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Stations d’essence: le réquisitoire des gérants contre les marketeurs

Les gérants de stations sont confrontés depuis quelques années à des difficultés financières. Et pour cause, l’impact financier des commissions «peines et soins» et des loyers/redevances sur la viabilité de leur business. Beaucoup sont sur le point de jeter l’éponge.

Le ministère du Commerce interpellé depuis un an sur le dossier peine à réunir les protagonistes pour une issue consensuelle.
Le Syndicat national des gérants de stations (Sngsb) a déposé une étude qui étaye ses revendications, si rien n’est fait, une grève n’est pas exclue, selon ses membres les plus extrémistes.
De 1998 à 2013, 117 dépôts de bilan ont été enregistrés chez les gérants de stations. Et rien qu’en 2014, 29 gérants ont rendu le tablier. Depuis 2012, et face à cette situation, le Sngsb demande une alternative aux règles actuelles, mais il a du mal à se faire entendre. L’organisation entend défendre «fermement» les marges de ses membres.
Dans la structure des prix des hydrocarbures, les gérants de stations ont une marge fixe qui est 19 F CFA/litre. Dans leurs relations contractuelles avec les marketeurs (Total, Vivio Energie, Oil Lybia, Petrofa), ils doivent leur reverser la commission «peines et soins» qui varie selon le marketeur entre 1% et 1,5% par litre pour les bons et cartes de carburant.
Ce taux est appliqué sur la valeur du bon de carburant. Ce qui veut dire que sur un bon de 1.000 F CFA de Super, le marketeur remboursera au gérant cette somme déduite de 1 ou 1,5%. Ce système été instauré parce que les marketeurs estiment que les clients qui se font livrer par bon ou carte sont d’abord leurs clients. Ils répercutent ainsi les frais inhérents aux bons et aux cartes de carburant sur les gérants.
La marge de 19 F CFA par litre se retrouve ainsi réduite de la valeur de cette commission. Le gérant se retrouve finalement avec une marge tournant autour de 10,39 F CFA au lieu de 19 francs attendus. Pour eux, c’est une perte qui ne se justifie pas. Pour tenir, ils sont donc obliger d’utiliser une partie de la marge qu’ils réalisent sur leurs ventes propres (hors carte et bon de carburant) pour compenser les pertes ainsi subies. Dans une étude sur l’impact des commissions «peines et soins» et des loyers/redevances sur les comptes de résultat, des gérants de stations-service s’interrogent sur la possibilité d’une double perception de la part des marketeurs à ce niveau.
Selon eux, les frais liés à la confection des bons et cartes électroniques font partie des charges prises en compte dans le calcul des frais et marges des distributeurs.
Notons que dans cette marge, les gérants doivent s’acquitter du loyer. Ces loyers sont de 3 types selon l’étude faite par le syndicat: fixe, variable ou à partie double. Le loyer fixe représente 25% de la marge «payable mensuellement d’avance».
Le loyer variable indexé sur le volume de carburant représenterait 29,50% de la marge moyenne du détaillant. Quant au loyer à partie double, il comporte une partie fixe et une partie variable. Au total, celui-ci revient à 30,67% de la marge moyenne.
Le constat fait par le syndicat est que les marketeurs, non seulement, rognent sur leurs marges, mais en plus les tiennent à travers des contrats de location-gérance révisables annuellement selon la volonté du marketeur, donc instable: «Les marketeurs utilisent les loyers pour limiter les gains des gérants à leur guise. Lorsqu’un marketeur veut se débarrasser d’un gérant en toute quiétude, il suffit de lui fixer un loyer qui met à mal l’équilibre de son compte de résultat».
C’est ainsi que l’étude propose que le loyer des stations soit plafonné à 1,25 F CFA par litre hors taxe, afin d’éviter les abus. Les gérants demandent à l’Etat de mettre de l’ordre dans le secteur.
Aux marketeurs, ils demandent de «monter un dossier et de demander la révision éventuelle de leurs frais et marges» au lieu de choisir la solution qui consiste à siphonner la marge des gérants, les poussant inexorablement vers la faillite.
FW


Liste par station du nombre de gérants ayant fait faillite entre 1998 et 2013

– Pétrofa : 8 gérants
– Vivo energy Burkina : 10 gérants
– Libya Oil Burkina : 20 gérants
– Total Burkina : 79 gérants.o
Source: Sngsb


L’impact des commissions «peines et soins»

Jusqu’en 1987, une commission sur les enlèvements par bons sur les stations était reversée aux gérants par les marketeurs. Ces commissions étaient destinées à rembourser aux gérants les charges qu’ils supportaient pour servir les bons mis en circulation par les marketeurs, d’où son nom. Les enlèvements qui étaient effectués par bon étaient pris en compte dans les ventes des marketeurs et déclarés dans leurs chiffres d’affaires.
Afin de mesurer l’impact de cette commission sur les comptes des stations-service, le Syndicat national des gérants de stations (Sngsb) a entrepris une étude sur les volumes vendus par 4 stations de la ville de Ouagadougou pendant 12 mois. Sur les charges directement liées aux ventes et les différents taux de commission actuellement appliqués (1%, 1,30% et 1,50%), une simulation a été faite sur trois taux de pourcentage de ventes payées par tickets sur le chiffre d’affaires total de la station, soit 10%, 20% et 30%. Il ressort que les résultats sur les ventes payées par tickets et par terminaux de paiement électroniques sont déficitaires.

Avec un taux de commission de 1%
– Sur les 10% des ventes= perte de 0,90% du chiffre d’affaires
– Sur 20% des ventes= perte de 0,80% du chiffre d’affaires
– Sur 30% des ventes= perte de 0,77 du chiffre d’affaires

Avec un taux de commission de 1,30%
Sur les 10% des ventes= perte de 1,20% du chiffre d’affaires
– Sur 20% des ventes= perte de 1,10% du chiffre d’affaires
– Sur 30% des ventes= perte de 1,07 du chiffre d’affaires

Avec un taux de commission de 1,50%
Sur les 10% des ventes= perte de 1,40% du chiffre d’affaires
– Sur 20% des ventes= perte de 1,30% du chiffre d’affaires
– Sur 30% des ventes= perte de 1,27 du chiffre d’affaires

Face à ces pertes, le Sngsb s’interroge sur le fait que les frais liés à la confection et à la gestion des tickets et cartes électroniques font partie des charges prises en compte dans le calcul des frais et marges des distributeurs. «Est-ce que cela ne constitue pas une double perception si les marketeurs prélèvent une partie de la marge des détaillants au titre des mêmes frais?», s’interroge le Syndicat.o
Source: Sngsb


Les loyers

C’est le deuxième goulot d’étranglement que rencontrent les gérants de stations-service dans leurs relations avec les marketeurs. Actuellement, trois types de loyers sont appliqués par ces derniers: il y a les loyers fixes, variables et les loyers à partie double.
Selon le type de contrat, les loyers fixes sont déterminés chaque année en fonction de l’objectif de ventes de carburant de la station. Ces objectifs sont fixés par les marketeurs aux gérants et sont souvent difficiles à respecter pour ces derniers qui ne sont pas souvent associés au calcul des objectifs de vente de leur station. Ces loyers coûtent en moyenne au gérant, selon l’étude réalisée par le Syndicat national des gérants de stations (Sngsb), 25% de sa marge et sont payables mensuellement et d’avance. Les loyers variables sont indexés quant à eux sur le volume de carburant acheté. Le taux moyen actuellement appliqué par les marketeurs est de 5,31 F CFA Ttc par litre. Cela équivaut à 29,50% de la marge moyenne du détaillant. Le mode de paiement de ce type de loyer diffère du premier car, ici, le gérant paie le loyer variable en même temps que le carburant acheté, c’est-à-dire au comptant et à la commande.
En ce qui concerne les loyers à partie double, ils comportent une partie fixe et une variable.
La partie fixe est de 500.000 F CFA Ttc par mois, soit 1,39 F CFA Ttc par litre en moyenne par rapport aux ventes réelles des stations, soit 7,72% de la marge moyenne.
Pour la partie variable, le taux moyen appliqué par les marketeurs est de 4,13 F CFA Ttc par litre, soit 22,97% de la marge moyenne du détaillant. Au total, le loyer au litre perçu dans le loyer à partie double est de 5,52 F CFA Ttc, soit 30,67% de la marge moyenne.
Autre point, tous les contrats de location-gérance prévoient, selon le syndicat, une augmentation annuelle du loyer.
Pour éviter ces abus, le Syndicat national des gérants de stations propose alors que les loyers des stations soient plafonnés à 1,25 F CFA Ttc par litre.o
Source : Etude de l’impact de la commission «peines et soins» et des loyers/redevances sur les comptes de résultat des gérants de stations. Janvier 2015

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RAF

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