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Secteur minier : Créer plus de valeur ajoutée en 2021

Covid-19 a eu un impact sur l’activité économique en 2020. Toutefois, le secteur minier a fait preuve de résilience. En attendant la consolidation des données, on peut affirmer que la production d’or en 2020 sera au-dessus de celle de 2019. En effet, en fin octobre 2020, la production d’or a été évaluée à 46,799 tonnes, en hausse de 14% par rapport à la même période l’année passée, selon les données de la Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP). C’est dire que les 50 tonnes d’or produit en 2019 seront largement dépassées en 2020. A la hausse de la production s’ajoute la hausse des cours mondiaux de l’or. En octobre 2020, la DGEP a noté un cours moyen de 1.902,5 dollars/l’once alors qu’une année plutôt, il était à environ 1.500 dollars/l’once. Cette hausse des cours de l’or permet aux sociétés minières et leurs sous-traitants de supporter les effets de Covid-19. C’est le budget de l’Etat qui respire, puisque les 266 milliards FCFA de recettes engrangées en fin 2019 seront largement dépassés en fin 2020.

Qu’en sera-t-il pour 2021 ?

Les prévisions de la production resteront les mêmes qu’en 2020, sauf en cas de force majeure. Selon les spécialistes du secteur, les cours mondiaux de l’or vont se stabiliser autour des 1.900 dollars/l’once l’or, au regard de trois facteurs dont le premier est l’incertitude des marchés suite à la propagation de la maladie de Covid-19, faisant de l’or une valeur refuge pour plusieurs investisseurs. Deuxièmement, l’incertitude de la période postélectoral aux Etats-Unis. A ce propos, les marchés mondiaux sont très regardants sur les décisions que prendra le nouveau président dans cette guerre commerciale contre des pays de l’Europe et surtout la Chine. Enfin, la forte demande en or des pays d’Asie comme l’Inde. Tous ces facteurs font que la demande d’or restera constante en 2021. Le Burkina Faso peut profiter de cette embellie mondiale pour renflouer ses caisses.

Mais pour que le secteur profite mieux aux Burkinabè, la finalisation de la réforme légale et règlementaire entamée avec l’adoption du nouveau Code minier en 2015 est plus que nécessaire. Si l’on considère qu’au moins 80% des textes d’application de ce Code ont été adoptés en fin 2020, il n’en demeure pas moins que certains tardent à voir le jour. Leur adoption et application devaient permettre au secteur de créer plus de valeur ajoutée dans l’économie nationale. En effet, l’adoption de textes d’application sur la nomenclature des postes et les quotas d’emplois locaux requis suivant le cycle de vie de la mine, celui sur les conditions de visa des contrats de travail des travailleurs non nationaux dans le secteur minier et le texte sur un modèle-type de plan de formation pour le transfert de compétences aux travailleurs nationaux dans le secteur des mines et des carrières sont toujours  dans les tiroirs du gouvernement. Selon les données du ministère des Mines et des Carrières, le secteur a créé 51.635 emplois directs. La mise en œuvre de ces dispositions aura le mérite de permettre à plus de Burkinabè de travailler dans le secteur minier.

Le secteur peut mieux apporter de valeur ajoutée à l’économie nationale si le gouvernement agit dans le sens de promouvoir les achats de biens et services par les entreprises nationales. Pour ce faire, l’adoption et la mise en œuvre effective de la stratégie de développement et de promotion de la fourniture locale au profit du secteur minier, qui a fait l’objet de validation, est très attendue.

Sa mise en œuvre doit être facilitée par la prise d’un décret fixant les conditions. Un décret tant attendu est celui portant mise en place d’un cadre tripartite regroupant des représentants de l’Etat, des sociétés minières et des fournisseurs de biens et services miniers pour le développement et le suivi de la croissance de la fourniture locale au profit du secteur minier. A ce jour, les entreprises nationales ne captent que 15% des achats du secteur. L’objectif de la stratégie est d’augmenter cette part.

La hausse du cours de l’or a révélé une grande insuffisance dans le contenu de certains textes, dont le décret portant fixation des taxes et redevances minières. Adopté en 2017 en application du Code minier de 2015, le décret plafonne la perception des royalties à 5% dès que le cours de l’or dépasse les 1.300 dollars/l’once. Avec un cours de l’or qui dépasse aujourd’hui les 1.900 dollars/l’once, il est évident qu’avec ce plafonnage, les entreprises minières réalisent de gros bénéfices. Une situation qui occasionne un véritable manque à gagner pour le Burkina Faso qui n’a pas non plus prévu des dispositions pour taxer les superprofits. Une relecture de ce décret ne serait pas de trop afin de relever le taux de perception des royalties. o

Elie KABORE

 

Encadré

Pour une bonne utilisation des ressources

du Fonds minier de développement local

L’opérationnalisation du Fonds minier de développement a été une avancée dans le financement du développement local par le secteur minier. De nos jours, les collectivités du Burkina Faso reçoivent les ressources de ce Fonds alimenté par 1% du chiffre d’affaires des sociétés minières et 20% des redevances proportionnelles collectées par l’Etat. Grace à ce Fonds, des Communes qui ne  pouvaient pas mobiliser 100 millions FCFA de budget annuel jusque-là ont été bénéficiaires de plus d’un milliard FCFA l’an depuis 2019. Le grand défi réside dans l’utilisation des ressources de ce Fonds par les collectivités afin qu’elles jouent leur rôle de développement. Pour ce faire, une relecture des textes d’application du Fonds s’avère nécessaire pour mieux orienter les secteurs d’allocation et assurer un meilleur suivi. o

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