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Société-Culture

Lutte traditionnelle : Les maitres du «Pinpi»

 

Région de la Boucle du Mouhoun, et particulièrement province du Nayala, rime au plan sportif avec la lutte traditionnelle. Et les grands champions de lutte au Burkina en sont presque tous issus. Des tournois, il en existe dans cette région; et celui qui a le vent en poupe actuellement est le tournoi de lutte de Pankélé, dans la commune de Toma.
En pays San, précisément dans la province du Nayala dont le chef-lieu est Toma, la tradition veut qu’en début de culture des champs, les jeunes qui gardent les troupeaux engagent des parties de lutte dans des lieux de leur choix.
A l’issue des combats livrés dans un véritable esprit de fair-play, le meilleur de tous devient le leader ; pour ne pas dire le chef du groupe. Et lorsque son champ doit être débroussaillé, ce sont les autres membres de la communauté qui viennent le faire. En plus, les jeunes se retrouvent au mois de septembre dans le «Pinpi» (NDLR : petite arène en langue San), pour des parties de combats considérées comme une préparation dans la perspective du rendez-vous du dernier dimanche du mois d’octobre, dans la grande arène, pour les plus grands combats de l’année.
Ainsi, la lutte est d’abord un fait culturel chez les Samo avant qu’elle ne devienne réellement du sport. C’est ce qui explique que les grands champions de lutte soient presque tous issus de la région de la Boucle du Mouhoun où les tournois de lutte succèdent les uns aux autres. Parmi ceux-ci, on peut évoquer le tournoi de lutte de Pankélé qui est ouvert à tous les lutteurs. Pankélé est de la commune de Toma de laquelle il n’est distant que de 15 km; et c’est le village maternel de Jacques Dalla, promoteur du tournoi.
Selon lui, c’est parce que ledit village a donné naissance à de grands lutteurs dont des anciens internationaux que sont, entre autres, Denis Charles Bayané et Issa Ki, à la base de la création de l’Association Kwonoma des jeunes lutteurs de Pankélé, que la lutte mérite d’y être perpétuée. C’est ensemble avec ces derniers, relève Jacques Dalla, qu’ils ont décidé d’organiser le tournoi de Pankélé pour permettre, dit-il, à la relève de s’exprimer. Une compétition qui était à sa 10e édition au mois d’avril dernier et qui a réuni environ 200 lutteurs venus de toutes les régions du Burkina.
Un tournoi qui, au fil des éditions, a gagné en maturité et en notoriété, et qui doit grandir davantage. Le promoteur, Jacques Dalla, pense déjà à lui donner une dimension sous-régionale, avant de penser à autre chose. C’est ainsi qu’il estime que des partenariats doivent être noués avec des pays à tradition de lutte, voisins du Burkina, tels que le Niger. A ce sujet, Jacques Dalla évoque par exemple la possibilité pour des lutteurs de certains pays voisins de prendre part au tournoi tout en envisageant que des lutteurs du Burkina partent ; pourquoi pas, à leur tour; au Niger qui est un grand pays de lutte sur le continent pour s’y perfectionner. Les arbitres pourraient également faire partie de ces échanges.
Autant d’ambitions pour Jacques Dalla qui n’a d’yeux que pour le développement de la lutte au Burkina. C’est grâce à l’engagement d’hommes comme cet amoureux de la lutte traditionnelle que le Burkina est cité aujourd’hui dans les arènes de la sous-région ; qu’on parle de la Boucle du Mouhoun et de la province du Nayala. «C’est déjà un impact positif, parce que cela permet à de nombreux amoureux de la lutte de connaitre l’identité du Samo et de connaitre la région San. Ainsi, pour le fait d’être la région d’où le Burkina tire sa substance dans la lutte traditionnelle, le ministère des Sports et des Loisirs a décidé d’offrir une arène de lutte à la commune de Toma qui, après celle de l’Institut des sciences du sport et du développement (ISSDH ex-INJEPS), est la deuxième qui réponde aux normes internationales».

Jean YVES


Manque d’organisation

Malgré tout, le promoteur du tournoi de Pankélé nous apprend que la ville de Toma manque d’organisation, puisque c’est inadmissible, affirme Jacques Dalla, qu’avec toute cette notoriété, cette localité ne puisse avoir un district sportif. Ce qui signifie qu’il y a véritablement des soucis à avoir des clubs. Et c’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la création d’un club à Toma par le promoteur du tournoi de Pankélé dénommé «Bemba Sitoa club». Dans le cadre des activités du club, il est organisé, le dernier week-end du mois de février, un tournoi des jeunes lutteurs dans la province du Nayala qui était à sa 2e édition en cette année 2018. Une dizaine de lutteurs du club a récemment pris part à un gala de lutte en Côte d’Ivoire. Avec la création de bien d’autres clubs, Jacques Dalla espère que Toma aura enfin un district sportif. Et pour y parvenir, il demande à ce que les uns et les autres se donnent la main pour mettre en place les différentes structures ; avant de conclure : «Qui parle de développement, parle d’une bonne organisation».

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RAF

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