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Hôpital Yalgado: un drame en vue ?

 

De plus en plus, on est inquiet du côté du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU) de Ouagadougou, l’hôpital de référence du Burkina Faso. Cette inquiétude est née de l’évolution du nombre des patients admis en néphrologie pour insuffisance rénale. On parle d’un drame en vue si rien n’est fait. On se rappelle, le CHU Yalgado Ouédraogo s’est chaque fois trouvé au cœur des événements qui ont émaillé l’histoire politique du Burkina Faso depuis fin 2014. De l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre aux attentats du 15 janvier 2016 en passant par le coup d’Etat manqué des 16 et 17 septembre 2015, l’hôpital Yalgado Ouédraogo a été des plus sollicités, à l’instar de l’hôpital Blaise Compaoré. Il s’est donc trouvé en charge des questions des nombreux blessés qui y ont été transportés d’urgence. Il a donc dû gérer ces problèmes avec les moyens de bord. Sur le plan du personnel médical et paramédical, le sacrifice des uns et des autres a été des plus réconfortants. Ils se sont mobilisés à chacune des réquisitions lancées par le directeur général, afin de limiter les conséquences humaines de ces évènements. C’est un personnel qui a donc fait preuve de patriotisme à l’instar de la population qui s’est dressée pour défendre sa liberté. Les nuits blanches n’ont altéré en rien l’engagement du personnel de Yalgado. Certains éléments du personnel soignant ont usé de toutes les gymnastiques pour rallier l’hôpital malgré les barricades, afin de venir sauver des vies. Conséquence, il nous revient qu’il y avait plus de médecins que de blessés. La situation du coup d’Etat était plus complexe avec la grève générale qui avait été décrétée, doublée du couvre-feu. C’est ainsi que des ambulances étaient destinées à aller chercher des médecins à leur domicile pour Yalgado. Idem pour le retour. De gros risques pour sauver des vies, sans contrepartie financière.
En octobre 2014, les évènements se sont produits au moment où l’hôpital était en pleine installation des équipements de l’imagerie médicale. Le scanner qui venait d’être installé n’avait même pas été testé, mais la situation a contraint à son utilisation immédiate. Le service des urgences traumatologiques qui était en pleine réfection a dû être occupé avant la fin des travaux. Une chaine de solidarité a été vite mise en place et a été des plus salutaires. Toutes les couches socio-professionnelles du Burkina se sont mobilisées pour apporter leur soutien matériel et financier à Yalgado afin qu’il prenne convenablement en charge les 200 blessés du CHU. Cette démarche de solidarité a permis de rassembler environ 74,5 millions de F CFA. Sur le plan du matériel, la chaîne de solidarité ne s’est pas non plus cassée. La valeur est estimée à plus de 40 millions de FCFA, utilisés à ce jour pour le bonheur de tous les patients de Yalgado.
A peine les blessés de l’insurrection commençaient à se remettre que le coup d’Etat intervient les 16 et 17 septembre 2015. Cette fois, et en tirant leçon des difficultés liées à la prise en charge des blessés de l’insurrection, l’Etat a pu débloquer une enveloppe de 93 millions de FCFA. A cela se sont ajoutés des dons en matériels d’une valeur d’environ 20 millions de FCFA, soit un total de 113 millions de FCFA.

Vite agir !
Paradoxalement, malgré tout ce sacrifice que les uns et les autres s’accordent à reconnaître, Yalgado, qui est l’hôpital de référence du Burkina, donc le dernier recours, est confronté à un cauchemar. Avec ce statut, il devrait être au top de la médecine moderne en termes d’équipements, de compétences spécialisées et en termes de qualité de services. Ce statut devait impliquer la mise à disposition de moyens adéquats. Si le système de santé fonctionnait convenablement au Burkina, il y a certains types de maladies qui ne devraient pas être prises en charge à Yalgado.

L’hôpital Yalgado a besoin de beaucoup plus d’attention. (DR)
L’hôpital Yalgado a besoin de beaucoup plus d’attention. (DR)

Si le fonctionnement dans les CSPS, les CMA et dans les CHR était mieux organisé, la tâche de Yalgado devait être allégée. Malheureusement, pour le moindre souci, le patient s’oriente vers cet hôpital. Du coup, ce dernier est saturé. Il y a urgence donc que cet hôpital puisse s’équiper convenablement.
A ce sujet, le fait le plus sérieux est la dialyse qui est la conséquence de l’insuffisance rénale, une maladie qui prend de jour en jour une ampleur des plus inquiétantes. Cette pathologie est très coûteuse et très pénible en termes de soins. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 70% de patients qui arrivent aux urgences, confie Robert Sangaré, directeur général de l’hôpital Yalgado, sont des patients destinés à la néphrologie, donc pour la dialyse. La néphrologie est donc submergée. Les équipements de la dialyse sont chers. Rien qu’un générateur coûte environ 20 millions de F CFA. Yalgado n’en dispose que 29 dont 20 fonctionnent régulièrement. Comparé au nombre de malades de la file active qui tourne autour de 320 patients, il y a à s’inquiéter. Ces derniers doivent subir au moins 4 séances par semaine (une seule séance dure au minimum 4 heures). Pour Robert Bibia Sangaré, pour une prise en charge efficiente des 320 patients, l’hôpital doit se doter d’un minimum de 65 à 70 générateurs. L’Etat a consenti d’investir un milliard. Un effort qui reste à être accentué, car il nous revient que l’hôpital consomme 450 kits de dialyse par semaine dont l’unité revient à 48.000 FCFA. Un calcul rapide donne un peu plus de 1,6 milliard de FCFA. Ce montant ne prend pas en compte le volet équipement comme le fauteuil de dialyse qui revient au minimum à 3 millions de FCFA. Les accessoires ne sont pas compris. Voilà l’épine qui est dans le pied du CHU Yalgado. Le DG est ferme: «Si rien n’est fait au niveau de la dialyse, il y aura un drame». A titre d’exemple, la subvention dialyse tourne autour de 3,5 milliards au Bénin.
Le Burkina ne compte que deux néphrologues et il n’y qu’à Yalgado qu’il y a la dialyse, d’où la prise en compte urgente de ce volet qui constitue le cauchemar de Yalgado, mais aussi et surtout des populations et particulièrement des 320 patients. Il faut davantage cultiver la solidarité et bénéficier de l’appui déterminant de l’Etat pour face à ce fléau.

Alexandre Le Grand ROUAMBA


Les chiffres qui doivent baisser

Ne rentre pas à la néphrologie qui veut, mais qui a les moyens. Le forfait obligatoire à déposer par tout patient avant le traitement était de 1,5 million de F CFA. La séance de dialyse était à 73.000 F CFA, à payer 4 fois par semaine, soit un total de 292.000 F CFA la semaine ou encore 1.168.000 F CFA le mois. Il n’y avait pas de subvention spéciale, selon les responsables de l’hôpital. Grâce au lobbying de certaines personnalités, le soutien à la dialyse est acquis et est d’un milliard de F CFA, une somme qui était gérée par le ministère de la Santé.
Depuis l’arrivée de Robert Sangaré comme directeur général, c’est l’hôpital qui gère directement cette somme et assure donc l’approvisionnement régulier en consommables. Pour soulager les patients, la direction, au regard de la subvention de l’Etat, a proposé et obtenu que le forfait obligatoire passe de 1,5 million à 500.000 FCFA, et souvent avec des facilités de versements dans certains cas. Le prix de la séance de dialyse est également passé depuis lors de 73.000 F CFA à 15.000 F CFA, à payer 4 fois dans la semaine (soit 240.000 F CFA le mois). Malgré tous ces efforts, il y a lieu de faire encore quelque chose, car il n’y a que Ouagadougou et l’hôpital Yalgado pour accueillir ces patients du Burkina.
Si le forfait obligatoire ne peut pas être totalement effacé, il est urgent de le revoir encore à la baisse, car 500.000 F CFA est loin d’être à la portée du Burkinabè. Il en est de même pour le coût de la séance.o

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RAF

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