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Crise des huileries : L’offre des importateurs examinée par les industriels

Au moment où nous bouclions cette édition, les discussions avaient débuté vendredi 28 septembre 2018 sur la proposition mise sur la table par le réseau des importateurs et distributeurs d’huiles alimentaires. Ces échanges se tiennent dans le cadre de la recherche de solutions durables à la crise que vivent les industriels burkinabè des huiles, sous l’égide du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat.
Le 21 septembre dernier, les 12 gros importateurs du pays qui constituent ce réseau ont présenté un mémorandum dans lequel ils s’engagent « à enlever toute la production des unités d’huileries alimentaires respectant le cahier des charges des huileries et la réglementation économique en vigueur, dans les conditions convenues ».  Ce sont ces conditions qui ont fait l’objet des échéances en vue d’un accord que les uns et les autres espèrent durable. Les conditions posées par les importateurs sont simples, les producteurs en règle verront leurs stocks enlevés.
Dans le même temps, les importateurs demandent au gouvernement de n’accorder les autorisations spéciales d’importer, afin de contrôler le flux, qu’à leurs seuls membres. Nous reviendrons sur les points forts de ces concertations.
Mais, dès à présent, les équipes du ministre Harouna Kaboré devront manœuvrer ferme afin de ne pas se retrouver en porte-à-faux avec la loi sur la concurrence en certains de ces articles sur les pratiques anticoncurrentielles. La crise des huileries pose l’équation suivante : une application stricte des textes en vigueur et le traitement équitable des acteurs en rapport avec les textes. Les huiliers demandent un assainissement du marché par la lutte contre la fraude, un meilleur contrôle sanitaire des importations et les paiements des taxes dues, l’abandon des subventions lorsque le produit importé est concurrent à celui produit localement. Ces questions méritent un débat plus large et relèvent du structurel, si on veut sortir des crises à répétition.
Dans notre édition du numéro 264, nous titrions à la Une de votre journal l’Economiste du Faso: «Crise des huileries : la colère des patrons». En effet, le groupement professionnel des industriels faisait part au gouvernement que le secteur cumule 10.000 tonnes d’huiles invendues. Les causes identifiées par les industriels ont pour noms la fraude à l’importation des autres huiles et le non paiement par certains importateurs de toutes les taxes dues. Toute chose qui rend l’huile produite localement non-compétitive.
Cette situation crée également un manque à gagner estimé à plus de 10 milliards de FCFA. Pire, cette mévente à également des conséquences au niveau des caisses de l’Etat en termes de baisse d’impôts et taxes à verser au trésor public. Après plusieurs concertations avec le gouvernement, sous la houlette du Premier ministre Paul Kaba Thiéba, des négociations sont en cours pour trouver une solution durable qui arrange la chaine des acteurs. Le 21 septembre dernier, le gouvernement avait donné des gages. C’est ainsi qu’il a promis de protéger les unités industrielles, de réguler le marché d’importation et de s’assurer de la qualité et de la conformité des huiles importées. Tout ce mécanisme se fera dit il dans le cadre d’un observatoire sur le secteur qui sera mis en place.

FW

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