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Produits locaux : La transformation coincée par le défi de la fiabilité

 

Au moment où tous les discours officiels et experts rappellent la nécessité de minimiser la vente à l’état brut des produits locaux pour privilégier la transformation, une préoccupation doit être impérativement traitée. Il s’agit de la question de la sécurité sanitaire, avant même celle de la qualité. Elle est importante pour favoriser l’acceptation et la large consommation des denrées issues de la transformation.
La préoccupation existe déjà pour les produits importés, aux compositions et aux origines incertaines, mais il faudra aussi s’assurer que, de l’intérieur, la transformation soit bien maitrisée et que les produits soient sans risques pour le consommateur. Ce n’est pas une certitude dans un contexte où la plupart des initiatives de transformation sont encore artisanales, avec des acteurs qui peuvent ignorer le caractère risqué de certains procédés dans le processus de production. Il y a aussi la manipulation de certains produits qui sont souvent utilisés pour traiter la matière première.
De plus en plus, des personnes ingénieuses, à la tête d’entreprises individuelles du secteur informel ou organisées en coopératives, s’adonnent à la transformation de produits locaux. Ce sont notamment ceux issus de l’agriculture, de l’élevage ou de la foresterie. Des initiatives, qui en plus de créer des emplois et des revenus pour ces personnes, participent, à la base, à cette volonté de transformation structurelle de l’économie, inscrite comme l’un des piliers du Plan actuel de développement économique et social du Burkina. Les produits transformés permettent de prolonger la chaîne du «Consommons burkinabè» en réduisant la dépendance aux denrées importées. Un véritable coup de pouce à l’économie nationale.
Pêle-mêle, des personnes essaient aujourd’hui, de façon plus ou moins officielle, de produire des huiles alimentaires à base d’oléagineux, des pommades de soins corporels à base de beurre de karité, des yaourts à base lait, des alcools de consommation, des jus, des fruits séchés, des biscuits dérivés de certains fruits ou encore de transformer des légumes, notamment la tomate, les oignons, etc.
Mais la question est de savoir dans quelles conditions ces transformations sont faites. Les processus répondent-ils à des règles d’hygiène et sanitaires? Les emballages qui sont utilisés par la suite garantissent-ils la sécurité des produits? La conservation est-elle adaptée?
Autant de questions, dont on ignore très souvent la réponse et qui sèment le doute chez le consommateur. Par conséquent, c’est la percée commerciale des produits transformés qui se trouve freinée.
Parfois ces produits transformés, alors taxés de «frelatés», sont même combattus par les autorités administratives ou de contrôle. Des cas où des autorités, accompagnées des forces de l’ordre, sont allées démanteler des unités artisanales de transformation dans des quartiers situés en périphérie des grandes villes sont régulièrement relayés par la presse. En dehors de cette situation, les produits transformés peuvent être indésirables en raison de la concurrence déloyale que les promoteurs mènent aux grandes unités de la place.
Tout se passe alors comme s’il y a un paradoxe concernant le sort des produits locaux à l’état brut. Au moment où on indique aux paysans producteurs que le salut réside dans la transformation, cette ambition n’est pas suffisamment soutenue et est même combattue parfois.
Comment soutenir le développement des petites unités «artisanales» de transformation qui participent ainsi à la mise en œuvre cette volonté de transformation structurelle de l’économie, tout en préservant la sécurité sanitaire des consommateurs?
La réflexion devrait être menée et une vraie stratégie devrait impérativement être trouvée. Les questions de la sécurité sanitaire, de la fiabilité et de la qualité, qui apparaissent comme un vrai boulet freinant le développement des nombreuses initiatives volontaristes et pertinentes d’un point de vue économique, doivent trouver une vraie réponse dans le cadre du PNDES.
Sinon, la transformation structurelle de l’économie sur la base des matières premières locales ne sera qu’un vœu pieu.
Au regard des problèmes structurels que connaissent les grandes unités alimentaires du pays, notamment celles basées à Bobo-Dioulasso, la relance de l’industrie (alimentaire) pourrait s’appuyer sur la formalisation et la promotion des petites unités informelles.

Karim GADIAGA


Dans un contexte de rareté de grandes unités

A Bobo-Dioulasso, ville autrefois désignée capitale économique, et dans le reste du pays, la plupart des industries alimentaires, absorbant des produits locaux pour la transformation, n’existent plus. C’est le cas de SAVANA (jus de fruits et concentré de tomate), Faso Fani (textile coton), UCOBAM (confitures).
Celles qui résistent, comme la SN SOSUCO, la MINOFA (ex-GMB) et autres, sont chancelantes. DAFANI a pu se relancer avec l’aide de l’Etat.
La Société de transformation des fruits et légumes de Loumbila (STFL) reste un éléphant blanc. Une situation qui réduit, chez les producteurs, les opportunités d’écoulement de leurs produits au niveau local.
Des filières comme celle du karité, du sésame, le coton sont presque obligées de recourir aux marchés extérieurs. La plupart des initiatives industrielles pour valoriser les matières premières agricoles ont besoin aujourd’hui d’une vraie promotion.
C’est le cas de la Société d’exploitation des produits alimentaires (SODEPAL), spécialisée en pâtisserie et biscuits. Il y a aussi FASO-PRO (chenilles ou chitoumou), Karilor (transformation du beurre de karité en produits cosmétique), etc.

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