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100 jours de pouvoir : La marque de Roch à peine visible

 

C’est une évidence, le président du Faso, Roch Kaboré, et l’équipe qu’il a mise en place devront encore initier des actions plus fortes et plus significatives pour espérer emballer les Burkinabè.
Après les 100 premiers jours de pouvoir, beaucoup sont encore dans une sorte de torpeur, partagés entre perplexité et scepticisme quant à la trajectoire qui est empruntée, et surtout l’impact réel de cette trajectoire sur le développent du Burkina.
Les signaux envoyés sont encore à peine visibles. Pendant ces trois mois, le pays a surtout fonctionné au ralenti. Les autorités se sont plutôt limitées à gérer le quotidien et les dossiers de survie.
On a juste assuré le minimum vital, n’en déplaise aux 26 partis réunis au sein de l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP), un regroupement pro-pouvoir, qui a attribué un satisfecit à l’action gouvernementale sur ces 100 premiers jours. L’APMP table notamment sur un ensemble de mesures sociales dans le domaine de la prise en charge sanitaire et dans le cadre de lutte contre le désœuvrement et le chômage des jeunes. Le gouvernement du Premier ministre Paul Thiéba a effectivement lancé des programmes qui visent, entre autres, à offrir 4.200 postes d’enseignants à l’éducation nationale; 16.000 postes d’agents communautaires de santé.
Plusieurs jeunes, sans diplôme, devraient également être engagés dans des travaux publics à Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO). Le gouvernement a aussi lancé la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes. Les initiatives du gouvernement sont essentiellement dirigées vers le domaine social, voire l’assistanat.
Même si on peut convenir que ces programmes peuvent un tant soit peu soulager quelques foyers, ils sont loin d’être ceux qui vont permettre aux Burkinabè de chasser le spectre de la pauvreté et d’imposer le Burkina au rang des nations qui progressent.
Pour l’opposition politique, sur cette phase inaugurale du quinquennat, les Burkinabè attendaient de voir «les prémices d’un vrai changement».
Plus concrètement, on attendait d’avoir une ébauche des actions profondes, le lancement des grands chantiers qui devront permettre de changer le visage du Burkina et de le mettre véritablement sur une dynamique d’émergence.
C’est-à-dire des programmes importants qui changent la vie des populations. Sur ce plan, c’est surtout dans le domaine économique que les actions peuvent être décisives. On attendait alors des programmes structurants, notamment le développement des PME dans les secteurs comme l’agriculture, l’élevage, l’artisanat. Mais il y a eu peu d’initiatives ou presque pas à ce niveau, pas encore en tout cas.
Pour sa défense, le gouvernement accuse «des incohérences et des maladresses» héritées du régime de la transition. Des choses qu’il s’est attelé à corriger avant de démarrer.
N’empêche que si on s’autorisait une petite comparaison avec la Côte d’Ivoire voisine, pays qui est en train de réussir une belle remontée économique, le président Alassane Ouattara, arrivé au pouvoir dans un contexte de crise et presque de guerre en 2011, n’avait pas tardé à engager des projets d’envergure et structurants. Il avait rapidement lancé les travaux du 3e pont d’Abidjan et entamer la réforme de la filière café-cacao.
Sur le plan de l’économie, on attend encore de voir un début de concrétisation du programme présidentiel qui a notamment promis «une transformation structurelle de l’économie à travers la dynamisation des secteurs porteurs et le renforcement du rôle du secteur privé».
Jusque-là, la démarche du président Roch Kaboré est caractérisée par une certaine lenteur. Une lenteur qui vaut au régime d’être qualifié de «diesel» par l’opinion. Mais, visiblement, le mode diesel ne convient pas aux Burkinabè. Ils sont impatients de voir les choses s’accélérer.
L’opposition politique, regroupée autour du chef de file de l’opposition, a presque blâmé le gouvernement sur son rendement durant les 100 premiers jours de pouvoir.
Dans son mémorandum, elle estime que les actions gouvernementales sont marquées par «des hésitations et des tâtonnements». «Le nouveau régime est malheureusement aux abonnés absents.
On attend en vain le moindre plan de relance économique, qui devrait passer par des étapes comme le règlement de la dette intérieure», déclare l’opposition.
Du côté de la société civile, le Balai citoyen qui est l’une des organisations les plus représentatives de la jeunesse engagée constate également «une illisibilité dans les actions de gouvernance du nouveau pouvoir qui peine à affirmer réellement ses marques».

Karim GADIAGA


Quel contenu pour le PNDES à venir ?

Avec le président Roch Kaboré, le Programme national de développement économique et social (PNDES) est le nouveau référentiel de développement économique et social en remplacement de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Le PNDES s’inscrit dans le cadre du programme présidentiel. Il doit établir les actions prioritaires de développement couvrant la période 2016-2020.
L’élaboration du PNDES a été lancée le 27 janvier 2016 et sa livraison est attendue en fin avril. Déjà, l’opposition s’interroge sur sa portée. «En quoi le PNDES sera-t-il différent de la SCADD?», s’interroge l’opposition. «Pour nous, la question du développement n’est pas une question de nom du programme, mais de son contenu. L’opposition examinera en son temps le PNDES et jugera de son apport qualitatif comparé à la SCADD», préviennent les opposants.


 


Sondage APIDON : Les 100 jours de Roch passés en revue

Pour son premier sondage de l’année 2016, l’Institut de recherche et de sondage Apidon (IRSOA) s’est penché sur le début du mandat du nouveau chef de l’Etat. L’objectif général de ce premier sondage est de recueillir les perceptions, opinions et attentes actuelles des Burkinabè.
De façon plus spécifique, il s’est agi de recueillir les opinions des Burkinabè sur certaines questions d’actualité; d’identifier les attentes majeures et urgentes des Burkinabè en ce moment; de recueillir les perceptions des Burkinabè sur les 100 premiers jours de mandat du nouveau chef de l’Etat.
Une taille de plus de 1.250 individus a été retenue pour réaliser l’étude.

Les grandes lignes des résultats auxquelles est parvenu l’Institut en fonction des questions posées sont les suivantes :

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