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Réconciliation nationale : Plus que 3 mois pour le rapport

La Commission de réconciliation nationale et des réformes (Crnr) a du pain sur la planche. Retranchée au Conseil économique et social (Ces) qui lui sert de siège, Mgr Paul Ouédraogo et ses 5 sous-commissions travaillent d’arrache-pied pour ne pas rater le rendez-vous de la Réconciliation nationale. A peine le travail commencé que les délais pour la remise du rapport (juillet 2015) semblent courts.

Ils sont de tous les âges et de toutes les couches sociales. Les victimes de torts et d’injustices se bousculent au portillon du Ces, siège de la Commission. L’insurrection a donné courage et détermination à ces dernières pour qu’elles se confessent devant cette structure en laquelle elles placent confiance et espoir.

De gauche à droite, Mgr Paul Ouédraogo (président de la Crnr) et Lucienne Ariane Zoma (1re vice-présidente). (Ph.: M.K)
De gauche à droite, Mgr Paul Ouédraogo (président de la Crnr) et Lucienne Ariane Zoma (1re vice-présidente). (Ph.: M.K)

«Résolvez vite mon problème ! Voyez mon âge ! Ne le faites pas à titre posthume», voici les confidences d’une personne âgée qui veut réparation avant de répondre à l’appel du divin maître. On comprend pourquoi, même quand le délestage s’impose au siège de la Commission, la lueur des téléphones portables prend le relais pour noter les plaintes, les complaintes et les avis des citoyens qui y font le déplacement.
Pour y arriver, les 5 sous-commissions en charge de cette démarche consultent, écoutent, notent et réécoutent. Des fiches de collecte des informations et des suggestions ont été dispatchées dans toutes les régions du Burkina. A Ouagadougou et au siège de la Crnr, hommes politiques, journalistes, syndicats, commerçants, veuves, élèves, militaires, etc., se succèdent pour les auditions à la Commission.
Les dossiers sont traités avec la plus grande discrétion et la plus grande attention. Chacun attend que son problème soit pris en compte. L’heure de la peur semble passée quand on écoute les confidences des uns et des autres. Au plus profond du Burkina, les soucis sont les mêmes. C’est pourquoi la Crnr se déplace dans les différentes régions pour rencontrer les populations sur place, dans le but d’échanges directs, afin que la majeure partie des préoccupations soit prise en compte. Ce fut le cas à Saponé et la semaine dernière à Koudougou pour y rencontrer les Forces vives. Là-bas, la mère de Norbert Zongo attend toujours des réponses à ses questions à propos de l’assassinat de son fils. Suivra Bobo-Dioulasso où les Forces vives des Hauts-Bassins attendent de s’exprimer, afin que ceux qui sont touchés dans leur chair se confient à la Commission pour qu’elle en tienne compte dans ses recommandations.
Les 34 membres de la Commission ont la certitude qu’aux préoccupations antérieures se sont ajoutées de nouvelles. Il faut donc du tact pour rassurer, pour convaincre que plus rien ne sera comme avant et que les recommandations seront à la hauteur des attentes
Il ne reste plus que 3 mois pour recenser le maximum d’avis afin de soumettre un rapport digne de celui du collège des sages aux autorités. Il faudra cette fois-ci que la mise en œuvre de ces recommandations soit effective et ne connaisse pas le même sort que celui du collège des sages.
JB


Le rôle des sous-commissions

Chaque sous-commission dispose de fiches de collecte de propositions à travers quelques questions.
A titre d’illustration, voici certaines questions de chacune des 5 sous-commissions.
– Sous-commission «Vérité-Justice et Réconciliation» : Crimes impunis résultant de violences en politique : Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la Commission? Avez-vous des propositions sur les mécanismes de réconciliation possibles? Comment s’opèrent les injustices au Burkina Faso ? Comment y remédier ? Avez-vous des propositions sur les modes de réparation ?
– Sous-commission «Réformes constitutionnelles, politiques et institutionnelles» : Quels sont les acquis de notre système démocratique ? Quelles sont les insuffisances de notre système démocratique ? Que peut-on faire pour résoudre ces insuffisances ? Quels sont les acquis et les faiblesses en matière de création et de fonctionnement des partis politiques ? Quels sont les acquis et les insuffisances de notre armée, de notre justice ? Que peut-on faire pour renforcer ces acquis et résoudre ces insuffisances ?
– Sous-commission « Réformes électorales» : Que pensez-vous du système électoral burkinabè (organisation, gestion et fonctionnement) ? Que pensez-vous du financement des partis politiques, des regroupements de partis, des campagnes électorales (forces et faiblesses)? Que pensez-vous du statut des partis et formations politiques ? Que pensez-vous de la loi sur le quota aux élections au Burkina Faso?
– Sous-commission «Finances publiques et respect du bien public» : Quel problème souhaiteriez-vous voir traiter ? Quelles propositions de réformes faites-vous pour résoudre le problème ?
– Sous-commission «Gestion des médias et de l’information» : Propositions sur l’encadrement juridique, professionnel et institutionnel des médias, le système de traitement de l’information. Quels sont les mécanismes de préservation et de renforcement de la liberté d’expression et le droit à l’information ?
Toute fiche remplie doit être déposée au plus tard le 24 mai 2015.

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