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Productivité agricole : La recherche s’active grâce au Ppaao

La Banque mondiale finance le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao) au Burkina Faso à plus 11 milliards de FCFA.

L’objectif est de favoriser le développement de l’agriculture à travers la recherche scientifique. Les deux partenaires ont constaté l’avancée des activités les 13 et 14 mai 2015 à Bobo-Dioulasso.
L’objectif du Ppaao, c’est de contribuer à l’augmentation des rendements. Durant leur séjour à Bobo-Dioulasso, l’équipe du Programme et le représentant de la Banque mondiale, Elisée Ouédraogo, ont pu constater des avancées dans les différents projets de recherche.
A Bobo-Dioulasso, dans le laboratoire de production végétale, une technique de lutte contre les espèces ravageuses comme la mouche de fruits est mise au point par le Professeur Dona Dakouo. Ces mouches, selon lui, peuvent détruire la moitié de la production d’un verger de mangues.
La technique de Pr. Dakouo consiste à élever les mouches, à les stériliser, puis à les lâcher. Etant donné que la mouche femelle ne s’accouple qu’une seule fois, cette technique va contribuer à réduire l’espèce. A cet effet, il a mis en place un dispositif pour permettre la ponte des œufs jusqu’à éclosion. Mais pour l’instant, le Pr n’est pas encore passé à la stérilisation.

Les entomologistes font l’élevage des mouches de fruits dans ce laboratoire. (DR)
Les entomologistes font l’élevage des mouches de fruits dans ce laboratoire. (DR)

Sur la station de recherche de Farakoba, à une dizaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, trois variétés de tomate sont en expérimentation. Ces variétés, selon Dr Vianey Tarpaga, ont un rendement moyen de 28 tonnes par hectare. Le cycle court de production de ces variétés va permettre à terme d’avoir de la tomate en toute saison. A Bama, commune rurale située à une trentaine de kilomètres Bobo-Dioulasso, Dr Oumou Sanou a présenté à ses hôtes son site d’expérimentation de culture d’espèces fourragères irriguées. Il s’agit de deux espèces d’herbes (Panicum maximum et Macroptilium atropurpereum), dont la multiplication va permettre d’avoir du fourrage pour les éleveurs. Au-delà, l’objectif c’est d’intéresser les producteurs à la culture fourragère. Le conseiller technique du ministre de l’Agriculture, Robert Ouédraogo, a apprécié la recherche de Dr Sanou. «La contrainte majeure au niveau de notre élevage, c’est l’alimentation. Mettre au point des techniques de culture fourragère viendra solutionner cette difficulté», a-t-il dit.
Dans la plaine irriguée de Bama, avec son partenaire Nafaso, le Ppaao fait la promotion de deux nouvelles variétés de semences de riz. Il s’agit du Nerica 4 et de Orylux 6, acquis auprès de Africa Rice.
Orylux 6 a un cycle de 100 jours et un rendement estimé à 6,5 tonnes par hectare et le Nerica 4, un cycle de 95 jours et a un rendement qui varie entre 4 et 5 tonnes à l’hectare. Les deux parcelles sont déjà en épiaison. «Les parcelles de riz se comportent très bien sur le plan physionomique», s’est réjoui le responsable de suivi-évaluation du Ppaao, Abdoul Aziz Thiombiano. Pour vulgariser ces nouvelles variétés, Nafaso va s’appuyer sur le groupement de producteurs semenciers de Bama qui compte plus de 260 membres. «C’est un soulagement pour le Ppaao de constater que son appui aux producteurs semenciers n’est pas vain», a déclaré le responsable de suivi-évaluation du Ppaao, Abdoul Aziz Thiombiano, convaincu qu’à ce rythme, le Burkina Faso va augmenter sa productivité agricole.
Le représentant de la Banque mondiale à Ouagadougou, Élisée Ouédraogo, qui a salué les avancées faites dans les différentes technologies, a fait comprendre que le projet a intégré la vulgarisation des technologies générées. «Il faut que les acteurs prennent les informations nécessaires, qu’ils décrivent les besoins et les envoient au niveau du programme pour être pris en compte. Les ressources sont disponibles».
Dans le même sens, le conseiller technique du ministre de l’Agriculture a fait savoir que le défi actuel, c’est de diffuser les technologies porteuses dans les tiroirs, à grande échelle. «Nous avons pris conscience de cela et les moyens sont mis en œuvre à cette effet», dit-il. o
R. O.


Emploi des jeunes Le coup de pousse du Faij

Le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (Faij), en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, a procédé le 15 mai dernier à Ouagadougou à la remise symbolique de chèques à des bénéficiaires. 5 jeunes entrepreneurs ont reçu leurs chèques avec des montants variant entre 800.000 et 2 millions de FCFA. Cette cérémonie marque la relance des activités du Faij.
Après une longue attente, c’est au total 440 projets qui seront financés pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. Le ministre de la Jeunesse, Salifou Dembélé, présent à cette cérémonie, a tenu à rappeler l’engagement du Gouvernement auprès des jeunes. Créé en 2007, le Faij a financé plus de 4.000 projets de jeunes et créé plus de 13.000 emplois directs et indirects.
Il est attendu de ce financement du fonds la création de 880 emplois. Cette initiative est destinée à la frange jeune de la population qui n’a pas terminé ses études ou qui n’a pas fait l’école, afin de mettre à sa disposition des fonds pour la création de micros entreprises. Les bénéficiaires sont satisfaits malgré la faiblesse des fonds mis à leur disposition. Les prêts vont de 200.000 à 2 millions pour les prêts individuels et 5 millions pour les prêts collectifs.
Le gouvernement de la transition a mis à la disposition du ministère de la Jeunesse entre 5 et 8 milliards de F CFA dans le cadre du programme socio-économique d’urgence de la transition, et le Faij fait partie des trois programmes retenus.
Martine Sawadogo, représentante des bénéficiaires, a reçu la somme de 1 million de F CFA pour le renforcement des capacités d’une unité de fabrication de savon. Elle a bon espoir que ce fonds lui permettra d’atteindre ses objectifs en développant son entreprise : «J’ai reçu la somme de 1 million pour développer mon entreprise. Nous avons déposé nos dossiers depuis décembre 2012 et c’est maintenant que nous rentrons en possession de nos chèques. C’est une belle initiative même si l’argent prêté n’est pas consistant. Cependant, il nous a été garanti que nous pourrions avoir d’autres fonds à la fin du remboursement de celui-ci. Nous allons donc travailler à développer nos entreprises et à rembourser ce prêt pour pouvoir en bénéficier davantage».
Les conditions d’accès à ces fonds sont assez souples selon la directrice du Faij, Salimata Sié, avec des taux d’intérêt relativement bas afin de donner la possibilité à de nombreux jeunes d’avoir accès aux fonds. «L’une des conditions majeures pour être bénéficiaire des fonds est d’avoir une formation dans le domaine de l’entrepreneuriat, mais aussi d’avoir un projet générateur de revenus et créateur d’emplois. La durée du crédit est de 3 ans avec un taux d’intérêt variant entre 2 et 4%. Tout le monde peut y avoir accès à travers toutes les régions du Burkina Faso. Il suffit d’avoir un projet bancable».
Germaine BIRBA

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