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Coup d’Etat manqué : 2.500 passagers perdus pour Air Burkina

Les activités de la compagnie Air Burkina ont enregistré un manque à gagner pendant la période du coup d’Etat manqué qui a conduit à la fermeture de l’aéroport de Ouagadougou. Pour en parler, L’Economiste du Faso a rencontré Abderahmane Berthé, le Directeur général de la compagnie.

– L’Economiste du Faso : Pouvez-vous évaluer le préjudice subi par Air Burkina durant la période du coup d’Etat manqué ?
Abderahmane Berthé, Directeur général de Air Burkina: L’impact de la crise sur Air Burkina a été relativement plus fort, d’autant plus que Ouagadougou est notre base, contrairement à d’autres compagnies qui n’ont que quelques vols sur le Burkina Faso. La fermeture de l’aéroport a donc affecté l’ensemble de la compagnie. Sur le seul mois de septembre 2015, nous avons perdu à peu près 2.500 passagers par rapport à notre prévision du mois. Le trafic a aussi baissé de 26%. C’est beaucoup pour nous, étant entendu qu’il y a des coûts incompressibles auxquels nous devrions faire face que l’on vole ou pas.
Si l’impact au mois de septembre a été très fort, nous constatons qu’il ne s’arrête pas là. Vous savez, quand il y a des perturbations dans un pays, des chancelleries occidentales donnent des consignes à leurs ressortissants. Ces consignes existent encore et beaucoup d’hommes d’affaires annulent leur déplacement sur le Burkina Faso. On espère qu’avec la fixation de la date des élections, la confiance va s’installer avec la venue d’un nouveau président.

– Quelle stratégie avez-vous mis en place durant la crise ?
Il y a eu des périodes où l’aéroport a été complètement fermé sur décision des autorités. Nous avons essayé d’amoindrir l’impact sur les passagers qui sont restés bloqués parce que l’aéroport a été fermé.
Nous avons dû héberger de nombreux passagers à Dakar, à Ouagadougou, etc. Lorsque l’armée nationale prenait position à Ouagadougou, un avion venait d’arriver de Niamey et des passagers devaient continuer. Au même moment, on nous a annoncé la fermeture de l’aéroport. On a dû héberger les passagers pendant 2 à 3 jours. L’impact rien qu’en termes d’hébergement et de prises en charge est de l’ordre de 45 millions de F CFA. On a aussi procédé et ce jusqu’à ce jour à des remboursements des billets de certains clients qui ont annulé leurs vols (l’interview a eu lieu le 22/10/2015).
Mais lorsque l’aéroport était ouvert, le couvre-feu a aussi affecté les activités. Dans un premier temps, le couvre-feu était de 19 h à 6 h. Pour un vol de 7 h, l’enregistrement commence à 5 h. Pour cela, le personnel doit arriver plutôt. Nous avons donc été obligés de revoir la programmation des vols.
Le trafic ayant baissé du fait de la crise, nous avons réadapté le programme des vols. Nous avons maintenu toutes les destinations tout en allégeant le programme sur certaines destinations. Sur Accra, Abidjan, Dakar et Niamey, par exemple, nous réduisons d’une fréquence par semaine. L’impact sur les clients ne sera pas grand parce que la réduction des fréquences ne va pas gêner les passagers. Elle permettra au contraire à la compagnie d’amoindrir l’impact économique.
Nous pensons que cette situation est conjoncturelle et va passer d’ici-là.
Il faut souligner que dès le début de la crise, nous avons mis en place une cellule de crise. Mais le siège de Air Burkina est situé non loin de la place de la révolution, du camp Guillaume et de l’état-major général des armées. Cette zone est restée bouclée pendant la crise alors que la cellule de crise mise en place voulait avoir accès au siège pour les réunions. Mais dès qu’on y arrivait, les militaires demandaient nos badges avant de nous laisser passer. Par le téléphone, on a aussi beaucoup communiqué pour gérer la situation.
Interview réalisée par Elie KABORE

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