Focus

Réconciliation nationale: La Banque mondiale s’y met

A en croire la représentante- résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, Maimouna Fam, le PNDES 2 va bénéficier de la stratégie Sahel. (Ph. DR)

Le Burkina Faso a-t-il mal à sa Justice et à sa cohésion sociale ? Pour une certaine opinion, oui. Dans tous les cas, ces deux questions préoccupent la Banque mondiale, qui s’est ouverte au gouvernement burkinabè pour comprendre la situation. C’était à la faveur de la rencontre de haut niveau qui a eu lieu le 29 mars 2021 avec l’Exécutif. « Avec la Banque mondiale, nous avions regardé les questions liées à la gouvernance : l’accessibilité à la Justice, la célérité des dossiers en attente à la Justice, afin d’y mettre l’accent pour parvenir à la réconciliation nationale », a souligné le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré.

La préoccupation de la BM pourrait se justifier par le fait que depuis quelques années, à travers son bras financier, l’Association internationale de développement (IDA), elle pose des conditionnalités pour l’obtention des financements concessionnels au profit des pays bénéficiaires. En atteste le rapport annuel d’évaluation des politiques et des institutions nationales (plus connu sous son acronyme anglais « CPIA »). Sur les dernières années, le Burkina Faso est constant avec une note de 3,6/6points.

PNDES 2 : Le gouvernement soumet ses préoccupations

Quant au Burkina Faso, il se demande quelle pourrait être l’implication de l’institution de Breton Wood dans l’adoption du Plan national de développement économique et social (PNDES) 2 ? Et pour cause, le PNDES phase 2 intervient dans un contexte marqué par de nouveaux défis qui sont sécuritaires et sanitaires, Covid-19 oblige. Le dernier défi a eu des répercussions négatives sur la croissance du pays.

Quant au premier, les conséquences ce sont les milliers de déplacés internes (plus d’un million de personnes à ce jour), la fermeture des écoles…. Le gouvernement burkinabè souhaite que ces préoccupations soient prises en compte dans l’élaboration. Selon le ministre en charge des finances, le gouvernement a reçu une oreille attentive de la part de l’institution de Breton Wood.

D’autres questions majeures telles que la revue à mi-parcours du Cadre de partenariat avec la Banque mondiale (2018-2023) ont aussi été évoquées. De même que les performances de l’économie burkinabè. Les déplacés internes, l’accès des enfants à la scolarité dans les zones touchées par l’insécurité, le retour de l’Etat dans ces zones. De toutes ces questions, Lassané Kaboré a laissé entendre qu’il y’a eu une bonne prédisposition de la Banque mondiale à aider le pays des Hommes intègres.

La BM a été un appui conséquent au PNDES 1

La représentante-résidente de l’institution au Burkina Faso, Maimouna Fam, a, pour sa part, salué la qualité de la coopération avec le Burkina Faso. Elle a martelé que la Banque mondiale allait revoir sa stratégie pour se conformer aux priorités du gouvernement burkinabè. C’est ainsi qu’elle annonce que la stratégie Sahel (augmentation de l’électricité pour toutes les populations de la région d’ici 2023), adoptée récemment par la Banque mondiale, sera arrimée au PNDES 2. En rappel, l’institution de Breton Word a pris une participation active dans le financement du PNDES 1 (2016-2020). o

Ambèternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Quelques chiffres de la BM au pays

Le classement du Burkina Faso parmi les pays dits « fragiles », ce qui lui a permis d’être éligible à l’allocation pour la prévention et la résilience permettant au pays d’accéder à 727 millions USD de ressources additionnelles à l’enveloppe de l’IDA 19 ;

– La volonté de réduire le nombre de petits projets et des charges de gestion y relatives ;

– Le respect strict des délais de clôture des projets et programmes en exécution ;

– La mise en place de grands projets intégrés, à l’instar du projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR), dont l’accord de financement d’un montant de 350 millions de dollars a été signé le 21 janvier 2021 ;

– L’utilisation de la flexibilité/facilité et des dérogations sur la passation des marchés dans ce contexte particulier des crises sécuritaire et sanitaire.o

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