Société-Culture

Vie de famille : Le divorce gagne du terrain

 

Si en Afrique le mal du divorce n’est pas encore alarmant comme en Occident, il n’en demeure pas moins que le taux de divorces augmente. Au Burkina Faso, selon une source judiciaire, il y a toutes les semaines des demandes de divorce.
Ce phénomène est de plus en plus inquiétant. Plus d’une centaine de demandes de divorce sont reçues chaque année au Tribunal de grande instance de Ouagadougou. L’une des causes majeures est l’infidélité selon le docteur Daouda Kouma, Psycho-sociologue. C’est un phénomène grandissant. Il serait dû au stress, mais aussi à la grande mobilité de certaines personnes dans le cadre du travail. «Le stress est grandissant au Burkina Faso.
Toute chose qui conduit parfois l’homme ou la femme à rechercher de l’attention ailleurs. De plus, nous sommes plus libres de nos jours. Les gens voyagent beaucoup; et quand le socle familiale n’est pas solide, le mal est vite arrivé», déclare-il. Chez d’autres par contre, comme le précise le juge Oumarou Zono, c’est l’aspect économique qui est pointé du doigt. Selon lui, les mariages au Burkina Faso coûtent très cher. Pour tout le processus jusqu’à l’union des conjoints, il faudrait au minimum débourser plus de 2 millions de F CFA. «Quand vous prenez la réalité du Burkina Faso, vous comprenez bien les difficultés économiques auxquelles font face certains couples. Pour un fonctionnaire moyen qui touche à peine 150.000 F CFA, pour célébrer son mariage, il devra prendre automatiquement un prêt bancaire. Cette somme déduite chaque mois de son salaire, il va sans dire que la vie sera un peu difficile après le mariage.
Certains couples n’arrivent pas à surmonter cette étape de «galère» et finissent pas divorcer à cause des nombreuses tensions au sein du couple». Difficile d’avoir des statistiques précises qui illustrent le nombre de divorces au Burkina Faso. Mais, d’après les statistiques d’une étude canadienne en Afrique subsaharienne, il est ressorti que le taux de divorces a baissé dans certains pays comme le Bénin, le Ghana et le Niger. Au Burkina Faso, au Cameroun ou encore au Kenya, le taux de divorces reste stable.
«Sur 100 couples, 80% signent monogamie biens communs, 15% monogamie biens séparés et 5% polygamie», indique le juge Zono.
Selon lui, le régime monogamie biens séparés est rare. Seul les commerçants et les hommes d’affaires par mesure de prudence optent pour ce régime. Pourtant, bien qu’autorisée, la polygamie est réfutée par les femmes.
Ce qui conduit alors les hommes à vivre une polygamie de fait, cause de tous les malheurs.
L’impact économique du divorce est non négligeable. Surtout dans le régime de communauté de biens. Une fois divorcés, les époux ne sont plus les héritiers légaux l’un de l’autre. Les revenus réalisés pendant les années de mariage sont additionnés et attribués pour moitié à chacun. Ce partage est parfois la source de nombreux conflits, comme c’est le cas également avec la pension alimentaire.
Pour maintenir le train de vie dont bénéficiaient les enfants pendant le mariage, le conjoint qui obtient la garde des enfants doit être soutenu financièrement par l’autre.
Le montant de la pension est fixée par rapport au revenu et aux charges de l’ex-partenaire. «Ce n’est pas toujours évident de convaincre l’homme ou la femme de reverser à son ex une pension alimentaire pour la charge des enfants.
Nous sommes dans un monde où les hommes surtout sont parfois très orgueilleux. Et lorsque la femme qui a en charge les enfants se remarie, il est difficile à son ex de concevoir qu’il doit encore lui payer une pension alimentaire. Mais par suite de négociations, nous y arrivons toujours, même si ce n’est pas toujours évident», affirme Oumarou Zono. Malheureusement, comme un phénomène de mode, le divorce s’étale dans nos villes. Si rien n’est fait, la belle image de la vie de couple risque d’être fortement écorchée et les jeunes seront de moins en moins enthousiastes à se marier.

Germaine BIRBA


Les causes juridiques du divorce

Les causes de divorce sont énumérées par l’article 367 du Code des personnes et de la famille burkinabè. Ledit article dispose que: «Le divorce peut être demandé par un époux lorsque la vie commune est devenue intolérable par suite d’adultère, d’excès de sévices ou d’ injures graves.
Lorsque la vie familiale et la sécurité des enfants sont gravement compromises par l’inconduite notoire ou l’abandon moral ou matériel du foyer. En cas d’absence déclarée conformément à l’article 14 du présent Code. En cas de séparation de fait continue depuis trois ans au moins et en cas d’impuissance ou de stérilité médicalement constatée». L’article 14 de ce même Code, lui, dispose que: «Deux ans après le jugement déclaratif de présomption d’absence, le tribunal pourra être saisi d’une demande en déclaration d’absence. Le jugement déclaratif d’absence permet au conjoint de demander le divorce pour cause d’absence».


Enseignement : Les syndicats se frottent les mains

Un des syndicats d’enseignants, notamment le Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs du Burkina Faso (SYNADEC), avait décidé d’une grève illimitée à partir du 16 juin dernier, à 5 jours de l’examen du bac prévu le 21 juin. Par cette action, le SYNADEC voulait tenir les autorités par la gorge. Tous craignaient donc une prise en otage dudit examen, à commencer par les 71.712 candidats et leurs parents.
Dans leur plateforme revendicative, les enseignants burkinabé réclament une nouvelle grille salariale et indemnitaire (logement, astreinte, technicité) et le rehaussement des frais de correction du baccalauréat. Ils exigent également la revalorisation des fonctions d’enseignants-assistants, d’Enseignants à temps plein (ETP) et des fonctions académiques. Le danger qui planait sur le déroulement cet examen a été levé, puisque les deux parties (gouvernement et syndicat) se sont entendues à deux jours de l’entrée en vigueur de ce mot d’ordre de grève.
Le SYNADEC peut s’en frotter les mains.
Ainsi, au niveau des assistants, ils obtiennent le statut d’enseignants-chercheurs dans la loi 025 avec toutes les conséquences, la revalorisation des grilles indiciaire et indemnitaire. Il en est de même pour les assistants.
Pour ce qui concerne les ETP, outre la revalorisation de la grille indemnitaire, des négociations sont ouvertes sur les voyages d’études, la prime de recherche et l’exonération pour inscription en thèse.
A titre d’exemple, la grille indemnitaire revue donne désormais 223.500 FCFA aux ETP, 325.000 FCFA aux assistants, 420.000 FCFA aux maitres-assistants, 470.000 FCFA aux maitres de conférence et 485.000 FCFA aux professeurs titulaires.
Côté salaires, celui des ETP qui était compris entre 246.929 F CFA et 324.941 F CFA est ramené désormais entre 349.929 F CFA et 427.941 F CFA. Au niveau des assistants, la rémunération a presque doublé. Il est désormais compris entre 584.284 FCFA et 634.253FCFA contre un salaire qui était compris entre 236.128FCFA et 291.895 FCFA
Pour ce qui concerne les frais liés au baccalauréat, les présidents de jurys vont voir leurs frais passer de 150.000 FCFA à 250.000 FCFA pour ce qui est du BAC général et de 200.000 FCFA à 300.000 FCFA pour ce qui est du BAC technique. Quant aux secrétaires, une majoration de 10.000 FCFA a été obtenue.
A.L. G

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