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Situation économique : Le FMI recommande de maîtriser la masse salariale

Le 19 juillet 2019, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé un décaissement de 14, 750 milliards FCFA (25 millions de dollars) en faveur du Burkina Faso, au titre de la Facilité élargie de crédit.
Un financement qui vient clôturer la mission de l’équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Calixte Ahokpossi. Elle a eu lieu à Ouagadougou du 16 au 29 mai 2019, et a porté sur des discussions relatives à la deuxième revue du programme économique et financier du Burkina Faso.
À l’issue de la visite, M. Ahokpossi publiait dans une déclaration que «les discussions au titre de la deuxième revue du programme soutenu par la FEC ont permis aux autorités et à l’équipe du FMI d’aboutir à un accord, sous réserve de l’approbation par la Direction générale et le Conseil d’administration du FMI». C’est désormais chose faite. Le Conseil d’administration du FMI a achevé la deuxième revue de l’accord en faveur du Burkina Faso au titre de la Facilité élargie de crédit. L’achèvement de la revue permet de décaisser l’équivalent de 18,06 millions de DTS (environ 25.0 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements, au titre de l’accord, à l’équivalent de 54,18 millions de DTS (environ 75.0 millions de dollars). L’un des objectifs principaux du programme consiste à créer un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires en accroissant les recettes, en maîtrisant les dépenses courantes et en améliorant l’efficience de l’investissement public.
À l’issue des débats du Conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et président par intérim, a déclaré que «les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par la FEC ont été globalement satisfaisants. L’activité économique reste résiliente face à la montée des tensions sécuritaires et sociales. Le Burkina Faso continue de viser l’atteinte de ses objectifs de développement, et un appui supplémentaire de la communauté internationale pour répondre aux besoins en matière de sécurité et de développement est important. Il convient de redoubler d’efforts pour créer un espace budgétaire qui permettra de continuer d’avancer dans les domaines de développement prioritaires». De quels efforts parle le FMI ?

Maîtriser la masse salariale
Le communiqué de presse évoque, d’une part, le respect des critères de convergence de l’UEMOA d’un déficit budgétaire de 3% du PIB en 2019. «Pour atteindre cet objectif, il convient de s’efforcer d’élargir l’assiette fiscale – y compris en réduisant les exemptions –, d’améliorer l’administration fiscale, et de renforcer l’efficience des dépenses, notamment en maîtrisant la masse salariale et les subventions. Les réformes de la gestion des finances publiques avancent, et le renforcement de la coordination entre les Directions du ministère des Finances et d’autres institutions pourrait conduire à des progrès supplémentaires», peut-on lire sur le communiqué.
En termes de recommandations, le président par intérim de l’institution explique: «Étant donné l’incertitude politique qui entoure l’adoption du programme de réforme des rémunérations dans le secteur public, les autorités privilégient à présent, une approche à deux volets pour maîtriser la masse salariale».
Premièrement, à court terme, mettre en œuvre des mesures transitoires pour que la masse salariale reste conforme à ce qui a été arrêté lors de la dernière revue. «À cet égard, il est extrêmement important que les autorités évitent de prendre de nouveaux engagements de hausse des salaires avant la mise en place des réformes d’ensemble et qu’elles dégagent un consensus autour du niveau approprié des salaires dans le secteur public, en exposant une stratégie en la matière au grand public», a expliqué Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et président par intérim du FMI. Deuxièmement, entre-temps, les autorités chercheront des moyens politiquement faisables d’adopter leur programme de réforme.
Un autre défi à relever pour les autorités burkinabè, selon le FMI, renforcer la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants. De plus, «les autorités doivent prendre des mesures pour établir des filets de protection sociale pour les groupes les plus vulnérables. À cet égard, il est crucial d’accroître la transparence, d’améliorer la communication et d’éviter une mise en œuvre discrétionnaire du mécanisme», recommande le FMI.

NK


Les engagements des autorités burkinabè

L’accord triennal au titre de la FEC en faveur du Burkina Faso a été approuvé le 14 mai 2018 pour un montant d’environ 149.9 millions de dollars. Le nouveau programme soutenu par la Facilité élargie de crédit vise à maintenir le déficit de l’Etat sous contrôle. Le déficit budgétaire envisagé permettrait au gouvernement de respecter ses engagements dans le cadre de l’UEMOA qui fixe un objectif de déficit n’excédant pas 3% du PIB, à partir de 2019. Les autorités ont confirmé leur intention de recourir principalement à des emprunts concessionnels pour leur financement extérieur, ce qui devrait permettre au Burkina Faso d’assurer la soutenabilité de sa dette tout en protégeant les dépenses prioritaires.
Les autorités ont également indiqué que la politique fiscale mettrait l’accent sur la création de plus d’espace fiscal pour les dépenses d’infrastructures de sécurité et de protection sociale. Ce qui impliquera une amélioration des recouvrements des recettes, par exemple, par un renforcement continu des administrations fiscales et douanières. Des mesures seront également prises pour améliorer l’efficacité des dépenses d’investissement à travers une bonne priorisation et une analyse coût-bénéfices des projets, y compris les PPP. Le programme mettra aussi l’accent sur le renforcement des capacités de gestion de la dette à travers une assistance technique fournie par le FMI et d’autres partenaires.

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