et 30 % des mangues produites sont actuellement transformées localement, principalement en mangue séchée. De ces chiffres, il ressort 66% de la production qui peut être exploitée. Une marge sur laquelle le Burkina Faso peut se baser pour tirer profit, et, peut-être, augmenter sa part de marché.
Pour cela, il faut relever le défi de la professionnalisation des transformateurs et des exportateurs. Le marché exige une qualité de produit constante et des certifications, et lorsque ces exigences seront remplies, la demande devrait continuer de croître. Il s’agit d’un défi qui peut être réglé sur le court terme.
L’un des principaux défis demeure la saisonnalité de la mangue. Elle entraîne une sous-utilisation des capacités et un chômage saisonnier. Des pertes se produisent après les récoltes, lorsque les transformateurs sont incapables d’en transformer l’intégralité pendant la saison. S’il est vrai que la disponibilité de mangues fraîches est une opportunité, les agriculteurs éprouvent des difficultés avec la fertilité des sols, les nuisibles et les maladies. Des programmes de soutien ont été mis en place pour régler ces problèmes et, notamment, par le gouvernement et des partenaires de la société civile internationale. o
NK

Encadré 1

La production de mangues en bref

Près de 20.000 agriculteurs sont impliqués dans la culture de la mangue au Burkina Faso.
La production couvre près de 33.000 hectares de terres, principalement dans les régions du Sud-Ouest et du Centre-Ouest du pays.
Environ 8.500 tonnes de mangues séchées et fraîches ont été exportées en 2018, contre 7.000 tonnes en 2017.
Ces dernières années, ces exportations ont été expédiées au Royaume-Uni, au Niger et au Ghana voisins, ainsi qu’aux Pays-Bas, en Allemagne, en France, au Japon, en Angleterre et aux États-Unis.
Les variétés de mangue produites et exportées par le Burkina Faso sont, notamment, la Kent, l’Amélie, la Brooks, la Keitt, la Valencia, la Lippens et la Springfels. La Kent est la plus demandée, notamment, par les clients européens.
Source : L’Association interprofessionnelle mangue du Burkina (APROMAB)c

Encadré 2

Balance commerciale : un excédent de 101,8 milliards FCFA

Les statistiques des échanges extérieurs du Burkina Faso indiquent une tendance croissante de l’évolution des flux d’importations et d’exportations. Malgré le boom minier constaté depuis 2009 sur le territoire, la balance commerciale reste structurellement déficitaire. Cependant, le deuxième trimestre 2021 est marqué par une balance commerciale excédentaire comme au trimestre précédent. Par rapport à la même période en 2020, la balance commerciale connait une forte augmentation de 168,9%.
Il faut noter que le solde commercial du Burkina Faso connait, sans interruption, un excédent commercial depuis le deuxième trimestre 2020.
Les exportations du deuxième trimestre 2021 connaissent une croissance importante. Il s’agit d’une hausse de 17,5%, par rapport à la même période en 2020.
La valeur des importations de marchandises a augmenté à la fois en glissement trimestriel et en glissement annuel. Ces augmentations sont respectivement de 10,2% et de 7,3%.
Ainsi, le pays enregistre, au deuxième trimestre 2021, un excédent de 101,8 milliards FCFA. La balance commerciale a baissé de 49,7% par rapport au premier trimestre 2021.
La couverture des dépenses d’importations par les recettes d’exportations connait une forte amélioration au deuxième trimestre 2021. Depuis le deuxième trimestre 2020, les importations sont couvertes par les recettes d’exportations. Cette couverture est passée de 137% au premier trimestre 2021 à 116,9% au deuxième trimestre 2021.
Source : Note trimestrielle sur les statistiques du commerce extérieur, deuxième trimestre 2021. Institut national de la statistique et de la démographie (août 2021).o

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