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Surcharge routière : Le règlement 14 de l’UEMOA pas effectif

 

Pour permettre aux acteurs des transports de s’approprier les textes du règlement 14 de l’Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA) en vigueur, le ministère en charge des Transports a organisé les 21 et 22 septembre derniers un atelier de formation des journalistes sur cette réglementation, à Ouagadougou. Cette formation visait à informer les bénéficiaires sur les différents contours de la mise en œuvre de cette disposition, afin qu’à leur tour ils éclairent l’opinion publique.
Le règlement 14 est un texte juridique de portée communautaire et d’application directe adopté en 2005 par l’UEMOA, y compris le Ghana et la Guinée, pour pallier le problème de surcharge et préserver les routes bitumées. Il a ainsi pour objet d’harmoniser les normes de gabarit des véhicules, les poids et charges à l’essieu dans tous les pays de l’UEMOA. Depuis sa mise en vigueur en 2007, son application intégrale et concomitante pose problème dans les pays membres de l’UEMOA.
C’est pourquoi les ministres en charge de la question dans l’UEMOA se sont réunis le 28 septembre à Abidjan pour envisager sa mise en œuvre intégrale et concomitante. A l’issue de la rencontre d’Abidjan, la 5e du genre entre les ministres sectoriels de l’UEMOA et ceux du ghana et de la guinée, une declaration a été faite. Celle-ci fixe le cap pour l’application effective du réglement 14. Pour lui, cette formation permettra aux journalistes de maitriser les textes fondamentaux de cette disposition communautaire qui devrait améliorer la sécurité routière et faciliter les échanges de marchandises dans les corridors et autres ports.
Après l’entrée en vigueur de cette disposition, des ateliers d’évaluations régionales sur la charge à l’essieu, assortis d’une feuille de route, se sont tenus. L’application intégrale de cette feuille de route est rentrée en vigueur à l’issue de la réunion du 1er juin 2016 au Togo, avec le paiement des amendes, tel que prescrit par le règlement 14. Cependant, il ressort une faible application des dispositions de la feuille de route consécutive à des difficultés rencontrées. Par la suite, les ministres des Infrastructures et des Transports ont tenu une ultime réunion le 23 septembre 2016 au Bénin, pour une application intégrale et concomitante du règlement 14. Pour se conformer à cette réglementation, le Burkina Faso, à l’instar des pays membres de l’UEMOA, a marqué son accord pour la mise en œuvre du chronogramme. C’est le 1er février dernier que tous les pays membres de l’Union ont procédé à l’opérationnalisation des pèse-essieux fixes et au démarrage du contrôle des gabarits et des poids lourds, avec délestage et paiement d’amendes, conforment au règlement 14.
Le chef de projet sécurité routière de Handicap International, Casimir Sanon, nous a confié que le Burkina Faso est à 20% de l’application du règlement 14 de l’UEMOA. Il souhaite, par ailleurs, une relecture du règlement 14 pour y inclure l’évolution du moment : «On peut faire consensus pour ne se limiter qu’aux grandes obligations, enfin de permettre d’aller vers l’application de règlement», souhaite-t-il.

EMK


Les transporteurs bottent en touche

Présent à cette formation, le représentant de la Fédération nationale des transporteurs routiers du Burkina Faso, Souleymane Drabo, n’est pas d’accord avec ceux qui pensent que ce sont les transporteurs qui dégradent les routes. «Les transporteurs cherchent à gagner leur pain. Nous ravitaillons le Burkina Faso et nous devrions être encouragés pour cela. Est-ce que les routes sont bien faites?», s’interroge-t-il. Il explique que les transporteurs sont d’accord pour l’application de cette réglementation, mais souhaitent l’accompagnement de l’Etat. «Lorsque vous transportez plus de 40 tonnes, et qu’on vous dit de baisser à 30 ou 25 tonnes, il y a un manque à gagner. Il faut que le gouvernement prenne sa responsabilité pour compenser ce manque à gagner», préconise Souleymane Drabo.

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