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Burkina-Soudan : Une nouvelle ère de coopération

 

A la recherche des meilleures opportunités et des soutiens pour réaliser son programme de mandature, le président Rock Kaboré continue d’étoffer son réseau d’amis dans le monde. Moins d’une semaine après son voyage officiel en Allemagne, où il a rencontré la chancelière Angela Merkel, le président du Faso était du 26 au 27 mars 2017 à Khartoum au Soudan. Une visite d’amitié et de travail sur invitation du président de la république soudanaise Omar El Béchir. Trois ministres, notamment Alpha Barry, en charge des affaires étrangères, Jean Claude Bouda de la défense, Alkassoum Maïga de l’enseignement supérieur, et plusieurs conseillers du palais de Kosyam faisaient partie de la délégation qui a accompagné le président burkinabè.
S’il est vrai qu’entre Ouaga et Khartoum les liens d’amitié existent depuis longtemps et sont matérialisés notamment par un Accord général de coopération signé le 24 août 1998, on peut aujourd’hui observer la forte volonté de donner une véritable impulsion à la coopération. C’est un choix affiché depuis l’arrivée au pouvoir de Roch Kaboré. Déjà en août 2016, Khartoum avait abrité les travaux de la troisième session de la grande commission mixte entre les deux pays. Les résultats de ces travaux ont ouvert la voie à cette visite du président du Faso au Soudan. Sur le sens et le symbole de son déplacement, les propos de Roch Kaboré lors de la séance de travail avec le président El-Béchir, dès son arrivée, sont suffisamment précis. « Cette visite constitue assurément une étape importante dans l’approfondissement des relations entre les deux pays que nous voulons toujours dynamiques et fondées sur un modèle réussi de coopération sud-sud », a déclaré le président du Faso.
Pour mieux conduire cette coopération et davantage illustrer le rapprochement, le Burkina a prévu l’ouverture très prochaine d’une ambassade à Khartoum. Jusque-là, c’est celui basé en Egypte qui assurait simultanément la représentation au Soudan.
Au moment où le président El-Béchir est décrié par des ONG de défense des droits de l’homme et présenté comme infréquentable par des pays comme les Etats-Unis, le choix de Ouagadougou apparait comme celui de la raison. « Le Soudan fait partie de l’Union africaine et chaque fois que nous avons l’occasion d’aller à des rencontres, nous échangeons avec le président  Omar El-Béchir. Je ne vois aucun problème en fréquentant mon homologue soudanais», s’est défendu Roch Kaboré.
Ce qui importe pour lui , c’est la coopération. « Ma visite offre un moment fort pour examiner les opportunités qui existent entre les deux pays afin de bâtir une coopération solide et élargie, prenant en compte les intérêts majeurs des peuples soudanais et burkinabè », a déclaré le président du Faso en s’adressant à son homologue et aux membres du gouvernement soudanien.
Il s’agit clairement pour le Burkina Faso de trouver le soutien et les moyens de réaliser les ambitons contenus dans le Plan national de développement économique et social (PNDES) prévu sur la période 2016-2020. Les domaines ciblés par la coopération soudano-burkinabè sont ceux de la défense, de la sécurité et de la police, l’agriculture, la santé, l’éducation, les mines, de l’énergie et autres.
Au-delà de tous ces soutiens sur les plans économique, social et sécuritaire, ce que gagne le président burkinabè en se rapprochant d’El-Béchir, c’est son parrainage et son carnet d’adresses en direction des pays du Golf. Le président soudanais a ses amis dans le monde arabe. Et suivant le principe « les amis de mes amis sont mes amis », El-Béchir pourrait bien introduire son homologue burkinabè auprès des puissances financières du Golf. C’est d’ailleurs ce que confirme Roch Kaboré dans le bilan qu’il a dressé de son voyage à son retour. « Le Soudan a mis également à notre  disposition son ouverture vers les pays arabes. Des Soudanais travaillent dans les pays arabes comme le Koweït et les Emirats Arabes Unis et apportent leur contribution dans tous les secteurs. Ces derniers peuvent faciliter notre rapprochement avec ces pays », a souligné le président du Faso.
Comme si cette vision était déjà en train de produire des résultats, une délégation saoudienne, conduite par Ahmed Al Khatib, le président du Fonds saoudien pour le développement, a fait spécialement le déplacement de Khartoum pour rencontrer le président burkinabè dans son hôtel, dans la soirée du 26 mars. L’audience a porté sur la relance des projets et d’accords conclus après la visite du président du Faso en Arabie Saoudite en mai 2016. Parmi ces projets, il y a l’aéroport de Donsin, la construction de barrages, le bitumage de la route RN23 (Ouahigouya-Djibo) et autres. Pour la mise en œuvre de tous ces projets et dans le but de saisir des opportunités supplémentaires d’investissement, une forte délégation saoudienne composée de ministres et d’hommes d’affaires est annoncée à Ouagadougou dans les prochains jours. Des domaines comme l’énergie et les infrastructures font partie de leurs centres d’intérêts.
La visite du président Roch Kaboré est bénéfique à son homologue soudanais jugé infréquentable depuis ses démêlés avec la CPI. Aux yeux des soudanais et de la communauté internationale, El-Béchir trouve une occasion de démontrer qu’il a des amis. D’ailleurs, le président burkinabè l’invite très prochainement au Burkina. La date de sa venue à Ouagadougou devrait être fixée par voie diplomatique. Le communiqué final à l’issue de la visite note d’ailleurs que le président soudanais s’est félicité du soutien des pays africains dont le Burkina Faso, en faveur de la levée des sanctions économiques, de l’annulation des dettes et des questions relatives à la CPI.
Parmi les autres questions abordées par les deux présidents, lors de cette visite, il y a la question du retrait du contingent burkinabè au Darfour. La décision du Burkina a été accueillie favorablement par le président soudanais, qui estime que l’évolution de la situation sécuritaire dans chacun des deux pays justifie ce retrait. Le Soudan s’est engagé à fournir le soutien logistique nécessaire au Burkina pour ce retrait.

Karim GADIAGA


Unis contre le terrorisme

Face au phénomène de terrorisme qui engendre des sérieux problèmes de sécurité au Burkina, le Soudan dispose des capacités intéressantes pour l’efficacité de la lutte. Outre la formation des hommes dans la lutte contre le terrorisme, le soutien soudanais pourrait concerner le domaine de la logistique, notamment en hélicoptères pour la surveillance et les combats. A ce niveau, il y a l’acquisition des appareils, mais aussi leur entretien. C’est dans ce sens qu’on pourrait comprendre l’intérêt de la visite, par la délégation burkinabè, de la Military Industry Corporation of Sudan (MIC-Sudan). Il s’agit d’un complexe militaro-civil qui produit des équipements militaires, notamment des hélicos, et améliore la performance des tracteurs agricoles. Une visite qui a édifié le président du Faso sur la qualité du savoir-faire soudanien dans ce domaine. Après avoir suivi des démonstrations des hélicoptères « made in Sudan » dans les simulateurs et sur le terrain, Roch Kaboré s’est dit très impressionné par ce complexe de haute technologie tenu par des cadres soudanais. Signe, selon le président du Faso, que l’Afrique a les compétences pour pouvoir progresser en développant notamment des coopérations sud-sud.

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