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Crédits agricoles: les paysans «fâchés» contre la BADF

Les acteurs du monde agricole, à travers le président de la CPF, Bassiaka Dao, demandent des taux d’intérêts agricoles avoisinant 4 à 5%. (Ph. DR)

Le monde agricole a décroché des flèches contre la Banque agricole du Faso (BADF). C’était à la 22e Journée nationale du paysan qui a eu lieu le 24 avril 2021 à Manga. Taux d’intérêt élevé ; banque inaccessible ; traitement des dossiers longs… tels sont, entre autres  les griefs que les acteurs du secteur agricole reprochent à l’institution dirigée par Daouda Simboro. Ils disent ne pas retrouver la mission essentielle de cette banque qui est l’accord des crédits agricoles à des taux préférentiels par rapport aux banques classiques.  La première flèche est venue du président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Bassiaka Dao, qui souligne que : « La BADF est pire que les banques classiques ». Tout en demandant sa décentralisation auprès des acteurs, il a souhaité des taux avoisinant les 4 à 5%.

« La BADF n’applique pas de taux agricole de 12% »

Les explications du Directeur général de la BADF ne s’est pas fait attendre. Daouda Simboro a rejeté l’idée selon laquelle le taux d’intérêt qu’accorde habituellement la BADF serait de 12%. Pour lui, cela est archi faux. Le taux appliqué au financement agricole varie entre 7 et 9%. Au-delà de ces taux, c’est pour le financement d’autres secteurs d’activités, fait-il savoir. Pour convaincre davantage son auditoire, il a laissé entendre que les taux actuels jugés élevés est fonction de la mobilisation des ressources financières de la banque. Sur le fait que le monde rural demande des taux compris entre 4 et 5%, Daouda Simboro mentionne que cela est possible, à condition que la BADF puisse mobiliser des ressources financières sur le marché burkinabè à un coût acceptable. Car, dit-il, la BADF est, certes, à but de financement agricole mais aussi commercial. Par ailleurs, il annonce que la BADF  est sur un marché fort concurrentiel avec d’autres banques dans la mobilisation des ressources aux mêmes conditions sans discrimination. Le taux moyen de dépôt est de 6,5%, à ce coût, dit-il, il n’est pas possible pour une banque de rester viable et d’accorder des taux agricoles de 4 à 5%. En attendant que dans les prochaines années, leur vœu se concrétise, le premier responsable de la BADF a recommandé aux paysans de lorgner aussi sur le fonds de développement agricole où le taux maximal est de 5%. Actuellement financé à 1 milliard FCFA, l’ambition du gouvernement est de le porter à 30 milliards FCFA.

La BADF n’est pas contre mais recommande la patience des acteurs. (Ph. DR)

Une réduction de recettes de plus de 300 milliards FCFA

Pour le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, la problématique du financement agricole est une réalité. Il a souligné qu’il fallait des solutions idoines et pérennes pour augmenter la production agricole et aller vers la transformation des produits agricoles. Toute chose, dit-il, qui va faciliter la création de richesse nationale.

La situation sécuritaire et sanitaire a contraint l’Etat burkinabè à opérer des réductions de recettes de plus de 300 milliards FCFA, fait savoir le locataire de Kosyam.

De façon spécifique sur le financement de la BADF, le président du Faso a exhorté le gouvernement à chercher auprès d’autres bailleurs de fonds qui seront prêts à accorder des lignes de crédits basses assorties de délais de remboursement longs afin de satisfaire le monde agricole. Le premier magistrat du pays a souhaité que le monde agricole adopte des réflexes de rentabilité de leurs activités.

Augmentation du budget au monde rural

Bassiaka Dao a demandé que le gouvernement respecte l’accord de Malabo qu’il a lui-même ratifié. L’accord de Malabo stipule l’augmentation de 10% du budget de l’Etat au monde rural. Une requête que l’Exécutif compte revoir en fonction des recettes fiscales disponibles. Le ministre en charge des finances, Lassané Kaboré, a fait savoir que le gouvernement va mettre en place et ce, avec la Banque mondiale, la reconstitution du capital productif d’un montant de 180 milliards FCFA au profit des régions affectées par l’insécurité et les Personnes déplacées internes (PDI). o

Ambèternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Accaparement des terres

Autre grief soulevé à cette 22e JNP est l’accaparement des terres par les promoteurs immobiliers. La conséquence, disent-ils, plus de terre cultivable. Comme réponse, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Me Stanislas Sankara, a souligné que cette question était prise à bras-le-corps par son département. Pour lui, le sujet est maîtrisé par le fait qu’ils savent où est le problème et connaissent les solutions à y apporter. Le ministre note que les gens profitent des failles de la loi sur la réforme agraire et foncière mais que ce préjudice sera très bientôt réparé. « Bientôt, les producteurs agricoles  vont retrouver leurs terres pour mener leurs activités champêtres », a-t-il mentionné. N’ayons pas peur : « Le foncier urbain n’est ni une bombe à retardement ni une criminalité foncière », a-t-il relevé.o

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RAF

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