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Echanges commerciaux au Burkina Faso : La France perd du terrain

L’or a gardé le maillot jaune en 2018 parmi les principaux biens exportés par le Burkina Faso. Le métal jaune a rapporté aux recettes de l’Etat, la somme de 1.190,7 milliards FCFA en 2018, selon le rapport 2019 sur l’état du secteur privé au Burkina Faso, publié en décembre 2019. Un maillot que le secteur minier garde « jalousement » depuis 2009, où l’or est devenu le premier produit exporté du Burkina Faso.
Toujours, selon le rapport édicté par la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina Faso (CCI-BF), la valeur des exportations d’or est passée de 2,5 milliards FCFA en 2000 à 438,7 milliards FCFA en 2010 pour se situer à 1.190,7 milliards FCFA en 2018. Du coup, son poids dans les recettes d’exportations de biens est passé de 2% en 2000 à 65,1% en 2010. En 2018, son poids est estimé à 65,6% des recettes totales des exportations.
Le coton, qui occupait structurellement la première place en termes d’exportations de biens, a été relégué au second plan à partir de 2009. La part du coton dans les recettes d’exportations de biens est passée de 59,4% en 2000 à 16,4% en 2010. En 2018, cette part s’est établie à 9,7%. Par ailleurs, le rapport dit constater une transformation de plus en plus croissante de la production nationale du coton à travers la filature, les biens d’ennoblissement textile, les articles textiles non vestimentaires et les articles d’habillement.

Les fruits et noix de cajou rapportent 109 milliards F CFA
Les fruits et noix de cajou viennent en troisième position en matière d’exportations de biens et représentent 109,9 milliards FCFA en 2018, soit 6,0% des recettes d’exportations. Entre 2000 et 2010, la part des exportations de ce produit avait connu une baisse d’un point et s’est améliorée de 2010 à 2018 en gagnant 5,6 points de pourcentage.
Les exportations de zinc viennent en quatrième position en 2018, avec une valeur de 103,7 milliards FCFA, soit 5,7% des recettes d’exportations. Le sésame a représenté 71,0 milliards FCFA en 2018 et occupe le cinquième rang. Mais, la part du sésame dans les recettes totales d’exportations s’est réduite de 0,2 point de pourcentage.
Le Burkina Faso n’étant pas un grand pays industrialisé, il ressort du rapport qu’en matière d’importations, ce sont les machines et équipements qui occupent toujours la première place avec une proportion en baisse dans la facture d’importations du pays sur les périodes 2000, 2010 et 2018. En effet, la part des machines et équipements est passée de 38,7% en 2000 à 33,5% en 2010 et à 31,2% en 2018. Cependant, les acquisitions de machines et équipements restent dynamiques dans les importations sur toute la période. Ce dynamisme est lié à la conjoncture favorable du secteur privé minier et l’augmentation des revenus des ménages. Les produits pétroliers arrivent en deuxième position en matière d’importations de biens sur la période 2010 à 2018. En effet, leur part dans les importations représente 24,7% en 2018, après s’être située à 19,5% en 2010. La part des produits alimentaires dans les importations est ressortie à 10,0% en 2018 et celle des produits chimiques s’est établie à 8,7%. Enfin, les meubles représentent une faible proportion de 0,3% des produits importés en 2018.

Le Burkina Faso exporte très peu vers le continent américain
Mais quels sont les pays qui achètent le plus les produits burkinabè ? Et aussi quels sont les pays où le Burkina Faso achète le plus les produits ? D’après le rapport, l’Europe reste le premier partenaire à l’exportation en ce sens qu’elle demeure la source de 30,3% des recettes d’exportations du pays. L’Asie arrive en deuxième position avec 12,8% des recettes d’exportations officielles. Les pays africains représentent le troisième partenaire à l’exportation et pèsent pour 6,5% des exportations totales. Le Burkina Faso exporte très peu vers le continent américain, soit 0,3% des recettes d’exportations totales du pays.

Au-delà des continents, le rapport est arrivé à classifier les pays vers lesquels, le Burkina Faso exporte le plus ses produits. Le document révèle que la Suisse est le premier partenaire à l’exportation du Burkina Faso et représente à elle seule 53,2% des recettes d’exportations du pays en 2018. Cette place est liée essentiellement au fait qu’une grande partie de la production industrielle d’or y est destinée. L’Inde a ravi la place à Singapour en devenant le deuxième partenaire à l’exportation avec un montant échangé de 278,7 milliards FCFA en 2018, soit plus d’un dixième de la valeur totale des exportations officielles de biens. Ainsi, Singapour occupe la troisième position avec 139,7 milliards FCFA échangés en 2018. La Côte d’Ivoire est le quatrième partenaire à l’exportation du Burkina Faso en 2018, pour une valeur marchande de 114,2 milliards FCFA représentant 6,4% des exportations officielles de biens.

La France 5e partenaire à l’exportation
La France est le cinquième partenaire à l’exportation du Burkina Faso en 2018 et reçoit des marchandises d’une valeur de 71 milliards FCFA, soit 4% de la valeur totale des exportations officielles de biens. S’agissant des importations officielles de biens, le continent européen demeure le premier partenaire d’importations officielles de biens du Burkina Faso.
En effet, le montant des importations officielles de biens en provenance de l’Europe s’est chiffré à 800 milliards FCFA, soit 34% du total des importations. L’Asie est le deuxième partenaire en termes d’importations officielles de biens en 2018, avec une valeur de 713,9 milliards FCFA et une part de 29,8% du total des importations.


Les autres pays africains constituent le troisième partenaire du Burkina Faso en matière d’importations avec qui le pays a échangé 634,8 milliards FCFA, soit un peu plus d’un quart de la valeur totale des importations officielles de biens du pays. L’Océanie est le dernier continent partenaire du Burkina Faso en matière d’importations. Le pays importe de ce continent divers produits d’un montant total de 31,7 milliards FCFA ; ce qui représente 1,3% des importations de biens.

Et 3e au rang des pays importateurs
S’agissant des pays, le rapport mentionne que la République de Chine populaire est le premier pays partenaire du Burkina Faso en termes d’importations officielles de biens. Le Burkina y a importé en 2018, des marchandises d’une valeur globale de 289,4 milliards FCFA, soit 12,1% du total des importations officielles de biens.


La Cote d’Ivoire supplante la France et devient le deuxième pays partenaire en matière d’importations officielles de biens, avec une valeur totale échangée de 271 milliards FCFA, soit une proportion de 11,3% des importations officielles de biens. En effet, la France enregistre 7,3% du montant total des importations, soit une valeur de 173,7 milliards FCFA, occupant la troisième place en tant que pays partenaire du Burkina Faso en termes d’importations et est suivie par les Etats-Unis d’Amérique (4e place) et la Russie (5e place) (voir tableau complet en annexes). L’Inde occupe la sixième place tandis que le Ghana se positionne en septième partenaire en matière d’importations de biens avec des niveaux d’importations supérieures à 100 milliards FCFA. La Corée du Sud devance l’Allemagne en occupant la huitième place, tandis que le Japon se trouve dans le top douze des premiers partenaires du Burkina Faso en matière d’importations officielles de biens derrière le Togo et les Pays-Bas.

4.191,3 milliards FCFA d’échanges des biens 
L’analyse des données sur les échanges extérieurs de biens burkinabè issues des statistiques douanières montre que le volume global des échanges des biens a atteint 4 191,3 milliards FCFA en 2018, en hausse de 7,1% par rapport à 2017, poursuivant ainsi sa reprise entamée depuis 2015.
En effet, le volume global des échanges avait augmenté de façon continue depuis l’année 2008, soutenu par le dynamisme de la demande intérieure (consommation et investissement).
Cependant, ce volume a connu une baisse en 2014 par rapport à son niveau en 2013 dû à la baisse importante des importations. L’augmentation du volume global des échanges est tirée à la fois par une hausse des importations et des exportations de biens. La hausse des exportations est surtout impulsée par le développement du secteur minier, en particulier, l’extraction industrielle de l’or en grande quantité à partir de 2009 et la hausse des cours mondiaux de l’or à partir de 2012. En 2018, les importations de biens se sont chiffrées à 2 393,0 milliards FCFA, en hausse de 7,0% par rapport à 2017. Les exportations officielles de biens ont également augmenté de 7,3% pour atteindre 1 798,2 milliards FCFA en 2018.

Ambèternifa Crépin SOMDA


 

Le secteur minier a boosté l’investissement

Le développement minier a boosté l’investissement et la consommation des entreprises dont une grande partie des produits sont importés. Ce qui se traduit aussi par une hausse des importations, freinant ainsi l’amélioration du solde de la balance commerciale. Elle est restée déficitaire sur toute la période sous revue avec son niveau le plus dégradé de -894,4 milliards FCFA atteint en 2013.
De 2008 à 2011, le solde s’est amélioré au fur et à mesure que les exportations aurifères augmentaient. Particulièrement en 2011, le solde de la balance commerciale était à un niveau de déficit le plus faible de l’ordre de 103,6 milliards FCFA. Mais à partir de 2012, on assiste à nouveau à une dégradation du solde de la balance commerciale, avec cependant une amélioration exceptionnelle en 2014. Depuis lors, le solde de la balance commerciale s’est dégradé légèrement jusqu’en 2018, où il a atteint -594,8 milliards FCFA.


 

Prochain défi, réorienter le secteur industriel

Le défi serait de mieux orienter la transformation de la structure du tissu industriel national afin qu’il puisse répondre de plus en plus aux besoins des entreprises installées sur le territoire, ce qui augmenterait la production nationale.
Cette production nationale pourrait dès lors se substituer aux importations et pourrait, de ce fait, contribuer à une amélioration du solde de la balance commerciale. Le taux de couverture du commerce extérieur représente le ratio entre la valeur totale des exportations de biens sur celle des importations de biens. Il mesure jusqu’à quel degré les importations de biens peuvent être couvertes par les recettes d’exportations.
Le taux de couverture a atteint 75% en 2018 et est resté stable par rapport à la situation de 2017, poursuivant ainsi une tendance haussière depuis 2014, après la baisse enregistrée en 2013 en lien avec la situation sociopolitique. Même si le niveau atteint reste inférieur à celui de 2011, on note que la situation de compétitivité de l’économie burkinabè s’est améliorée au fil du temps. En effet, le taux de couverture qui était en moyenne de 33% sur la période 2008-2009 est passé à une moyenne de 72% sur la période 2010-2018.
En d’autres termes, sur la période 2008-2009, les recettes d’exportations officielles moyennes de biens du Burkina Faso couvraient des importations officielles moyennes mensuelles de biens en valeurs de 34,5 milliards FCFA, alors que sur la période 2010-2018, elles couvrent maintenant des importations officielles moyennes mensuelles de biens en valeurs de 184,1 milliards FCFA. Les raisons d’une telle amélioration sont en lien essentiellement avec le boom minier. La dépendance de l’économie burkinabè vis-à-vis de l’extérieur, encore appelée degré d’ouverture, se mesure en rapportant le volume des échanges (importations + exportations) au PIB nominal.
Le degré d’ouverture de l’économie a atteint 53% en 2018, en repli deux (02) points par rapport à 2017. On note une augmentation continue du degré d’ouverture depuis 2008, en dehors de 2014 où il s’est abaissé de 8 points de pourcentage.

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RAF

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