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Secteur minier : Plus de 45 tonnes d’or attendues en 2017

 

La 12e mine industrielle du Burkina Faso est officiellement entrée en production le 9 décembre 2017. Il s’agit de la mine de Houndé, exploitée par la société Endeavour. Sur les 12 mines industrielles en exploitation que compte le Burkina Faso, 11 concernent l’or et 1 le zinc.
Outre la mine de Houndé, Endeavour exploite déjà la mine de Karma dans le Yatenga. La mine d’or de Taparko a prolongé sa durée de vie à travers le permis de Bourom. Cette mine, tout comme celle de Bissa Gold, est exploitée par la société Nord Gold. La société SEMAFO qui exploite l’or de Mana a procédé de par le passé à des extensions. Elle serait en train de finaliser la construction de la mine de Boungou dans l’Est du Burkina. L’or de Youga, exploitée par la société MNG, a prolongé sa durée de vie par le projet Nétiana Mining. Avocet, qui exploite la mine d’Inata, a marqué un arrêt d’activités au cours de l’année 2017 suite à des difficultés financières. La société serait sur le point d’être vendue à un autre groupe. La mine d’Essakane est exploitée par la société IAMGOLD. Cette société, qui a déjà connu des extensions, se positionne comme la plus grande mine d’or du Burkina Faso en termes de chiffre d’affaires, de nombre d’employés et d’impôts/taxes versés au budget national.
La mine de Kalsaka est en arrêt d’activités depuis 2013. Sa réouverture est en étude par une option de vente du permis à une autre société. La seule mine de zinc est celle de Perkoa exploitée par la société Natou Mining, filiale de Trevali Mining Corporation. La production d’or attendue cette année 2017 serait au-dessus de 45 tonnes. Avec les extensions en cours et l’entrée en production imminente d’autres mines, le gouvernement projette 55 tonnes d’exploitation en 2018 et 60 tonnes en 2019.
Pour l’année 2017, les mines industrielles ont employé plus de 8.000 personnes.
Ces projections se basent sur l’espoir de voir d’autres mines industrielles entrer en production. Outre la construction très avancée de la mine de Boungou, le projet minier de Banfora que la société Teranga Gold a racheté à Gryphon Minerals est à un stade avancé. Les travaux de construction devraient débuter incessamment. Cette même situation prévaut à Konkéra où le permis est détenu par Centramin ; à Bomboré avec la société Orezone ; à Kiaka avec la société B2 Gold ; à Sanbrado avec la société West African Resources, etc.
Le niveau atteint par la production d’or du Burkina Faso est dû la conjugaison de plusieurs facteurs.
D’abord, la recherche qui a permis depuis plus de 3 décennies de mettre en évidence le potentiel minier national. Ensuite, les activités de promotion du secteur qui ont permis d’attirer plusieurs investisseurs vers le pays. Et, enfin, l’encadrement du secteur par des textes réglementaires dont le dernier en date est le Code minier de 2015. Depuis 2015, seulement 7 décrets d’application sur une quarantaine prévue ont été adoptés. Le grand défi réside dans l’adoption de l’ensemble de ces décrets afin de rendre opérationnel ce Code minier qualifié de Code de développement.

Elie KABORE


Perte de 6,65 tonnes d’or du fait de la fraude

A côté des mines industrielles, se pratiquent l’exploitation artisanale et semi-mécanisée de l’or. Les données du ministère des Mines et des Carrières font état de 45 autorisations d’exploitation artisanale et de 27 permis d’exploitation semi-mécanisée de l’or ; soit 72 sites au total, en 2016. Pourtant, une enquête de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a dénombré 448 sites fonctionnels dont 438 sites artisanaux et 10 sites semi-mécanisés, au cours de la même année.
L’enquête a aussi révélé que ce type d’exploitations est gangrené par la fraude. Si pour le ministère seulement 0,236 tonne d’or a été produite par ce canal, l’enquête a estimé la quantité de production artisanale et semi- mécanisée à 9,5 tonnes d’or. Cette exploitation aurait généré 232,2 milliards de FCFA en 2016. Seulement 3/10 de la production artisanale, soit 2,85 tonnes, est capté par les acheteurs affiliés à un comptoir d’achat officiel. Les 6,65 tonnes sont frauduleusement vendues hors du pays. Ces résultats révèlent l’existence de réseaux parallèles d’écoulement de l’or extrait artisanalement et un manque à gagner de 10 milliards de FCFA pour le budget de l’Etat du fait du non-paiement des royalties par les acteurs de ce secteur. Ils révèlent également «la non-intégration aux comptes nationaux de la valeur ajoutée totale de ce secteur, évaluée à 204,7 milliards de FCFA» aux termes du rapport du Conseil des ministres du 7 décembre 2017.

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