Société-Culture

Malnutrition infantile : 1 enfant sur 3 touché

 

43% des enfants de moins de 6 mois sont nourris exclusivement au sein et seulement 46% des enfants continuent à être allaités jusqu’à l’âge de 2 ans, selon l’initiative mondiale de plaidoyer pour l’allaitement maternel dans le monde. D’après cette initiative de l’UNICEF et de l’OMS, cette situation est encore plus criarde en Afrique et particulièrement en Afrique de l’Ouest et du Centre. En effet, ces deux régions du continent africain abritent un nombre significatif d’enfants sous-allaités au monde.
Seulement 26% des nourrissons sont allaités exclusivement en Afrique de l’Ouest et seulement 35% en Afrique centrale. Conséquence de cette situation: des milliers d’enfants meurent avant l’âge de 5 ans. Pour l’UNICEF et l’Union inter- parlementaire (UIP), ce «drame» évitable doit changer.
Les représentants de ces différentes institutions fondent leur espoir qu’il est du devoir du monde de sauver des vies, notamment celles des nourrissons qui n’ont pas demandé à venir au monde. Pour cela, elles se sont retrouvées dans la capitale burkinabè, Ouagadougou, du 27 au 29 juin 2017, pour réfléchir autour de la thématique suivante: «Promouvoir la nutrition infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre». Ce séminaire interparlementaire a réuni les participants venus de 24 pays et des donateurs.

Un problème de santé publique
Selon Anne Vincent de l’UNICEF/Burkina, il faut apporter à cette problématique qui est éminemment un problème de développement une réponse multisectorielle. «On ne développera pas un pays avec 1/3 d’enfants en retard de croissance», regrette- elle. C’est ainsi que Anne Vincent a exhorté les différents Etats à prendre le phénomène à bras-le-corps en allant vers une convergence programmatique et géographique pour lutter contre la malnutrition infantile, revoir la gouvernance et mettre en place un système de veille avec des indicateurs précis.
Le directeur pays, Alive et Thrive, Adama Thiombiano, regrette quant à lui que «la dénutrition soit l’un des problèmes les plus sérieux et le plus négligé dans la santé publique et le développement».
Il confie qu’elle est la cause de 45% de décès des enfants de moins de 5 ans dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Pour les enfants qui ont la chance de survivre à cette dénutrition, les dommages qu’elle entraine dans leur développement physique et cognitif sont irréversibles.
Face à une telle situation, il estime que les différents Etats concernés ne doivent lésinés sur aucun moyen pour venir à bout d’un des affres qui menacent la dignité et la liberté. Au nom de ce droit à la vie, l’UNICEF et ses partenaires disent compter sur les parlementaires des différents Etats présents à Ouagadougou.
Ils attendent de ces leaders d’opinion qu’ils jouent un double rôle. Sensibiliser les populations sur le bien- fondé de l’allaitement maternel, mais surtout qu’ils légifèrent sur la santé mère- enfant. Un cri du cœur qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Puisque les parlementaires venus nombreux avaient à leurs côtés le représentant du président de l’UIP et du président du parlement burkinabè. Tous affirment qu’ils joueront leur partition en étant désormais des véritables défenseurs de l’enfant.

165 millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique
Selon Amadou Cissé de l’UIP, à l’occasion de la 106e AG de l’UIP tenue en 2001 à Ouaga, l’instance avait décidé de soutenir les parlements à promouvoir les droits de l’enfant.
Cet engagement est toujours d’actualité pour «sauver des vies». Pour sa part, le Dr Salifou Diallo a souligné que les parlementaires sont plus que jamais interpellés car, dit-il, 30% de la mortalité infantile sont causés par la malnutrition, ce qui affecte le développement de 165 millions d’enfants dans le monde, sous sa forme chronique. «La malnutrition n’est pas seulement un des pires fléaux qui tuent les enfants de moins de 5 ans, mais aussi un obstacle majeur au développement de nos pays. Elle nuit à la productivité et grève les dépenses publiques. La malnutrition perpétue le cycle infernal de la pauvreté. Elle est un véritable problème de santé publique et de développement», souligne-t-il. Or, d’après l’UNICEF, le lait maternel stimule le développement du cerveau et constitue le premier vaccin du bébé. La pratique de l’allaitement réduit les coûts de soins de santé, améliore la santé des familles et garantit une main-d’œuvre plus intelligente.

Rachel DABIRE


 

Le Dr Salifou Diallo, président de l’AN

«Quand je prends le cas de notre pays, il faut saluer les progrès enregistrés depuis 2006, car de 42% d’enfants malnutris, nous sommes à 27%. Mais, ce chiffre cache des disparités régionales, mais toujours est-il qu’on peut considérer qu’un enfant sur 3 est malnutri, et cela impacte négativement l’économie, d’où une baisse de 7,7% du PIB dans l’économie nationale».

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