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Commerce: une activité plus que rentable

Le 30 octobre 2018, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et la Commission nationale de la concurrence et de la consommation (CNCC) ont rendu public un rapport d’étude sur l’état de la concurrence au Burkina Faso, avec un accent particulier sur le secteur du commerce.
Cette étude fait suite à des voix qui s’élevaient depuis quelques temps dans le monde des affaires, et surtout dans le secteur du commerce, pour décrier la persistance de situation ou de comportement de nature à restreindre considérablement le libre jeu de la concurrence. Cette étude qui s’est voulue représentative a concerné 542 entreprises enquêtées réparties dans les 13 régions du Burkina Faso.
Il ressort de l’étude que les autres chefs-lieux de régions représentent 51% de l’échantillon de l’étude. La ville de Ouagadougou à elle seule en représente 31%, soit un effectif de 167 entreprises sur 542. Dans l’échantillon, les entreprises commerciales ont représenté 64%, soit un effectif de 343 sur 542 entreprises enquêtées. Elles sont suivies par les entreprises du secteur des services (18%). Les entreprises relevant de l’artisanat ainsi que celles des industries totalisent chacune 9% comme part dans l’échantillon.

L’un des secteurs les plus importants dans l’économie burkinabè
Il ressort du rapport que la contribution de l’activité de commerce dans le Produit intérieur brut (PIB) du Burkina Faso a connu une évolution stable sur la période allant de 1976 à 2008 et se fixait autour de 40%.
Cependant, à partir de 2009, cette part atteignit presque 70% du PIB, faisant du commerce l’un des secteurs les plus importants dans l’économie burkinabè. Malgré cette bonne progression ces dernières années, une comparaison du poids des activités commerciales du Burkina Faso à ceux des autres pays de l’UEMOA laisse voir le faible dynamisme des échanges commerciaux du pays.
En effet, la Côte d’Ivoire et le Togo ayant accès à la mer sont les pays où les activités commerciales sont plus dynamiques, comparativement aux pays comme le Burkina Faso et le Niger qui restent enclavés.
Toutefois, en ce qui concerne le Burkina Faso, la tendance du volume des activités commerciales est à la hausse et ce, depuis ces dernières années. Ainsi, l’évolution fulgurante du poids des activités commerciales (de 20% en 1960 à 65% en 2015) de ce pays pourrait en effet s’expliquer par de nombreux facteurs.
A cet effet, l’indicateur utilisé ici est l’indice des termes de l’échange afin d’y regrouper un certain nombre de facteurs explicatifs.

70.000 unités (commerce, industrie et artisanat) en 2016
Les produits exportés sont en effet concentrés sur l’or, le coton, le sésame, les animaux vivants. En général, les importations vont vers les produits tels que l’huile lubrifiante et autres huiles lourdes de pétrole, les médicaments, les voitures automobiles et motocycles, le ciment hydraulique, le riz, les engrais, les appareils électroniques, les produits alimentaires exotiques. Le rapport note que 2006 a été celle où le Burkina Faso a exporté un plus grand nombre de produits (130 lignes de produits) tandis que l’année 1995 enregistre le plus bas niveau en termes de produits importés (175 lignes de produits).
L’analyse du tissu des entreprises fait apparaître la forte prédominance des entreprises commerciales. En effet, au 31 décembre 2016, les entreprises commerciales représentaient plus de la moitié (51%) des 70.000 unités que comptait le pays, suivies respectivement des secteurs des «services» (30%), de «l’industrie» (12%) et de «l’artisanat» (7%). La forte présence des entreprises du commerce dans le milieu des affaires s’est particulièrement accentuée ces dernières années avec l’entrée de plus en plus importante de nouvelles entreprises dans ce secteur. En effet, l’analyse des créations d’entreprises suivant la catégorie professionnelle permet de constater que depuis 2010, les nouvelles créations d’entreprises sont dominées par le «commerce», suivi des «services» de l’«industrie et de l’artisanat.
Les créations d’entreprises commerciales ont représenté 53% du volume total des créations, contre respectivement 29%, 11% et 7% pour les entreprises de services, les entreprises industrielles et celles de l’artisanat. Ces statistiques témoignent dans une certaine mesure, d’une économie marchande essentiellement tournée vers le commerce, et dans une moindre mesure, les services, au détriment d’un secteur industriel qui peine à se démarquer.

Une forte mortalité des entreprises
L’analyse de la survie des entreprises opérée de façon brute à partir du volume total des entreprises montre une forte mortalité des entreprises au Burkina Faso. Cette mortalité affecte au premier degré les entreprises de commerce et semble traduire l’importance de la concurrence dans ce secteur.
Sur la base de l’effectif des entreprises formellement créées au Burkina Faso depuis les années 40, les analyses de fin décembre 2016 établissent que seulement 42.000 (soit 61,4%) sont restées actives sur le marché. Par catégorie professionnelle, ce taux s’établit à 61,1% pour les entreprises de service, 70,1% et 80,4% respectivement pour celles de l’industrie et de l’artisanat et 57,2% pour les entreprises du commerce.
L’importance à la fois des entrées (créations) et des sorties (mortalité) des entreprises dans le secteur du commerce traduit en théorie la fluidité du marché et par conséquent, peut donner l’apparence de la forte concurrence qui y prévaut.
Cela contraste avec le sentiment de monopole ou de pratiques de nature à limiter la concurrence tel que exprimé par certains acteurs. C’est d’ailleurs ce qui ressort comme la principale préoccupation de l’ensemble des acteurs du secteur privé dans le rapport de perception du climat des affaires au Burkina Faso au premier semestre 2017. Selon les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), la production des entreprises commerciales a été évaluée à 2.226,2 et 2 308,5 milliards FCFA en 2014 et 2015.
Cette production évaluée par le chiffre d’affaires réalisé par la branche d’activités du commerce a représenté à elle seule 45,25% et 42,74% du chiffre d’affaires global de toutes les branches productives de l’économie, respectivement en 2014 et 2015. Par ailleurs, il importe aussi de souligner que malgré un volume de chiffre d’affaires plus important, le secteur du commerce présente un niveau de rentabilité inférieur à celui des services. Cela s’expliquerait par la forte productivité des entreprises des services (télécommunication, services informatiques) relativement aux entreprises relevant du commerce. Cette performance du secteur du commerce au Burkina Faso a été à l’origine d’une contribution à la croissance du PIB en 2015 de l’ordre de 0,4 point contre une contribution de 0,5 point pour les entreprises d’électricité, d’eau et de gaz, 0,6 point pour les entreprises de postes et télécommunications.

Rachel DABIRE


Contribution des entreprises à la création d’emplois et aux investissements

De par le nombre d’entreprises qui évoluent dans ce secteur, le commerce fait partie des secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois au Burkina Faso.
Selon les données de l’INSD, cette branche d’activités employait en 2014 et 2015, respectivement 21 074 et 18 416 personnes déclarées, soit respectivement 18,8% et 16,7% de l’effectif total déclaré de l’ensemble des branches productives de l’économie nationale.
Le commerce forme avec les BTP, les transports et les autres services marchands les branches d’activités les plus créatrices d’emplois de l’économie burkinabè. Ces branches emploient à elles seules près de 65% de l’effectif salarié total des branches productives du pays. Elles sont suivies des branches des industries extractives, alimentaires et textiles, avec chacune d’elle, un effectif salarié compris entre 5.000 et 10.000 employés. Quant aux investissements, les données de 2015 montrent qu’ils se concentrent beaucoup plus dans le secteur secondaire (54,3%) au détriment des secteurs primaire (1,6%) et tertiaire (45,4%). Le commerce qui est un sous-secteur des services selon la nomenclature de l’INSD, a drainé en 2015, des flux d’investissement de l’ordre de 54,6 milliards FCFA, soit 10,4% du volume total des investissements au cours de cette année. En termes d’importance, les investissements dans le secteur du commerce viennent en 5e position, après ceux des BTP (16,7% du montant total des investissements en 2015), ceux des industries extractives et de l’énergie (14,5% chacun) et celui des autres services marchands (13,7%).

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