Economie

Changement climatique: la transition énergétique comme solution

La centrale solaire de Zagtouli (33 MW de puissance) permet d’injecter directement de l’énergie renouvelable dans la consommation.

La 26e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques 2021 (COP 26) s’est tenue du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow. Le Burkina Faso a participé à cette rencontre.
Le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Siméon Sawadogo, y a présenté la position du Burkina Faso. « Le Burkina Faso est solidaire de la position commune africaine sur le climat. Le pays fait nôtres les préoccupations de l’Afrique pour la mise en œuvre des différentes initiatives africaines », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par son service de communication. Au titre de ces initiatives, il a cité l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER), l’Initiative de l’adaptation de l’agriculture en Afrique (tripe A) et les 3s Commissions climat de l’Afrique que sont la Commission climat du Sahel, la Commission de la région du Bassin du Congo et la Commission des États insulaires. Présent à la COP 26, le Burkina Faso a défendu les thématiques-clés dont l’adaptation, le financement, l’atténuation, le transfert de technologie, le renforcement de capacités, les pertes et préjudices liés aux impacts négatifs des changements climatiques, l’agriculture et le genre. Siméon Sawadogo estime que « la communauté internationale doit s’engager davantage pour répondre aux défis des changements climatiques et les pays industrialisés qui ont une responsabilité dans les émissions de gaz à effet de serre doivent assumer leur part selon le principe bien compris de la responsabilité commune mais différenciée et des capacités respectives ».

Comment limiter les émissions de gaz à effet de serre ?
Les énergies fossiles comme l’uranium, le pétrole, le gaz et le charbon sont sources d’émission de dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre sont à la base des changements climatiques.
Ces gaz à effet de serre sont non seulement produits pendant la phase de production de ces énergies, mais aussi pendant la consommation.
Pendant la production et la consommation, ils contribuent à la pollution de l’air et sont sources de nombreuses maladies pour l’homme. Outre ces impacts négatifs sur la santé, elles sont sources d’inégalité et de pauvreté pour les citoyens et les pays. En effet, les pays qui n’en produisent pas sont obligés de s’approvisionner auprès des pays producteurs sur un marché dont la fixation des prix échappe aux consommateurs. Ces pays non producteurs sont obligés de s’endetter pour acheter, transporter, stocker et distribuer ces énergies. Des gros investissements sont donc réalisés pour couvrir les pays en énergie. Ces investissements sont répercutés sur le prix de vente de ces énergies, privant, du même coup, une grande partie des citoyens dont les moyens financiers et la situation géographique limitent l’accès à l’énergie.
C’est ainsi qu’à la faveur de la tenue de la COP 21 en décembre 2015, les pays du monde avaient trouvé un accord afin de réduire considérablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre et de réduire la température mondiale de 2 °C à 1,5 °C. La non-application de cet accord a contribué à l’accélération rapide du réchauffement climatique.
Selon le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié le 9 août 2021, la température de la planète devrait augmenter de 1,5°C dès 2030, soit dix ans plus tôt que les prévisions. Dans ce rapport, le GIEC démontre que l’activité humaine est responsable, sans équivoque, du réchauffement climatique, qui provoque des changements rapides dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère.

Assurer une transition énergétique efficace
Face à ce drame, il faut agir. La solution proposée par les Etats à la COP 26 est de tendre vers la transition énergétique qui utilise des énergies vertes et renouvelables. On entend par énergies vertes et renouvelables, l’énergie solaire, l’hydroélectricité, l’énergie éolienne, la biomasse, etc.
Elles présentent, du même coup, des avantages sur la santé, parce qu’elles ne polluent pas comme les énergies fossiles. Sur le plan économique, contrairement aux énergies fossiles dont les réserves sont connues à l’avance, les énergies vertes ont l’avantage de ne pas être payantes et sont inépuisables. L’investissement pour avoir accès est unique et moins coûteux que celui des énergies fossiles.
Des pays comme le Burkina Faso ont intégré dans leur cadre législatif, règlementaire et politique, la transition énergétique vers les énergies vertes et renouvelables. Des mesures fiscales favorables ont aussi été adoptées afin de promouvoir son utilisation.
Ce cadre favorable a permis au Burkina Faso de passer par le mix énergétique en introduisant progressivement les énergies renouvelables dans sa consommation, à côté des centrales électriques, grandes consommatrices de fuel et de mazout.
Des centrales solaires, à l’instar de celle de Zagtouli (33 MW de puissance), permettent d’injecter directement de l’énergie renouvelable dans la consommation. De mini-centrales solaires sont aussi construites dans des zones pour la consommation locale. Elles servent à alimenter des infrastructures scolaires, sanitaires, hydrauliques, etc. ce qui contribue à réduire la dépendance vis-à-vis de l’énergie thermique. Le gouvernement encourage l’utilisation de l’énergie solaire dans les ménages. La poursuite de la mise en œuvre de ces mesures va permettre au Burkina Faso de tendre progressivement vers les énergies renouvelables.
Elie KABORE

 

Encadré

Vers la fin de la productionet de l’utilisation du charbon ?

A Glasgow, une coalition de 190 pays et organisations s’est engagée à sortir de l’énergie au charbon à partir de 2030, dans le cadre de la transition énergétique vers les énergies renouvelables.
Ils se sont engagés à mettre fin à l’exploitation du charbon, combustible fossile le plus polluant du monde, et à ne plus financer la construction de nouvelles centrales à charbon pour produire de l’électricité. Les Etats-Unis font partie de cette coalition, contrairement à la Chine et la France. o

 

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