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Cité CEGECI Bassinko: les résidents prennent leur destin en main

Les femmes de la Cité CEGECI de Bassinko ont délimité l’espace dédié à la construction de la Maison de la femme, afin d’éviter la vente de l’espace. Une correspondance a été adressée au ministère de la Femme pour l’érection d’une infrastructure, en vain. Elle est restée sans réponse. (DR)

L’Association des résidents de la Cité de Bassinko (ARCIBA) dénonce et se démarque de la parcellisation du site réservé au marché et de l’attribution des parcelles par une Commission de l’Arrondissement N°8 de Ouagadougou. Elle l’a fait savoir au Maire de la Commune de Ouagadougou, dans une correspondance en date du 24 août 2021. La lettre a eu comme ampliation, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville, le Directeur général du Centre de gestion des cités (CEGECI) et le Maire de l’Arrondissement N°8 de Ouagadougou. ARCIBA a une crainte. Si cette opération qui n’a pas suivi les procédures abouties, les autres espaces vides de la cité ne soient concernés.
Tout a commencé en 2018. Les résidents de la Cité CEGECI de Bassinko constatent des détournements d’espaces d’utilité publique de la Cité par des individus. Ces espaces sont pourtant déterminés sous la forme d’espaces verts, parkings, espaces culturels, parcs attraction, jardins publics, lieux de culte, marché, espaces dejeux pour enfants, préscolaires et collèges, Maison de la femme, commissariat de police, etc.
Ils mènent des démarches auprès de la CEGECI, du ministère en charge de l’habitat et de la Mairie de l’Arrondissement 8 dont relève administrativement la Cité. Le 18 mars 2018, ARCIBA a été reçue en audience par le Maire de l’Arrondissement 8, Kassoum Simporé. Outre l’identification et la signalisation des espaces d’utilité publique, les résidents ont sollicité « l’identification et la construction du marché ».
Dans sa réponse, le Maire a informé qu’il ne détenait aucun document officiel concernant la Cité de Bassinko et ne disposait pas de marge de manœuvre pour répondre aux problèmes posés. Cependant, il s’est dit disposé à accompagner les résidents dans la recherche de solutions, surtout celle visant à préserver les espaces d’utilité publique, afin qu’ils ne deviennent des propriétés privées et changent de destination. N’ayant pas obtenu gain de cause, les résidents vont redoubler de vigilance. C’est ainsi qu’ils sont arrivés à déjouer le détournement de l’espace destiné à la construction du collège.
Le ministère en charge de l’éducation nationale accède à leur sollicitation en érigeant les bâtiments du collège qui accueille en cette année scolaire, la deuxième promotion. L’espace dédié à la construction du préscolaire étant déjà privatisé, le ministère a construit le préscolaire dans l’espace de l’école primaire, réduisant du coup cet espace. Le tollé et l’indignation générale que la tentative de détournement de l’espace du collège a suscités a calmé les appétits de certaines personnes. Afin de préserver les espaces, les femmes ont délimité l’espace dédié à la Maison de la femme avec des pneus usagés. L’espace réservé au commissariat de police fait l’objet d’une vigilance accrue, afin d’éviter son détournement. Sur l’espace dédié au marché, les personnes qui se sont installées ont été priées de partir.
C’est contre toute attente que les résidents apprendront, en mi-juin 2021, qu’une opération de recensement serait en cours sur le site du marché.
Selon les informations, le recensement est réalisé par la Mairie de l’Arrondissement 8 de Ouagadougou, en vue d’une future attribution. Une délibération du Conseil municipal a même précédé ce recensement. Le recensement à peine terminé, une société immobilière procède à l’aménagement en fixant des bornes. Des hangars, des boutiques et des magasins ont été prévus, selon nos informations. C’est pendant la fixation des bornes que les attributions des places ont débuté. La majorité des personnes recensées ont été attributaires de hangars. Le reste des hangars, des boutiques et des magasins a été vendu par des démarcheurs qui se font passer pour des « techniciens de la Mairie » à des sommes variant entre 300.000 et 3 millions FCFA.
Certaines attributions ont été faites dans des domiciles de résidents de la Cité et hors de la Cité. C’est la preuve qu’un minimum de transparence n’a pas entouré cette affaire du marché. Surprise par les évènements, ARCIBA va donc s’adresser à l’autorité communale de Ouagadougou. Elle l’informe que c’est de façon informelle qu’elle a appris que le site du marché a été parcellé et attribué par une Commission de la Mairie de l’Arrondissement 8. « Cette façon de faire n’est pas de nature à créer un climat de cohésion sociale. C’est pourquoi ARCIBA dénonce et se démarque de cette attribution et tient pour responsable les auteurs de cette opération des dérives et du climat délétère que cela pourrait engendrer dans la Cité ». Pour ce faire, elle demande au Maire de Ouagadougou de procéder à l’annulation pure et simple de ces attributions sur la place du marché et à l’engagement d’un processus transparent. Les espaces vides de la Cité CEGECI de Bassinko font l’objet de beaucoup de convoitises. Le risque de les perdre est élevé, d’où ce rejet des attributions par les résidents.
Joël BOUDA

 

Encadré

Voie d’accès, commissariat de police et Maison de la femme se font attendre

Le 22 février 2021, ARCIBA a adessé 8 doléances au ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville :
– Le bitumage de la voie principale d’accès à la Cité (RN2 au pôle urbain de Bassinko) ;
– L’obtention des titres d’occupation des maisons (Attestation d’attribution, PUH et Titre foncier) : beaucoup de résidents ne possèdent à ce jour qu’un reçu ;
– La construction d’un commissariat, la Maison de la femme et le marché sur les sites dédiés ;
– L’éclairage public ;
– L’identification et la signalisation de tous les espaces d’utilité publique (espaces verts, parkings, espaces culturels ; parcs d’attraction, espaces de jeux pour enfants, etc.) ;
– La fermeture des caniveaux ;
– L’identification et l’aménagement d’un cimetière pour le pôle urbain de Bassinko ;
– L’augmentation de la capacité d’accueil des établissements scolaires (préscolaire et primaire). o

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