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Gadgets publicitaires : Une fin d’année 2015 morose

 

L’activité de la publicité n’a pas échappé au contexte difficile qui a plombé le dynamisme de l’économie burkinabè en 2015. Le ralentissement de l’activité économique pendant la période de transition post-insurrectionnelle a eu un retentissement sur la commande des gadgets et autres produits publicitaires. Même l’intervalle entre la fin et le début d’année qui correspond généralement à la période faste de l’activité a connu une crispation. Sur cette fin 2015 – début 2016, les calendriers, agendas, les cadeaux et autres gadgets publicitaires à l’effigie des entreprises, projets sociaux, ONG ou des administrations publiques sont rares. Ils sont nombreux, les habitués à ces objets circonstanciels qui disent en avoir très peu ou pas reçus jusque-là. Eux qui, de par le passé, devaient faire le tri entre les calendriers qu’ils veulent garder et ceux qu’ils devaient refiler à leurs proches peinent à s’en procurer. Tout le monde s’accorde à dire qu’il y en pas beaucoup.
Ce que confirme Publicitaires Associés, organisation qui regroupe les agences professionnelles de communication et de publicité établies au Burkina. Ce sont les agences de publicité qui reçoivent les commandes d’objets publicitaires et les livrent aux sociétés mais, pour cette année, Publicitaires Associés note une très faible effervescence au niveau de la commande.
«C’est une réalité. Dans nos entreprises de communication, il y a eu très peu de commandes de supports et de gadgets publicitaires cette année. Nos membres n’ont pas été beaucoup sollicités», confie Abdoulazize Bamogo, Directeur général de l’agence Citécom et président de Publicitaires Associés. Pour lui, c’est une situation qui trouve son explication dans le contexte qui est celui du Burkina depuis l’insurrection populaire de fin octobre 2014. «La faible demande d’objets publicitaires au niveau des sociétés est due particulièrement à la situation sociopolitique de notre pays.
L’ensemble des évènements qui ont débuté en fin d’année 2014 et qui se sont poursuivis tout le long de 2015: insurrection, coup d’Etat manqué et autres n’ont pas créé des conditions favorables aux entreprises», explique-t-il. «En général, les gadgets de fin d’année sont des outils qu’on produit pour, certes, envisager la nouvelle année, mais il s’agit aussi de saluer une bonne année qui se termine. Comme l’année 2015 a été une année très difficile, du coup les sociétés ont très peu produit des gadgets publicitaires.
Cela vaut pour les sociétés privées, publiques ou parapubliques», ajoute-t-il.
Nonobstant le contexte difficile qui a vu la commande publicitaire se rétrécir tout le long de 2015, les acteurs du secteur avaient fondé beaucoup d’espoir sur la campagne de l’élection présidentielle. Ils espéraient pouvoir profiter de l’opportunité de communication sur cette activité.
Mais l’espoir a été vain à ce niveau aussi. Deux situations ont joué en leur défaveur. «Il y a eu non seulement l’interdiction des gadgets lors de la campagne et aussi le fait que les partis politiques n’ont pas fait confiance aux structures professionnelles de communication», explique le président de Publicitaires Associés. Le secteur de la publicité n’est pas verni depuis quelques années. Bien avant le contexte particulier, marqué par la transition post-insurrectionnelle, il y avait déjà la mesure gouvernementale interdisant les cadeaux et les festivités en fin d’année dans l’administration publique. Cette mesure prise en novembre 2011 avait déjà amputée aux publicitaires une grande partie de leurs recettes annuelles.
En 2011, on estimait de façon approximative le chiffre d’affaires annuel cumulé de la cinquantaine de membres que comptait Publicitaires Associés, à 11milliards de F CFA. Sur ce montant, on estimait que plus de 4 milliards de F CFA provenaient des moyens injectés pour la fabrication des produits publicitaires de fin d’année.
De son côté, le gouvernement avait annoncé des économies de plus de 3 milliards de F CFA lors du bilan après l’application de sa mesure d’interdiction en 2012.
Ce qui implique un manque à gagner pour les professionnels du secteur.

Karim GADIAGA


 

 

Revenir sur les différentes interdictions

L’association des Publicitaires n’avait jamais approuvé la mesure gouvernementale interdisant les gadgets de fin d’année. Estimant que c’est une mesure imprécise et illimitée dans le temps, les professionnels de la publicité n’ont cessé d’entreprendre des démarches pour demander qu’on puisse la levée.
Aboulazize Bamogo indique que sa structure espère toujours que le gouvernement reviendra sur cette décision. De même, les publicitaires entendent entreprendre des démarches pour obtenir la levée de l’interdiction de gadgets pendant la campagne électorale. «Toutes ces mesures nous paraissent très handicapantes d’une part pour le jeu démocratique et d’autre part pour le communication des entreprises. Il y a certes des abus dans les pratiques, mais il faut les corriger en ne jetant pas le bébé avec l’eau du bain», explique le président de l’association des publicitaires.
Comme solutions Abdoulazize Bamogo demande au gouvernement d’instaurer la transparence dans les marchés de la publicité en les faisant automatiquement passer par des appels d’offres et en fractionnant les marchés en lots précis.

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