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Pôle de croissance du Sahel : Pour une synergie avec les autres projets de la région

La première phase du projet Pôle de croissance du Sahel qui sera mise en œuvre sur la période 2016-2020 coûtera 61,5 milliards de FCFA. La Banque mondiale mobilisera 56,5 milliards de FCFA de ce budget,contre 5 milliards de FCFA pour la partie burkinabè. Ces informations contenues dans le document de présentation du projet ont été communiquées par Nicolas Kobiané, directeur des pôles de croissance et de compétitivité, le 3 septembre 2015 à Dori, à la faveur de la tenue la première session de l’année 2015 du comité de supervision de la préparation dudit projet.

Pour le présentateur, la mise en œuvre du projet vise la création de 12.500 emplois au profit des populations de Dori et de Djibo. Mais avant tout, il a justifié la mise en œuvre de ce projet.
Le gouvernement burkinabè est parti d’un constat. La région du Sahel est la moins arrosée au Burkina Faso.Pendant ce temps, la population estimée à 1.195.388 habitants connait une forte croissance et vit dans une situation de précarité.
Sur le plan économique, on note la localisation de plusieurs mines dans la région. Le développement de la région pourrait donc se faire en s’appuyant sur ces mines tout en exploitant les autres potentialités de la zone que sont l’élevage, l’agriculture et le tourisme. C’est ainsi que le gouvernement a décidé de la mise en œuvre de ce projet qui s’inspire fortement du projet Pôle de croissance de Bagré.
Il devrait contribuer d’une manière générale à développer la région. Mais, spécifiquement, le projet contribuera à maximiser les retombées du secteur minier pour la région, à accroitre l’offre énergétique et à développer les infrastructures de transport, à développer le secteur privé, à valoriser les secteurs porteurs et à préserver l’environnement, à résoudre les conflits récurrents et à améliorer la qualité de la gouvernance.

Lors de la session, les acteurs de la mise en œuvre du projet ont été invités à poursuivre le travail pour permettre son passage au conseil d’administration de la Banque mondiale en novembre 2015. (D.R)
Lors de la session, les acteurs de la mise en œuvre du projet ont été invités à poursuivre le travail pour permettre son passage au conseil d’administration de la Banque mondiale en novembre 2015. (D.R)

Après la présentation de toutes ces informations, le comité de supervision a relevé que le niveau atteint dans la préparation du projet est satisfaisant, en témoigne la réalisation des études prioritaires relatives aux sauvegardes environnementale et sociale et leur validation par la Banque mondiale et l’élaboration des outils de programmation et de suivi-évaluation. Ces instruments ont permis l’élaboration du projet de document autour du pôle de croissance du Sahel, qui a fait l’objet de la présentation.
Le comité a noté la prise en compte du cadre de concertation régional dans le dispositif de pilotage et de suivi du projet et l’implication au niveau régional dans l’orientation et l’exécution des activités.Toutefois, l’on relève de la complexité dans son montage institutionnel au regard de sa dimension intersectorielle.
Le projet a insisté d’une part sur la nécessité de développer des synergies entre ses actions et l’ensemble des intervenants dans la région et d’autre part l’implication effective des collectivités territoriales dans sa mise en œuvre.
Après ces constats, le comité a recommandé au gouvernement d’approfondir la réflexion sur le montage institutionnel du projet en lien avec la cohérence des politiques publiques, à la réglementation générale des projets et programmes et la spécificité des pôles de croissance.
Joël BOUDA


Le Triangle d’eau dans le Sahel : un exemple de synergie à concrétiser

Le comité de supervision insiste sur la nécessité d’une synergie entre les autres intervenants dans la région; et a invité la compagnie minière IAMGOLD Essakane à présenter son projet «Eau et croissance économique durable au Sahel», encore appelé «Triangle d’eau» dans le Sahel. Ce projet vise l’approvisionnement en eau aussi bien pour la consommation directe des ménages que pour le développement des activités économiques.
La société minière met en œuvre ce projet au nom de la responsabilité sociale des entreprises. D’un coût total de 15 milliards de FCFA, le projet comprend 2 phases. L’enveloppe de la première phase (2015-2019) d’un montant de 7 milliards de FCFA a été entièrement mobilisée par IAMGOLD Essakane (1 milliard de FCFA) et par le gouvernement canadien (6 milliards de FCFA).
Cette phase va connaitre la construction d’une station de pompage à Yakouta d’une capacité de 400 m3/heure, pour l’alimentation de la ville de Dori et 18 autres villages en eau potable, la construction de 45.000 latrines au profit des ménages et l’appui au renforcement des moyens de subsistance comme la mise en place de jardins maraichers. La 2e phase verra la construction d’un château d’eau de 2.000 m3 pour l’alimentation de 50.000 personnes à Gorom-Gorom, Falangountou et 20 autres villages.
La session du comité de supervision a servi de cadre pour la société minière de faire un plaidoyer pour le financement de la 2e phase. Le comité a félicité IAMGOLD Essakane pour ce projet louable et a suggéré au gouvernement un accompagnement de sa mise en œuvre, notamment le financement complémentaire de la 2e phase dans la cadre d’un partenariat public-privé.

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