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Société-Culture

Cirrhose du foie : 50% des patients décèdent dans les 5 ans qui suivent le diagnostic (DR Lydie Sia Ouattara)

La cirrhose est une maladie hépatique relativement grave, dans la mesure où elle peut endommager le foie de façon irréversible. Qu’est-ce qui peut être à la base de cette maladie ? Qui des hommes ou des femmes sont les plus prédisposés ? Comment éviter cette maladie ? Pour répondre à ces interrogations, nous avons échangé avec Docteur Lydie Sia Ouattara, hépato-gastrologue en service au CMA Paul 6 et à Schiphra.

L’Economiste du Faso : Qu’est-ce que la cirrhose hépatique?
Docteur Lydie Sia Ouattara (LSO): C’est une maladie du foie qui se caractérise par une fibrose. La fibrose, c’est un endurcissement du foie avec une désorganisation de l’architecture du foie, entraînant un dysfonctionnement au niveau du foie.
Il faut savoir que le foie est la plus grande du tube digestif qui a plusieurs rôles. C’est le foie et le rein qui détoxifient l’organisme.
Une grande partie des produits toxiques de l’organisme passe par le foie. Il contribue à l’équilibre du sucre dans l’organisme.
Il produit également certaines substances qui permettent à l’organisme de se défendre contre les infections. Son dernier rôle, c’est de sécréter la bile qui joue un rôle important dans le tube digestif. Le foie est un organe noble. La cirrhose est une maladie qui va entraîner un dysfonctionnement du foie et perturber son rôle.
Il s’agit d’une maladie grave car c’est un état précancéreux.
Tout patient porteur d’une cirrhose est susceptible de développer un cancer du foie à moyen et long terme. 50% des patients décèdent dans les cinq ans qui suivent le diagnostic et 2/3 de ces patients vont décéder d’une cause hépatite, notamment le cancer du foie.

Quelles sont les causes de cette maladie?
Dans notre contexte, c’est l’infection par le virus de l’hépatite B et C, l’alcool, les maladies des voies biliaires, certaines maladies héréditaires, génétiques et certaines pathologies cardiaques pouvant entraîner un durcissement du foie et occasionner une cirrhose.

Quels peuvent être les symptômes ?
La cirrhose reste longtemps sans symptômes. Quand les symptômes apparaissent, c’est qu’elle a atteint un certain stade. Il s’agira d’un foie qui grossit dans certains cas ou un foie qui devient atrophique dans d’autres cas. La rate aussi grossit parce que le foie n’arrive plus à détoxifier tout ce qui est toxine de l’organisme. Il peut y avoir également du liquide dans l’abdomen qui peut être de grande quantité. Le patient peut présenter également une jaunisse, il peut avoir une éruption cutanée, des lésions au niveau du corps. En plus de cela, les hommes peuvent avoir une féminisation, genre une poussée des seins avec une atrophie de leurs organes génitaux. Ce sont des signes de dysfonctionnement du foie dans la cirrhose.

Quelles sont les personnes les plus exposées ?
Ce sont les personnes qui présentent les pathologies chroniques du foie, l’hépatite B et C, les patients qui consomment excessivement l’alcool et qui ont certaines pathologies des voies biliaires ou des maladies génétiques prédisposant à la cirrhose. Il faut savoir que la cirrhose est la conséquence d’une agression chronique.

Quelle est leur tranche d’âge ?
Dans notre contexte, c’est des sujets jeunes. 35-50 ans en moyenne dû au fait que l’hépatite B est contractée dès la naissance, car le mode de contamination le plus fréquent de l’hépatite B, c’est de la mère à l’enfant. Pour un sujet qui est contaminé dès la naissance, au bout d’une vingtaine ou une trentaine d’années, il peut développer une cirrhose du foie. Mais on a en pratique des patients beaucoup plus jeunes, 25-30 ans qui présentent une cirrhose hépatique.

Comment pose-t-on le diagnostic ?
Le diagnostic de la cirrhose se pose en consultation spécialisée d’hépatologie.
Le diagnostic se fait sur les signes cliniques cités plus haut, mais également sur les analyses sanguines et sur l’échographie qui permettra d’apprécier si le foie est gros ou s’il est atrophique. Le fibroscane est un examen nouveau dans notre contexte, qui permet d’apprécier l’élasticité du foie de poser un diagnostic de certitude. Il est nouveau mais disponible dans quelques centres de santé. Le diagnostic de certitude est aussi fait à la biopsie en prélevant un morceau de foie pour l’analyser au laboratoire.

Que disent les statistiques au niveau national ?
Il faut savoir que les études ne foisonnent pas dans le sens de la cirrhose du foie.
En 2002, la cirrhose avait une fréquence hospitalière de 5,9%. C’est-à-dire que sur tous les patients hospitalisés, la cirrhose de foie représentait 5,9% des pathologies diagnostiquées à Ouagadougou et 2,7% à Bobo-Dioulasso.

Avez-vous enregistré des cas de décès ?
La mortalité est élevée dans notre contexte, cela est dû aux complications de la cirrhose que sont les hémorragies digestives, la présence de liquide dans l’abdomen, le dysfonctionnement du foie pouvant entraîner des troubles de la conscience, voire le coma. En 2011, à Bobo, une étude a révélé une mortalité de 13,8% dans la première semaine d’admission des patients porteurs de cirrhose.

Hannifah SAWADOGO


Comment la traite-t-on ?

Le traitement repose non seulement sur la maladie causale, le virus de l’hépatite B et C, mais l’éviction d’alcool. Les patients atteints de cirrhose ne doivent plus toucher à une goutte d’alcool. Mais il faut également traiter les complications. Le traitement de référence c’est la transplantation qui n’est pas disponible dans notre contexte, ni en Afrique occidentale. Au Maghreb, ils commencent à expérimenter la transplantation.
Pour le traitement de la maladie causale, il y a des traitements qui sont des comprimés, des antiviraux qui sont efficaces. Mais le traitement de l’hépatite alcoolique commence par l’arrêt de l’alcool afin que l’organisme puisse épurer tout le reste de l’alcool. Les complications, c’est l’hémorragie qui va aller avec l’endoscopie qui va ligaturer les vaisseaux qui saignent, et l’encéphalopathie, ce sont les troubles de la conscience. Là, il faudra des traitements médicamenteux.
Il faut noter que le traitement n’est pas accessible pour la majorité de la population, surtout en zone rurale, parce que c’est une pathologie qui nécessite un suivi spécialisé. Les spécialistes ne sont pas disponibles partout dans notre contexte, et les plateaux techniques ne sont pas très étoffés pour prendre en charge ces pathologies si bien que le traitement ne se fait véritablement qu’à Ouagadougou.
Pour prévenir cette maladie, il faut se faire dépister et se faire vacciner contre l’hépatite B et éviter la consommation excessive d’alcool.

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RAF

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