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Entreprises

Situation nationale: L’inquiétude des patrons du Scimpex

Présidium de la réunion. Lassiné Diawara (cravate rouge) et ses confrères espèrent surtout avoir des garanties de la part des autorités de la transition pour éviter un grippage des activités économiques. (Ph. Malgmam Koné)
Présidium de la réunion. Lassiné Diawara (cravate rouge) et ses confrères espèrent surtout avoir des garanties de la part des autorités de la transition pour éviter un grippage des activités économiques. (Ph. Malgmam Koné)

L’heure n’est pas à la grande sérénité dans les rangs des hommes d’affaires. Le Syndicat des commerçants importateurs et exportateurs du Burkina Faso (Scimpex), l’une des organisations les plus représentatives des patrons d’entreprises, exprime des inquiétudes sur l’évolution de la situation nationale depuis l’insurrection populaire de la fin de l’année 2014.

Le bureau du Scimpex s’est réuni ce 20 janvier à Ouagadougou. Elargie aux membres, c’est la toute première rencontre de l’année 2015 et aussi la première après les évènements des 30 et 31octobre 2014. Bilan des activités de l’année écoulée, préoccupations des membres après l’insurrection et présentation de vœux étaient au menu de ce rendez-vous. Une trentaine de membres ont répondu présent à cette réunion.
Le Scimpex regroupe des entreprises comme Sitarail, Mabucig, Groupe Hage, Groupe Fadoul, Diacfa, Watam Kaizer, Cma-Cgm, Msc, Sodibo-Brakina, Sbe, Groupe Scimas, des sociétés minières et autres. C’est Lassiné Diawara, homme d’affaires, qui est actuellement le président de ce prestigieux syndicat.
Les évènements des 30 et 31 octobre 2014 ont été éprouvants pour les activités économiques nationales dans leur ensemble. Mais de façon particulière, ces évènements ont directement touché des entreprises membres du Scimpex. Elles ont enregistré des pillages et saccages de biens matériels. Cette situation s’est tout de suite présentée comme une préoccupation pour le Scimpex. Mais de l’avis du président Diawara, ce n’était pas la plus importante au regard de la situation d’ensemble. « C’était une période assez dramatique. Il y a eu des morts et des blessés. Notre préoccupation première a été de présenter nos condoléances aux familles qui ont perdu les leurs dans cette période et également de souhaiter prompt rétablissement aux blessés. C’était le plus important. Pour ce qui concerne les biens matériels, on avait le temps de voir avec l’Etat. C’est ce que nous essayons d’évoquer ces temps-ci pour voir quelles sont les mesures d’accompagnement qui peuvent être données par l’Etat pour aider ceux qui ont perdu des usines et des biens à relancer leurs affaires », a confié le président du Scimpex. « C’est vrai qu’il s’agit de la reconstruction des affaires, mais notre préoccupation concerne également les emplois. Ce sont des familles entières, nombreuses, qui sont là aujourd’hui sans salaire, sans revenu. C’est pourquoi, nous pensons que c’est nécessaire que nous mettons nos efforts en commun : secteur privé et Etat. La Chambre de commerce s’y attèle actuellement avec le ministère du Commerce. Des commissions ont été mises en place pour faire des évaluations. Ce travail est en cours et en bonne voie », assure-t-il. Il ne s’agira cependant pas d’une indemnisation complète. C’est plutôt un accompagnement qui est envisagé par l’Etat. Sur cette préoccupation, le Scimpex est optimiste. Toutefois, les soucis de l’organisation ne se limitent pas seulement à cette question d’indemnisation.
Il y a également la question actuelle de la dette intérieure. Les entreprises attendent d’être payées par l’Etat pour des contrats qu’elles ont exécutés. «Pendant un moment, l’Etat avait gelé le règlement de la dette intérieure. L’argent est quand même l’élément qui permet de fluidifier l’économie. Quand il est bloqué, ça pose un problème », avoue Lassiné Diawara. Fort heureusement, les nouvelles sont pleines d’espoir sur ce plan. « Il y a une amorce de paiement de cette dette intérieure. On nous a promis que d’ici la fin du premier trimestre, on doit pouvoir solder le stock de la dette intérieure actuelle», a-t-il annoncé.
Mais ce n’est pas tout. Il y a un autre gros souci pour les entreprises. Celui de la deuxième mi-temps de la révolution, qui se joue actuellement à travers les revendications sociales des groupes de travailleurs ou des syndicats. Un vrai facteur d’inquiétude pour le Scimpex. Des sociétés minières sont en ébullition du fait des revendications salariales des travailleurs. Cette situation a déjà entraîné des suspensions d’activités sur certaines mines. D’autres revendications ont lieu à Sitarail, à la Brakina, etc. Ce vent de revendications sociales ne semble pas prêt de s’arrêter. « A qui le tour ? Toutes les d’entreprises pourront-elles tenir dans ce contexte ? Faudrait-il rencontrer les organisations syndicales pour discuter ?» Les membres du Scimpex s’interrogent. Les patrons estiment cependant que la situation de crise que le pays a connue été d’une manière générale préjudiciable aux recettes et aux bénéfices. « Le milieu des affaires est d’abord très inquiet», a dit Lassiné Diawara. La crainte des membres du Scimpex est que toutes ces grèves ne conduisent finalement à un «grippage de l’économie».
«À la demande de nos membres, il nous paraît important qu’un dialogue réel soit établi. C’est nécessaire que les hommes d’affaires puissent rencontrer les autorités de la transition pour qu’un message fort puisse leur être adressé pour les rassurer. Il faut qu’il y ait aussi une transition économique. La politique c’est bien, mais il faut qu’il y ait aussi une transition économique pour qu’on ne soit pas rattrapé par les effets de ce grippage de l’économie qui se ressent petit à petit», fait savoir le président du Scimpex.

 


 

Un œil ouvert sur la nouvelle Chambre de commerce

Le Scimpex va participer à la redéfinition de la nouvelle Chambre de commerce et d’industrie. L’Assemblée consulaire a été dissoute après l’insurrection et suite aux revendications de certains commerçants. Ceux-ci ont estimé que les textes ne prenaient pas en compte toutes les composantes du secteur privé et qu’il y avait également des problèmes dans le fonctionnement de l’institution. Une délégation spéciale de 5 membres a été mise en place et de nouvelles élections sont prévues dans un délai de 6 mois. Mais auparavant, il faut procéder à la relecture des textes pour intégrer les revendications. Les amendements de chaque organisation sont sollicités et les contributions étaient attendues au plus tard le 22 janvier dernier. De la rencontre que le Scimpex a eue avec la délégation spéciale, il est ressorti qu’à la fin de tous les amendements, il y ait une réunion élargie de synthèse. Cela permettra d’avoir des documents précis qui vont régir la nouvelle Chambre de commerce. A partir de là, le calendrier des élections sera communiqué.

Karim GADIAGA

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