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Budget 2017 : Les prévisions revues à la baisse

 

Le gouvernement a introduit un projet de loi de finances rectificative du budget de l’Etat exercice 2017 auprès de l’Assemblée nationale pour adoption, à 2 mois de la fin de l’année budgétaire 2017.  Pour le gouvernement, cette loi vise essentiellement à revoir à la baisse les ambitions budgétaires, au regard des difficultés rencontrées dans leur exécution tout au long de l’année.


En effet, sur des prévisions de recettes de 2.036,30 milliards de FCFA pour le compte de l’année 2017, le gouvernement, dans ses ajustements, les a ramenées à 1.804,893 milliards de FCFA, soit une baisse de 231,407 milliards de FCFA, équivalent à 12,8% de moins que celles du budget initial. Cette baisse ne touche pas les recettes propres qui ont été maintenues à 1.438,26 milliards de FCFA dans le projet de loi de finances rectificative. Elle concerne essentiellement les appuis budgétaires, notamment les dons-programmes. En rappel, lors de l’élaboration du budget 2017, le gouvernement avait tenu compte des promesses faites par les partenaires techniques et financiers potentiels de la conférence de Paris sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). Il avait prévu 336,6 milliards de FCFA de recettes à mobiliser auprès de ceux-ci pour le financement de projets structurants inscrits dans le budget initial. Bien que la conférence de Paris ait été un véritable succès, les engagements des partenaires ont surtout porté sur le financement de projets et programmes de développement plutôt que sur les appuis budgétaires pour le compte du budget national. Cette situation a causé la baisse des prévisions d’appuis, qui passent de 336,6 milliards de FCFA à 84,941 milliards de FCFA, soit une baisse de 251,657 milliards de FCFA.
En termes de dépenses, les 2.455,19 milliards de FCFA prévisionnels initiaux ont été ramenés à 2.295,159 milliards de FCFA dans ce projet de loi de finances rectificative, soit une baisse de 160,031 milliards de FCFA, représentant 6,97%. Pour le gouvernement, cette baisse est imputable à la réduction du budget d’investissements de 199,9 milliards de FCFA, parce que les autres natures de dépenses demeurent à leurs niveaux initiaux, dans la loi de finances rectificative.
En l’absence de nouvelles recettes pour combler le gap constaté au cours de l’exécution du budget, le gouvernement a donc opté pour les ajustements à la baisse afin d’éviter un grave déficit qui viendrait compromettre la soutenabilité du budget. Comme l’indique le compte rendu du Conseil des ministres du 25 octobre 2017 qui a adopté le projet de loi de finances rectificative de la loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2017 : «Les éléments d’ajustements proposés consistent en des annulations et des ouvertures de recettes et de dépenses. Il est également proposé des ajustements techniques en vue d’ouvrir des autorisations d’engagements complémentaires au profit de certains ministères et institutions».
Il va de soi que ces ajustements et le contexte économique international, sous-régional et national marqué essentiellement par la menace terroriste, aient des répercussions non seulement sur les projections des années 2018, 2019 et 2020 contenues dans le PNDES, mais aussi sur les projections retenues par le budget-programmes 2017-2019. Le budget 2018 en cours d’élaboration doit tenir compte de cette nouvelle donne. Les différents ministères et institutions doivent donc s’inspirer des difficultés rencontrées au cours de l’exécution du budget 2017 pour centrer les dépenses sur les priorités de l’heure.
Malgré ce contexte difficile, l’année 2017 se termine sur une note d’espoir. L’activité économique sera meilleure qu’en 2016. Le taux de croissance passera de 5,9% en 2016 à 6,9% en 2017 selon les projections du gouvernement.

Elie KABORE


18,2 milliards de FCFA supplémentaires pour les salaires et indemnités
L’année 2017 a été émaillée de grèves et de sit-in dans différents corps de métiers dans l’administration publique. Ces différents débrayages ont eu des conséquences sur l’exécution budgétaire au plan de la mobilisation des recettes et d’exécution des dépenses.
Dans le cadre du dialogue pour la résolution des différentes revendications, des accords ont été signés entre le gouvernement et les syndicats ; la mise en œuvre de certains points de ces accords comportant des implications financières. Selon nos informations, ces accords ont occasionné une augmentation des prévisions de dépenses de personnel d’au moins 18,2 milliards de FCFA en 2017.

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