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Redynamisation des PME : La confédération générale compte sur les organes de presse

«Boire un cappuchino dans un Burkina splendide» ! Cet appel né au lendemain des attaques de l’hôtel Splendid et du Cappuchino est toujours d’actualité. Face à la situation sécuritaire au Burkina Faso, dont l’impact se ressent jusqu’au niveau des Petites et moyennes entreprises (PME), la Confédération générale des petites et moyennes entreprises du Burkina Faso (CGPME-BF) a décidé de faire sien cet appel, le temps d’une journée. Ainsi, le 24 octobre dernier, au moment où la gouverneure du Canada, Julie Payette, rendait hommage aux victimes des deux attaques par un dépôt de gerbes, les acteurs de la CGPME-BF se réunissaient à l’hôtel Splendid pour une rencontre couronnée par un déjeuner au Cappuchino. Un rendez-vous pris avec les organes de presse pour la dynamisation des PME au Burkina Faso. Lors de cette rencontre, il a été question de l’adhésion des organes de la presse à la Confédération générale des petites et moyennes entreprises du Burkina Faso. Pour ce faire, un historique de la faitière a été présenté. Créée en 2015, la CGPME-BF a débuté ses activités le 9 juin 2016. De nos jours, elle regroupe plus de 100 organisations socio-professionnelles, avec comme engagement la promotion de l’investissement privé. Ses secteurs d’activités sont au nombre de 11. Il s’agit du transport, des mines et carrières, de l’artisanat, de la promotion de l’immobilier, des BTP, de la communication de presse et média, des PMI, des relations internationales, de la santé et de l’éducation, du commerce et enfin du tourisme. L’un des grandes réussites de la Confédération est la signature de la charte des petites et moyennes entreprises, en janvier 2018, qui définit le cadre général des mesures incitatives à la promotion et au développement des PME. Après la signature de cette charte, la CGPME-BF n’a pas chômé. En Avril de cette année, elle a procédé à la mise en place des 13 coordinations régionales et au recrutement d’un secrétaire permanent. Une fois cette structuration mise en place, M. Kouanda et son bureau ont entamé des concertations. C’est ainsi que la Confédération a pris contact avec des partenaires tels que la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso (MEBF), la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), la Chambre de commerce (CCI-BF), l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B), etc. Elle a aussi participé à des réunions du Comité d’identification des structures d’appui et d’encadrement (CISAE) des PME dans le cadre du dispositif au financement dans les Etats membres de l’UEMOA par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. La prochaine étape, après la rencontre avec les organes de presse, selon le président de la confédération, sera l’adoption d’un plan stratégique d’orientation des activités. Un document qui, selon Alassane Kouanda, permettra aux PME de faire face aux difficultés rencontrées. Ces difficultés sont de tous ordres. Il y a d’abord l’impact de l’insécurité sur leurs secteurs d’activités. «Quand vous ne pouvez pas transporter de la marchandise dans telle ou telle ville à cause des mines anti-personnelles, il est clair que cela joue sur votre secteur d’activités», affirme Alassane Kouanda. Outre l’insécurité, il y a aussi le contexte socio-économique rythmé par des grèves à répétition. Une situation qui inquiète les PME, car ces mouvement empiètent sur leurs activités et ralentissent l’économie du pays.

La coopération sino-burkinabè inquiète
Une autre difficulté évoquée cette fois-ci par les coordinations de la CGPME dans les régions du pays est l’impact de la coopération sino-burkinabè sur leurs secteurs activités. Les responsables de la coordination de la région des Cascades se plaignent de l’arrivée massive de Chinois dans les villes et villages. Ces derniers se promènent dans les villes et villages de la région et vendent des téléphones portables à vil prix ; ce qui inquiète les PME travaillant dans ce secteur d’activités. Les représentants de la région de Dédougou, eux aussi, déplorent la concurrence sur le marché d’acteurs algériens et tunisiens qui vendent des produits à des prix relativement bas, attirant vers eux les clients qui délaissent leurs étals. Dans la région du Centre-Ouest, le responsable de la coordination, Issaka Rouamba, déplore pour sa part les factures impayées de l’Etat. Il en a profité pour lancer un appel à un accompagnement concret du secteur des PME par le gouvernement. Et le vice-président de la CGPME, Thomas Pamzamé, d’expliquer que c’est le moment de s’organiser et de faire valoir la question de la charte, afin que les PME bénéficient des 15 à 25% des marchés publics qui seront lancés.

NK


Les mesures générales d’accompagnement et de soutien des PME

Dans son article 7, la charte des PME stipule que l’Etat favorise la mise en place de mécanismes spécifiques pour faciliter l’accès des PME au financement par un assouplissement et une simplification des conditions et procédures en vigueur. Pour ce faire, l’Etat mettra en place de nouveaux outils de financement dont :

Des lignes de crédit pour les PME : elles seront accessibles et destinées au financement des investissements et du besoin en fonds de roulement des PME.
Des prêts d’honneur : afin de faciliter la création et le développement de PME, l’Etat soutiendra les meilleurs PME éligibles en leur accordant des prêts d’honneur qui sont des prêts à taux zéro et éventuellement sans garantie.
Des sociétés de capital-risque : objectif, prise de participations temporaires et non majoritaire dans les entreprises nouvelles à potentiel ou en phase de création ayant la qualité de PME au sens de la charte. Ces sociétés bénéficient de mesures de faveur en matière fiscale.
Du crédit-bail : permettre aux PME d’acquérir ou de renouveler leurs équipements.
Des sociétés de cautionnement mutuel: elles ont pour objectif d’apporter, dans le cadre d’une structure coopérative, une garantie collective à l’un ou l’autre des sociétaires lors d’une opération qu’il mène avec un tiers. Elles permettent à leurs adhérents d’accéder à des crédits bancaires garantis. La garantie consiste en une mise en place de fonds de garantie de base, alimenté par les sociétaires de la société de cautionnement.
Des mécanismes de garanties des prêts octroyés aux PME : la création d’un ou de fonds de garantie qui assurent une couverture partielle en cas de défaillance du remboursement des prêts accordés aux PME.
Notons que les engagements retenus dans le cadre de la charte seront mis en œuvre à travers un programme pluriannuel assorti d’un chronogramme arrêté d’un commun accord et mis à jour chaque année. C’est cette mise en œuvre, qui est une sorte de ceinture de sécurité face à l’arrivée du géant chinois, que les PME du Burkina attendent.

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