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Dossier

Promotion du Faso Dan Fani  : «Nous sollicitons une subvention du prix du fil et de la teinture»

Elienai Delma est la gestionnaire du centre Adaja, fondé par sa mère et situé au Nord de la ville de Ouagadougou. A l’occasion de la célébration du 8-Mars, L’Economiste du Faso revient dans cet entretien avec elle sur la problématique du Faso Dan Fani, un filon qui a besoin de plus de soutiens pour se développer.

L’Economiste du Faso : Comment évolue le secteur du Faso Dan Fani dans lequel le centre Adaja est depuis plusieurs années?
Eliena Delma, gestionnaire du centre Adaja : Le Faso Dan Fani représente bien plus qu’une tenue traditionnelle, mais une fierté nationale et notre identité culturelle. Ça fait toujours très plaisir, lorsqu’étant habillé en Faso Dan Fani à l’étranger, on nous demande avec admiration : «Vous êtes Burkinabè ?». Les tisserands ne cessent d’innover. Les stylistes et les créateurs de mode créent de superbes produits finis en Faso Dan Fani. On trouve maintenant des accessoires en Faso Dan Fani ; des pagnes tissés pour l’ameublement et la décoration, … Il y a tellement de possibilités avec le Faso Dan Fani que les Burkinabè se l’approprient chaque jour davantage ; quoique leurs exigences augmentent. Le Faso Dan Fani est très prisé en Occident, et s’exporte facilement. La concurrence est rude. Mais, fort de son expérience de plus de quarante ans, de sa maitrise des rouages du métier, de son équipe dynamique et fiable, de son innovation constante et de son large réseau de distribution, le centre Adaja se démarque des concurrents et arrive à se positionner sur le marché international. Le tissage des pagnes est un des fleurons de l’artisanat burkinabè. Il regorge d’énormes potentialités et est une valeur sûre à exploiter pour notre économie.

Depuis quelque temps, le gouvernement a adopté le Faso Dan Fani. Cela a-t-il boosté votre activité?
Nous saluons l’adoption du Faso Dan Fani comme tenue officielle par le gouvernement, car cela contribue à la promotion et la valorisation du coton produit chez nous, à la promotion et à la valorisation de l’identité culturelle burkinabè. Il y a aussi la création d’emplois directs (tisseuses, teinturiers,…) et indirects (revendeurs, soudeurs qui fabriquent les métiers à tisser…) ; mais en plus la promotion de la femme, puisque la plupart des tisserands sont des femmes  et, par conséquent, la lutte contre la pauvreté et les maux liés à la pauvreté.

La fête du 8-Mars reste-t-elle, pour vous, une des meilleures occasions pour commercialiser ce pagne ?
Lorsque le pagne tissé du 8-Mars a été choisi et divulgué en octobre 2017, nous ; tisseuses ; étions très contentes. Le délai de production était assez long. Nous avons pu faire de grands stocks de pagnes tissés du 8-Mars et vendre beaucoup plus que l’année passée. Nous remercions de tout cœur le ministère de la Femme et ses collaborateurs qui ne ménagent aucun effort à promouvoir le bien-être de la femme.
Nous souhaitons que, pour les années à venir, l’Etat continue de nous soutenir :
En choisissant encore plus tôt le motif du 8-Mars 2019.
En subventionnant le prix du fil.
En effet, depuis que le Faso Dan Fani connait un essor, nous assistons à une hausse continue et considérable du prix de la balle de fils et des bons colorants. La balle de fils est passée de 60.000 FCFA il y a quelques années à 90.000 ou 110.000 selon les périodes. Le coût de la main-d’œuvre augmente. Le coût de production du Faso Dan Fani revient donc très élevé. D’où la cherté du Faso Dan Fani. Le pagne qui pouvait, par exemple, être vendu il y a six ans à 3.000 FCFA coûte pratiquement 6.000 FCFA aujourd’hui.
Ainsi, le Faso Dan Fani de très bonne qualité n’est pas à la portée de tous les Burkinabè, malgré qu’ils veuillent en acheter et ne porter que cela.
N’étant pas bien informés des difficultés du secteur, certains pensent que les tisseuses en profitent pour se faire beaucoup d’argent sur le dos des clients, alors que la marge bénéficiaire de la vente est faible. Donc, nous sollicitons du gouvernement une subvention du prix du fil et de la teinture pour pouvoir tisser à moindre coût et vendre le Faso Dan Fani à un prix à la portée de tous. Nous souhaitons que l’Etat continue de renforcer les capacités des tisserands sur le plan technique (finitions des produits, transformation des pagnes tissés en produits finis, teintures, techniques de tissage,…) et administratif, pour qu’ils puissent toujours innover, répondre aux exigences de la clientèle nationale et conquérir les marchés internationaux.

Le centre Adaja s’est spécialisé dans le tissage très fin. Pourquoi donc cela ?
Depuis quelques années, le centre Adaja a constaté que les besoins des clients avaient changé, et que leurs niveaux d’exigences sont plus élevés. C’est ainsi qu’après avoir réalisé une étude de marché, une étude de satisfaction de la clientèle, une étude des tendances, et grâce à la grande expérience et à la maitrise du métier par Madame Delma Elisabeth, fondatrice du centre Adaja, nous nous sommes spécialisés dans le tissage fin des pagnes. En effet, le centre Adaja offre des pagnes aux textures très douces, classes, agréables à porter ; offrant de nombreuses possibilités de couture de tenues. Nos produits sont légers et conviennent mieux à notre climat chaud. Nous avons travaillé sur des motifs originaux, modernes et peu chargés que l’on peut porter seul ou avec des tenues modernes. Ces pagnes fins sont très appréciés des classes moyenne et supérieure de la société et du marché extérieur. Et les commandes se multiplient.

Comment vous approvisionnez-vous? Y a-t-il des difficultés ? Et comment espérez-vous les résoudre?
Le centre Adaja s’approvisionne auprès des grossistes et des revendeurs de Filsah ; la seule usine de filature de coton burkinabè qui est située à Bobo. Nous déplorons les ruptures de stocks de fils chez les grossistes, la hausse considérable et continue du prix du fil empêchant de faire des prévisions financières, de garder constant le prix des pagnes et même d’avoir une marge commerciale élevée. Cette difficulté n’est pas propre au centre Adaja.
Elle touche la majeure partie des tisserands. C’est ainsi que certains tisserands se sont associés à des commerçants pour importer du fil d’Outre-Mer qui coûte beaucoup moins cher ; non pas parce qu’ils ne veulent pas valoriser le coton burkinabè, mais parce qu’ils veulent tout simplement une activité rentable. Face à cette situation, le centre Adaja propose que l’Etat encadre la fixation du prix et la disponibilité du fil burkinabè, et qu’il subventionne le prix du fil pour que les tisserands burkinabè puissent produire à moindre coût.
Le marché burkinabè n’offre pas une large gamme de colorants pour la teinture. Suite à une étude menée par un ingénieur en eau et assainissement sur l’impact environnemental des effluents de la teinturerie, le centre Adaja, depuis l’année passée, commande de l’étranger et utilise des colorants peu polluants par rapport à ceux du marché, et il adopte un système de traitement des eaux usées.

Parlez-nous de votre projet de défilé de mode de mai prochain. Pourquoi une telle opération?
Depuis que le centre Adaja bénéficie de l’accompagnement de la fondation l’Occitane et de la Fabrique, il a restructuré son mode de fonctionnement et de production de pagnes tissés.
En effet, le centre Adaja lance au mois de mai sa première collection de pagnes tissés destinés à l’habillement qui s’appelle ‘’Renaissance’’. ‘’Renaissance’’ qui pour nous caractérise : le passage du centre Adaja aux deux entités juridiques, à savoir Adaja SAS et la fondation Adaja; la création et la promotion de la marque Adaja; la collaboration avec de nouveaux partenaires et l’amélioration de l’impact social et environnemental d’Adaja.
Pour ce faire, grâce à la Fabrique et à la fondation l’Occitane, le centre Adaja organise un défilé de mode avec 5 grands stylistes burkinabè qui défileront chacun avec la collection ‘’Renaissance’’ d’Adaja.

AT

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