Economie

Faible absorption des fonds : Le leadership national comme solution

La part des investissements publics au Burkina Faso financés par l’Aide publique au développement est considérable. Evaluée à 80%, elle proviendrait de Partenaires techniques et financiers (PTF) comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA). Le portefeuille actif de ces 3 PTF représente 826,883 milliards de FCFA pour 32 projets et programmes de développement.
Cependant, malgré la volonté de ces PTF à financer le Burkina, on note des retards dans l’exécution de certains projets et programmes de développement à cause des problèmes d’absorption des fonds.
Les données de la Direction générale de la coopération (DGCOOP) illustrent cette situation. En 2014, la contrepartie nationale dans l’exécution des projets sur financement extérieur a connu un taux d’absorption de 65,63 %.
L’Economiste du Faso a posé la question sur les raisons de cette situation au ministre de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), Rosine Sori-Coulibaly, le 29 mars 2016, à la faveur de la revue conjointe des portefeuilles des projets et programmes des 3 bailleurs ci-dessus cités.
Tout en reconnaissant que le problème d’absorption des fonds n’est pas seulement imputable au Burkina Faso, elle a indexé la faiblesse dans la planification de ces projets en ces termes: «On n’est pas toujours prêt à temps. On ne sait pas là où on va. Des fois, le démarrage des projets se fait difficilement parce que la formulation des projets n’est pas bonne. On est donc obligé de reprendre la formulation».
Poursuivant ces explications, le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement avance que sur le plan des capacités humaines, les équipes de projets ne jouent pas leur partition et ne sont pas évaluées.
Des insuffisances sont aussi constatées dans le domaine du suivi de ces projets. «Les comités de pilotage mis en place comme des structures qui s’assurent qu’on avance vers la bonne direction ne fonctionnent pas de façon normale. Le suivi-évaluation ne se fait pas. On attend un bilan pour se rendre compte qu’on n’avance pas dans la bonne direction», selon Rosine Sori-Coulibaly.
Elle a aussi relevé le manque de coordination et des retards dans le processus de passation des marchés. Les institutions qui interviennent dans le processus ne fonctionnent pas bien et chacune ne joue pas bien sa partition.

Comment résoudre cette situation ?
«Il faut ramener tout cela au leadership national. Il appartient au gouvernement de se doter de moyens à même de faire avancer les choses et aussi de donner des sanctions négatives et positives selon les performances des projets et programmes et selon les performances des hommes et des femmes qui les gèrent», propose la ministre pour qui les populations ont des attentes : «Un point d’eau en retard, ce sont les populations qui n’auront pas d’eau à boire. Un centre de santé en retard de construction, ce sont des malades qui ne pourront pas être soigner». La question d’absorption des fonds semble très complexe. Il faut donc bien l’analyser pour identifier les insuffisances et proposer des solutions appropriées. Pour Rosine Sori-Coulibaly, le leadership gouvernemental se manifeste par la tenue des revues conjointes avec les principaux bailleurs de fonds.
Ces revues, comme celle tenue le 29 mars, permettent au gouvernement, aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’aux exécutants des projets de se mettent autour d’une table pour discuter des projets en cours. «C’est un bon modèle en matière de coordination de l’aide qu’il faut capitaliser», a-t-elle reconnu.

Elie KABORE


 

Reprise de l’activité économique: le FMI projette une croissance de 5,2% en 2016

A l’issue d’un séjour au Burkina Faso du 29 mars au 8 avril 2016, une équipe du Fonds monétaire international (FMI) a fait le constat suivant: «En dépit d’un contexte difficile, le programme économique du pays reste globalement en bonne voie, avec tous les critères quantitatifs de performance observés».
N’est-ce pas pour cette raison qu’un financement de 15 milliards de FCFA a été conclu entre le Burkina et le FMI qui promet une rallonge de 5 milliards de FCFA d’ici la fin de l’année?
Par ailleurs, le FMI projette un taux de croissance de 5,2% pour cette année (contre 4% en 2014 et 2015), avec la reprise générale de l’activité économique qui pourrait être soutenue par la hausse du cours de l’or, l’entrée en production de nouvelles mines industrielles et une campagne agricole favorable. Un taux de croissance qui peut atteindre 6 à 6,5% sans les risques liés à l’environnement mondial incertain et à la détérioration de la situation sécuritaire régionale.


 

Des PTF disposés à financer le programme présidentiel

Rosine Sori-Coulibaly a lancé un appel en direction des PTF: «Le gouvernement est en train d’élaborer le Plan d’action du programme de développement économique et social (PDES) à l’horizon 2020. C’est un plan à la hauteur de l’ambition que le gouvernement a pour le peuple. Nous espérons que les PTF vont nous accompagner sur les priorités de développement, mais aussi pour mobiliser les ressources pour financer ces priorités. J’ai reçu un engagement de leur part».
En réponse, les PTF ont promis.
«Les projets financés par la BAD le sont sur requête du gouvernement. Au moment où le nouveau gouvernement est en train de lancer le PDES, de manière globale, les projets que nous finançons se portent bien, même s’il y a de petites insuffisances. C’est pour cela que nous préparons en ce moment un document de stratégie-pays qui va venir se mettre en harmonie avec le PDES pour avancer dans la même direction. En tant qu’institution financière du continent, nous sommes derrière le Burkina Faso pour changer au fur et mesure la vie des populations de ce pays», a promis la représentante résidente de la BAD, Antoinette Batumubwira.
Pour Abdoul Wahab Barry, représentant du FIDA: «La mobilisation des ressources dépend en grande partie des projets existants. Le Burkina Faso nous tient à cœur et nous souhaitons que le Burkina ait plus de ressources. Ce qui va changer, nous allons améliorer l’exécution des projets pour qu’ils aient un meilleur impact sur les populations. Plus de ressources seront mises à la disposition du gouvernement qui a des ambitions pour le futur».
La Banque mondiale compte également améliorer les taux d’exécution des projets en cours. Ce qui va permettre de mobiliser davantage de ressources en vue d’accompagner le gouvernement qui a un plan en préparation. Nous espérons être au côté du gouvernement pour soutenir ce plan dans ses différents éléments en lien avec la Déclaration de politique générale du Premier ministre.

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