Société-Culture

Mine et Environnement : Etoffer les moyens d’inspections minières

Le développement durable consiste à satisfaire les besoins des générations présentes tout en préservant ceux des générations futures. Le Burkina Faso compte de nos jours près d’une douzaine de sociétés minières en exploitation. Comment faire prendre en compte la protection de l’environnement par l’activité? Afin de répondre à cette préoccupation, l’Action des journalistes sur les mines au Burkina Faso (AJM-BF), dont l’un des objectifs est de donner une information saine et transparente, a organisé une session de renforcement des capacités des journalistes, les 12 et 13 septembre 2018, à Ouagadougou.
Adama Démé, directeur général du cabinet SOCREGE, dans sa présentation, a indiqué que les projets miniers ont beaucoup d’impacts sur l’environnement. Il a cité quelques impacts potentiels, à l’image de la pollution de l’air; source de maladies respiratoires pour les populations riveraines; des bruits et des vibrations qui gênent les riverains, la perte de la végétation naturelle, de l’habitat de la faune, la modification de la qualité des sols et des eaux. Les projets miniers entrainent aussi des déplacements involontaires.
Pour réduire, atténuer ou compenser ces impacts, la législation prévoit des dispositions et des instruments qui prennent en compte l’aspect environnemental, depuis la conception du projet jusqu’à la fermeture, en passant par la phase de l’exploitation. Parmi ces dispositions et instruments, il a cité la réalisation de l’Etude d’impact environnemental et social (EIES), la réalisation et le suivi du Plan de gestion environnementale et sociale (PGES).
Bationo Sébastien du Bureau national des évaluations environnementales (BUNEE) a décrit les catégories de projets soumis aux évaluations environnementales et les activités de suivi de la mise en œuvre de plans de gestion environnementale et sociale. Les inspections dans les mines se font par plusieurs compétences afin de suivre le respect des indicateurs définis dans le PGES. Il espère qu’avec la restructuration du BUNEE qui deviendra une Agence, la structure aura plus d’autonomie dans son fonctionnement.
Au sein de la Chambre des mines, il a été créé une Commission environnement, santé et sécurité. Cette commission œuvre pour le renforcement des capacités, la promotion et le partage d’informations sur les meilleures pratiques en matière de gestion environnementale. A travers la présentation de Seidou Ouédraogo, président de cette commission, les participants ont été informés que les sociétés minières sont disposées à réhabiliter progressive des sites miniers. Il a indiqué que toutes les mines alimentent le fonds de réhabilitation. Mais, elles ont des difficultés à utiliser ces ressources pour la réhabilitation. Une insuffisance des textes serait à l’origine de ce blocage. Malgré tout, les mines d’Essakane et de Youga la réhabilitent progressive leurs sites. Des initiatives qui inspirent les autres mines qui tendent vers la réhabilitation progressive. Il espère que les insuffisances des textes seront corrigées afin de permettre aux mines de procéder à la réhabilitation pendant la période d’exploitation. La formation de 2 jours a concerné une trentaine de journalistes provenant aussi bien de Ouagadougou que des zones minières.
A l’issue des différentes présentations, les participants ont déploré le manque de moyens pour le suivi, le contrôle et les inspections dans les mines. Les voyages effectués sur les sites miniers par les agents des ministères des Mines et des Carrières et ceux de l’Environnement sont souvent à la charge du promoteur minier. Ce qui pose un problème d’indépendance. Ils ont alors recommandé plus d’autonomie pour les structures de suivi et de contrôle miniers.

Elie KABORE


L’environnement est un droit humain

Si l’exploitation minière a une importance pour l’économie, elle a aussi une incidence sur la santé humaine, la société et l’environnement. Dr Habib Admed Djiga évoque la nécessité de combiner l’efficacité productive et la garantie des droits humains. Pour lui, au regard des risques miniers, le droit protège l’environnement pendant et après l’exploitation. Le droit à un environnement sain fait partie des droits humains dits droits de «solidarité» ou droit de la «3e génération», encadré par des textes au niveau national, régional et international. L’article 29 de la Constitution burkinabè précise à ce titre que : «Le droit à un environnement sain est reconnu; la protection, la défense et la promotion de l’environnement sont un devoir pour tous». Il existe également un mécanisme de mise en œuvre à tous les niveaux. L’article 30 de ladite constitution dispose en plus que: «Tout citoyen a le droit d’initier une action ou d’adhérer à une action collective sous forme de pétition contre des actes : lésant le patrimoine public, lésant les intérêts de communautés sociales, portant atteinte à l’environnement ou au patrimoine culturel ou historique». Il faut donc consolider ce droit afin de donner aux citoyens le droit de saisir la justice.

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