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Services bancaires gratuits : La mesure n’est pas effective

 

La Direction nationale de la BCEAO et l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers du Burkina ont tenu leur première rencontre de concertations de l’année, le 15 mars dernier.
La périodicité de ce rendez-vous passe du semestre au trimestre désormais. Des rencontres rapprochées afin de mieux suivre l’activité économique et celle du secteur bancaire. Elles permettent ainsi au régulateur du secteur qui veille au respect des normes et de la réglementation en vigueur et aux banques de faire le point de la mise en œuvre des chantiers.
A l’issue de la rencontre, les banquiers ont réitéré leurs engagements à mettre en œuvre les dispositions réglementaires visant la transparence des conditions dans les banque, la gratuité de certains services bancaires et la sensibilisation des clients sur la mise en œuvre des Bureaux d’information sur le crédit (BIC).
La mise en œuvre de la gratuité de certains services ne semble pas effective totalement d’après le constat des parties.
En effet, depuis le 1er octobre 2014, 19 services bancaires sont gratuits dans toute la zone UEMOA. Cette décision de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) concerne les domaines de l’ouverture des comptes, le fonctionnement et le suivi desdits comptes, les moyens et opérations de paiement et les banques à distance.
Cette mesure était la première phase d’un processus prévu par la BCEAO en faveur la bancarisation des populations à travers à «une réduction et une rationalisation graduelle des conditions de banque appliquées à la clientèle, dans le strict respect du principe de libéralisation desdites conditions en vigueur dans l’Union», avait alors expliqué le gouverneur de la banque centrale.
La réunion du 15 mars a fait le point de l’application de cette mesure et, sur le terrain, certains acteurs traînent encore le pas. Des problèmes techniques sont évoqués.
Mais la BCEAO rassure. Une enquête de la commission bancaire a été faite sur l’application de cette mesure et les discussions permettront à terme de lever les obstacles avant la phase des sanctions. La liste des services gratuits est maintenue (voir liste encadré). Le directeur national de la BCEAO, Ki –zerbo Lazare, a rapporté que des clients ont saisi la structure pour non-effectivité de la mesure sur la gratuité des services et que les banques et établissements concernés ont été interpellés.
Du coté des représentants des banques, l’on reconnait que la mesure n’est pas appliquée de «façon uniforme». Et les banques sont conscientes que le régulateur pourrait passer de la phase de sensibilisation à la phase de sanctions bientôt. Lors des échanges, le porte-parole des banques a laissé entendre que des discussions sont nécessaires pour harmoniser la position des banques de la baisse des frais et/ou sur la gratuité de certains services.
Pour le président de l’APBEF, le débat est nécessaire sur certains aspects, à l’exemple des frais de tenue de compte.
Pour lui, il faut s’accorder sur les types de comptes (physiques ou électroniques), dont les charges de gestion ne sont pas les mêmes.
Un autre sujet discuté par les deux parties et qui a fait l’objet de recommandations est la mise en place des Bureaux d’information sur le crédit (BIC). Le renforcement de la sensibilisation des clients va se poursuivre pour faire connaitre cette structure et ses avantages. Le BIC centralise toutes les informations sur les clients, l’historique des crédits. Les banques ont reconnu que les efforts d’information doivent se poursuivre auprès de la clientèle.
C’est un outil qui va améliorer la transparence dans la gestion et facilitera l’accès au crédit. Il permettra de faire la part entre les bons et les mauvais clients, toute chose qui aura une incidence sur le coût du crédit et les garanties éxigées selon le profil du client.

FW


Liste des services gratuits

1- Ouverture, fonctionnement et suivi de compte
• Ouverture de compte
• Délivrance de livret d’épargne
• Tenue de compte sur livret d’épargne
• Transmission de relevés de compte (une fois par mois)
• Relevé récapitulatif des frais annuels
• Dépôt d’espèces dans la banque du client, quel que soit le guichet (hors acquittement de frais de timbre fiscal)
• Retrait d’espèces dans la banque du client, quel que soit le guichet, à l’exception des opérations par chèques de guichet
• Domiciliation de salaire
• Changement d’éléments constitutifs du dossier du client, notamment d’identification
• Mise en place d’une autorisation de prélèvement (ordre de prélèvement à partir du compte) ou de virement permanent (création du dossier)
• Clôture de compte.

2- Moyens et opérations de paiement
• Retrait auprès d’un guichet automatique (GAB/DAB) de la banque du client
• Paiement par carte bancaire au sein de l’UMOA
• Consultation de solde et édition du relevé de solde au GAB/DAB dans la banque du client
• Virement de compte à compte dans la même banque
• Encaissement de chèques tirés sur une banque de l’Union
• Encaissement de virements nationaux, communautaires et internationaux.

3- Banque à distance
• Avis de débit et de crédit par voie électronique
• Consultation et édition du solde et de l’historique du compte à travers le GAB/DAB de la banque du client.


Financement de l’économie: 11% de crédits en plus en 2016

La croissance s’est raffermie et les perspectives sont bonnes pour 2017 avec la mise en œuvre du PNDES à travers lequel les banques envisagent saisir les opportunités de nouer des partenariats autour des PPP.
En 2016, les deux parties font le constat que l’activité que économique se dynamise et le taux de croissance s’établit à 5,9%. L’activité bancaire connait la même embellie avec une progression de 11% du marché.
Les volumes de crédits octroyés progressent également de 11%. Mais selon Cheikh Travaly, président de l’APBEF, le secteur bancaire, malgré ses chiffres, n’a pas été plus dynamique que les années précédentes. Il y a des niches qui ne sont pas bien couvertes par les banques, notamment le secteur agricole avec l’agriculture vivrière très fragmentée et les mines. Les secteurs les plus fiancés sont le tertiaire (commerce, téléphonie) et le secondaire (la transformation).

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