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Spécial 8 Mars… Médias et Genre: des amazones de la presse écrivent leur histoire

Le 8 mars prochain, le monde entier va commémorer la 162e journée internationale de la femme. En prélude à cette célébration, L’Economiste du Faso a décidé de rendre un hommage à trois femmes journalistes travaillant dans différents supports.

Aminata Cissé Zerbo: «Toute femme qui se lève à 5h pour chercher sa pitance quotidienne est une femme battante»

Aminata Cissé Zerbo fait partie de l’une des rares femmes photographes au Burkina Faso. Depuis son enfance, elle n’a jamais caché son amour pour la photographie. Et c’est aux côtés de son oncle photographe qu’elle a commencé à chasser les images.
De temps à autre, elle accompagnait ce dernier dans les cérémonies de baptême, de mariage… Toute chose qui va la conforter dans sa décision d’exercer ce métier, longtemps été la chasse gardée des hommes.
C’est ainsi qu’en 1998, après avoir obtenu son propre appareil, elle décida d’affronter les réalités du terrain. En 2000, elle fut recrutée au quotidien d’Etat Sidwaya où elle a fait ses preuves.
Après 17 ans passés dans «Le journal de tous les Burkinabè» (autre appellation de Sidwaya), Aminata Cissé Zerbo demanda une affectation pour rejoindre l’équipe de l’Agence d’information du Burkina (AIB) où elle travaille depuis 2017.
Contrairement aux autres, elle dit ne pas avoir rencontré de difficultés particulières tout au long de son parcours. Connue par ses collaborateurs comme étant une femme de caractère, Mme Zerbo abat un travail formidable. Pour elle, il faut savoir s’imposer et ne pas se laisser piétiner. «On a souvent des problèmes avec la sécurité, mais il faut se battre pour avoir ses images», a-t-elle dit.
Toute chose que le Rédacteur en chef de l’AIB, Tilado Appolinaire Anbga, va confirmer, car de son avis, Mme Zerbo ne rechigne pas devant l’effort. «C’est une femme qui ne se laisse pas faire. Il suffit seulement qu’on oublie de récupérer un badge pour elle et ça devient la bagarre», raconte-t-il.
Son amour pour ce métier, sa persévérance, son travail bien fait lui ont valu de remporter, en décembre 2018, le Grand prix de la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA).
Si ce prix, doté d’une attestation, d’un trophée et d’un chèque d’un montant de 1.000 dollars US a boosté la motivation de Mme Zerbo, il constitue également un défi pour elle, et l’invite à ne pas baisser les bras et de continuer à se battre.
Pour elle, toute femme qui se lève à 5h pour chercher sa pitance quotidienne est une femme battante. «J’encourage les femmes à continuer dans cette lancée et à ne pas se laisser faire et à trouver un équilibre entre le travail et le foyer».

Aïcha Zango: «Les problèmes des femmes journalistes ne sont pas différents de ceux des femmes en général»

Elle s’appelle Aïcha Zango, journaliste reporter. Son amour pour le journalisme remonte depuis le lycée. «Mon père aimait écouter Radio France international (RFI) et suivre les Journaux télévisés (JT) de la Télévision nationale (TNB). Alors que nous préférions écouter la musique ou tout autre programme», se souvient-elle.
Si au début, cette situation l’énervait, Aïcha Zango a fini par y prendre goût, car elle était devenue celle qui renseignait ses camarades du lycée sur ce qui se passait dans son pays et dans le monde entier. Si bien qu’elle a été surnommée «RFI» par ses camarades pour la taquiner.
C’est ainsi qu’après avoir décroché son Baccalauréat, Aïcha Zango s’est logiquement orientée vers les Sciences de l’information et de la communication. «J’ai débuté dans le journalisme à la radio Campus de l’Université de Ouagadougou en 2012. Puis j’ai touché à tout: radio, presse écrite et télé», confie-t-elle.
Mais cela n’a pas toujours été chose facile, car au début, Mme Zango ne se voyait pas capable de faire de la radio, voire la télévision. Et les remarques de son entourage qui lui faisait comprendre qu’elle avait une voix grave et pas belle ne lui ont pas facilité la tâche. Mais persuadée qu’«il n’y a rien sans rien», Aïcha Zango a pris le risque de se lancer quand même et aujourd’hui, elle ne le regrette pas, car, dit-elle, «au final, le retour était positif».
De la télévision Burkina Info, elle est aujourd’hui au Studio Yafa où elle abat un travail remarquable.
Comme dans tout métier, les difficultés ne manquent pas. «Mes plus belles et douloureuses expériences, je les ai vécues en tant que journaliste reporter d’images. C’est passionnant et contraignant à la fois, surtout quand tu as un reportage tard la nuit. Mais il faut surtout dire que les problèmes des femmes journalistes ne sont pas différents de ceux des femmes en général. Il faut juste avoir confiance en soi et mesurer la hauteur des risques», a-t-elle soutenu.
On note en outre que Mme Zango n’est pas du genre à vouloir tout avoir sans effort. «Je veux toujours tout mériter dans la vie, en général, et dans le journalisme, en particulier», confie-t-elle.
Pour cela, elle n’attend pas de reconnaissance particulière, même si elle se sent comblée à chaque fois que quelqu’un apprécie son travail. Ainsi, en tant que femme, l’un de ses défis majeurs à relever c’est d’abord de ne pas mettre en avant son statut de femme pour attendre quoi que ce soit de qui que ce soit.
A l’occasion de la Journée internationale de la femme, Aïcha Zango a invité les femmes à cesser de «se victimiser» et à lutter pour leur bien-être et leur carrière.

Sylvie Yaro, reporter à la rtb : « Les hommes faisaient tout leur possible pour nous mettre les bâtons dans les roues » 

Elle est technicienne, reporter de formation à la RTB (Radio télévision du Burkina). Elle est la première femme technicienne à avoir eu un prix aux Galian. C’est en 1992 qu’elle a débuté sa carrière à la radio Canal arc en ciel. Grâce à un test que la RTB radio a organisé pour recruter les jeunes animateurs et techniciens, Sylvie Anicette Yaro, puisque c’est d’elle dont il s’agit, a ainsi rejoint l’équipe de la RTB radiotélévision. Là, elle a décidé de faire la technique parce qu’elle ne se sentait pas à sa place à l’animation. Mais cela n’a pas du tout été facile car après sa formation, elle sera confrontée à des difficultés majeures. « Le matériel analogique, l’enregistreur d’aujourd’hui pesait 12 kilogrammes et il fallait le porter seul », se souvient-elle. En plus de cela, Sylvie Yaro dit avoir fait face à la rivalité entre les hommes et les femmes. « Je ne sais pas si c’est pour nous faire fuir le métier mais les hommes faisaient tout leur possible pour nous mettre les bâtons dans les roues », a-t-elle déploré.
Cette situation l’a amenée à «fuir» la radio pour aller à la télévision, mais là-bas, c’était pire. « J’étais caméraman à la télé et c’était chaud avec les hommes. C’est comme si tu venais pour prendre la place de quelqu’un. primo, c’est eux qui ne vont pas te montrer le travail, secundo, c’est eux qui sont là à tripoter le matériel pour le mettre hors d’état afin qu’on dise que c’est toi qui ne saît pas manipuler, j’ai tout vu à la télé », se remémore-t-elle. Prenant conscience que seule la lutte paye, Mme Yaro a décidé de revenir à la radio et de s’imposer. S’imposer d’une part, en montrant aux hommes qu’elle est capable de relever les défis et s’imposer en se battant pour mériter son poste. Toute chose qui va porter ses fruits car Sylvie Yaro va voir ses mérites reconnus aux Galian. « J’ai été lauréate au prix Galian trois fois en 2007, 2017 et 2018 en prise de son. Ce sont des hommes qui ont jugé mon œuvre et m’ont primée, cela veut dire que tout est possible », se convainc-t-elle. En plus de cela, en 2010, Sylvie Yaro a décroché le prix spécial de l’Association professionnelle des femmes africaines de la communication.
Pour ses projets futurs, Mme Yaro a un autre rêve, celui de devenir photographe. « Je ne compte pas prendre ma retraite dans la technique, car hormis ce travail, je fais des photos et c’est depuis mon enfance que je le faisais parce que j’adorais ça. J’ai un appareil aujourd’hui et c’est dans ça que je veux évoluer pour la suite de ma carrière », a-t-elle conclu.

Hannifah Sawadogo

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