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Dossier

Réforme éducative: Les réserves du Synateb

Pour le secrétaire général adjoint du Synateb, François de Sales Yaméogo, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Dans cet entretien, il estime que le Gouvernement va trop vite et risque de faire échouer la réforme.

Vous n’êtes pas en phase avec le ministère dans la mise en œuvre de cette réforme importante. Vous avez pourtant pris part aux discussions ?
Le Gouvernement a tenté d’associer les syndicats de l’éducation à la réflexion. Nous avons fait énormément de propositions et émis des réserves avant que la loi d’orientation ne soit adoptée. Naturellement, le Gouvernement n’a pas pris en compte les réserves émises, il a essayé d’expérimenter sa réforme en choisissant des départements pilotes. Et aujourd’hui,  tout observateur qui fait le point sur les départements tests en matière d’éducation gratuite pour les élèves certifiés va se rendre compte qu’il y a énormément de problèmes. C’est dans ce contexte que va intervenir la question du transfert. A l’époque, nous avons produit un document de sept pages et exigé que l’atelier de réflexion l’annexe au rapport général pour que le Gouvernement s’avise, regarde les préalables posés, avant de continuer.

Quelles étaient vos préoccupations ?
C’est notamment la question de la juxtaposition. Pour nous, le fait qu’un enfant de 6 ans ait accès à l’école ne signifie pas une juxtaposition de pans du ministère. Aussi avons nous dit que toute réforme qui se veut un succès doit  proscrire la précipitation. Il faut que l’ensemble des acteurs soit bien informé. Il faut que les dispositions soient prises en amont et en aval. Il y a des problèmes d’infrastructures, de matériels de travail. Si cela n’est pas réglé et si on fonce, on va reculer en réalité. C’est un ensemble d’observations qu’on avait formulées à l’endroit du ministère.
Mais  à la date d’aujourd’hui, cela n’est pas pris en compte. Et nous nous retrouvons aujourd’hui dans un contexte où le transfert est mis en marche avec toutes les difficultés qu’on constate. Nous avons également émis des réserves quant à la suppression du Cep, parce qu’il y a des préalables à gérer. Mais, on se rend compte qu’à la veille de cette rentrée, le Gouvernement est en train de contourner le fait de supprimer le Cep pour l’installer de fait en choisissant officiellement de faire passer en classe de sixième l’ensemble  ou un taux donné des certifiés. Le Synateb n’a jamais été contre l’accès au système éducatif  par un enfant, parce que l’une des raisons de notre création,  c’est la lutte pour une école démocratique et de qualité. Cela suppose que tous les enfants doivent avoir accès à l’école, mais pas à n’importe quel prix. Si nous regardons seulement les critères de quantité, cela ne pardonne pas dans le domaine éducatif. Cela  se ressentira  sur  le développement de toute la nation. On doit pouvoir allier la quantité et la qualité. Dans les 45 départements pilotes, il y a des classes qui étaient à 200 élèves. Pensez-vous qu’on puisse mettre 200 élèves dans des abris précaires avec des professeurs qui ne soient pas au complet et s’attendre à de la qualité? Nous disons non ! Pour qu’il y ait de la qualité, de façon théorique, il faut une disponibilité en qualité et en quantité des infrastructures, du matériel et du personnel enseignant.


Les avantages du continuum

De l’avis de ses promoteurs, la réforme éducative revêt plusieurs avantages, à savoir la mutualisation des énergies et des moyens pour une performance accrue. Elle permettra, par ailleurs, de mieux maîtriser les flux, de résoudre les déperditions scolaires, d’ajuster et d’harmoniser les programmes et les curricula. Le continuum devra, à terme, permettre de mieux définir le profil des sortants du système éducatif burkinabè et de mettre en cohérence l’éducation de base, avec une meilleure transition du préscolaire vers le primaire et du primaire vers le post-primaire. Cette combinaison est une réponse aux exigences de  l’article 19 de la loi d’orientation qui dispose que: «L’éducation de base formelle comprend l’éducation préscolaire, l’enseignement primaire et l’enseignement post-primaire ».  Laquelle loi rend l’éducation obligatoire et gratuite pour tous les enfants de 6 à 16 ans. Sa mise en œuvre ne fait pourtant pas l’unanimité au sein des acteurs de l’éducation. Les cadres de réflexion initiés ont associé décideurs, partenaires techniques et financiers et syndicat.o

Des mots pour comprendre

Continuum: le continuum, loin d’être  une simple juxtaposition des différents  niveaux d’éducation  avec une perpétuation des habitudes antérieures, est plutôt une consolidation des acquis des différents niveaux d’éducation, complétée  par des réformes porteuses qui assureront une meilleure continuité éducative et une amélioration conséquente de la qualité des enseignements et des apprentissages.
Enseignement de base: il s’agit de l’enseignement primaire et post-primaire obligatoire pour tous les enfants burkinabè de 6 a 16 ans.
Education pour tous: le concept d’éducation pour tous (E.p.t.) définit un menu commun de base en éducation, sans que cela n’implique nécessairement une poursuite généralisée des études les plus longues. Le Burkina Faso a souscrit aux six objectifs de l’Ept retenus au forum de Dakar en 2000.
Education primaire universelle: atteinte d’un taux d achèvement du Primaire de 100%.
Qualité de l’éducation: selon le Rapport mondial de suivi de l’Ept, 2005, «la qualité est ce qui détermine combien les enfants apprennent et s’ils apprennent bien, et la mesure dans laquelle leur éducation se traduit par un ensemble de bénéfices personnels, sociaux et développementaux».  Deux principes caractérisent cette définition: (I) le développement cognitif des apprenants; (II) la promotion des valeurs, des attitudes liées à une bonne citoyenneté et la mise en place de conditions propices au développement créatif et affectif.
Taux net de scolarisation (Tns): rapport entre le nombre total d élèves scolarisés ayant l’âge légal de scolarisation et le nombre total d enfants ayant l’âge légal de scolarisation d’un cycle éducatif.
CD

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RAF

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